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Il y a 50 ans, 25 ans, et aujourd'hui

Propos d'une grand-mère

Il y a 50 ans…

Au temps de notre jeunesse, avant et pendant la guerre de 1914, dans notre souvenir, tout était facile. Les enfants obéissaient sans discuter, les adolescents acceptaient les ordres et désirs des parents, ceux de 20 ans et plus étaient pleins de respect. Les garçons avaient quelques libertés contrairement aux filles, généralement très soumises à leurs parents.

Durant la guerre et de plus en plus les filles apprirent des métiers toujours plus variés ou firent des études. Pour beaucoup d'entre elles cela était devenu une nécessité économique et sociale.

Quand on envoyait une fille hors de la maison, soit pour parfaire un apprentissage, soit pour apprendre une langue étrangère ou faire des études, elle était placée dans une famille ou dans un home. Elle n'était pas libre. Il y avait naturellement quelques exceptions ; une jeune étudiante, une ouvrière louaient une chambre et mangeaient au restaurant. Souvent les parents étaient blâmés de ce fait, et les personnes âgées se scandalisaient.

Les demandes en mariage se faisaient protocolairement par les parents du jeune homme à ceux de la jeune fille. Même si ceux-ci s'étaient entendus auparavant, ils faisaient souvent les innocents.

Les camarades, qui ne se connaissaient pas depuis l'enfance se disaient « Monsieur » et « Mademoiselle ».

Les sorties en commun lors d'une fin de semaine étaient jugées très audacieuses.

Cette époque peut être caractérisée sur le plan des relations familiales, par cette phrase, prononcée par les jeunes : « Me permettez-vous..? »

Il y a 25 ans…

Il y a un quart de siècle, de grands changements se sont produits. Les jeunes sont moins formellement respectueux. Une beaucoup plus grande liberté d'action leur est laissée. Jeunes filles et jeunes gens sont traités à peu près de la même façon.

Le Monsieur et Mademoiselle tombent.

Les jeunes s'appellent facilement par leur prénom mais, en général, s'ils ne sont pas des amis d'enfance, ils se vousoient encore.

Les sorties en bande sont habitudes acquises. Les séjours en commun, sans adulte responsable, sont de plus en plus fréquents. Les personnes âgées et certains parents s'en choquent. Cependant les rapports familiaux se basent de plus en plus sur la confiance.

Les jeunes annoncent eux-mêmes à leurs parents leur désir de se marier. Il arrive que certains d'entre eux, fiancés ou non, se donnent l'un à l'autre avant le mariage ; cela reste clandestin.

L'éducation sexuelle, la préparation au mariage se répandent de plus en plus. La virginité de la jeune fille est encore considérée comme tabou.

Cette époque peut être caractérisée, du point de vue des rapports familiaux, par cette phrase dans la bouche des jeunes : « Etes-vous d'accord..? »


Aujourd'hui…

Actuellement, le besoin d'indépendance est encore accru. Les jeunes sont angoissés par la vie. Les journaux, la télévision et la radio apportent tant de mauvaises nouvelles et de prédictions angoissantes. Les jeunes se sentent menacés de tous les côtés et à tous les points de vue. Les générations précédentes n'ont pas su les mettre à l'abri ; cela les incitent à chercher des voies nouvelles. Pour un certain nombre d'entre eux ce changement doit se manifester extérieurement, d'où l'extravagance de leurs costumes, leurs coiffures. Surtout, il ne faut pas ressembler à ceux qui nous ont précédés. Pour d'aucuns, c'est un amusement, on se déguise.

Pour quelques-uns, le refus des « biens de consommation » prend une grande importance, souvent au détriment de leurs apprentissages ou de leurs études. Ils vivent presque dans la misère et en sont fiers. Ils recherchent, particulièrement dans les religions asiatiques, les attitudes qui les soulageront en leur permettant de vivre dans une sorte d'extase. Ils espèrent oublier ainsi ce qui crée leur angoisse. Ils fuient le monde dans lequel ils vivent ; quelques-uns, après l'avoir essayé par curiosité, se droguent régulièrement. Pour beaucoup, cette période n'est heureusement que passagère.

D'autres enfin, et ce sont les plus nombreux, essaient de vivre dans la société qui les entourent. Ils ruent ouvertement dans les brancards et sont tous plus ou moins « contestataires ». Ils veulent être leurs maîtres et prônent certaines désobéissances aux habitudes acquises. Entre autres, ils sont souvent adeptes de l'union libre, du mariage à l'essai ou du mariage entre jeunes ne gagnant pas encore leur vie. Ces attitudes sont possibles grâce à la régulation des naissances. Elles sont compréhensibles, vu la longueur des études actuelles. En tous cas, la franchise des jeunes d'aujourd'hui représente une morale supérieure à celle des cachotteries d'antan. C'est certainement un premier résultat positif. Il en est probablement d'autres.

« Je décide » est la phrase caractéristique qui résume l'attitude des jeunes actuels.


Les parents, les grands-parents surtout, sont inquiets, peinés, même scandalisés de cette attitude. Cela n'est pas étonnant. Pourtant il faut qu'ils essaient de réfléchir. Si, par exemple, leur vie conjugale a été une réussite, ils regrettent l'époque où le mariage, avant tout sacrement religieux, était un acte officiel fêté par la société. Ils ont tendance à croire que ces journées étaient la base de leur bonheur.

Ils oublient aussi, combien souvent, dans leur jeunesse, ils se révoltaient contre les décisions de leurs parents, et en général sans oser le leur manifester. Fort heureusement, pour beaucoup, ce sont les souvenirs les meilleurs qui surnagent.

Les anciens ont de la peine à ne pas manifester leur réprobation. Ils le font parfois violemment, maladroitement, ou à un moment mal choisi. Tout cela ne sert à rien.

Pour soutenir les jeunes, il faut les écouter patiemment, essayer de les comprendre. Il faut parfois les appuyer dans leur besoin d'indépendance, même matériellement. On peut leur dire gentiment l'amplitude de l'effort qu'ils exigent des parents et l'impossibilité où sont ceux-ci de tout accepter.

Surtout, il faut leur faire confiance et leur manifester cette confiance.









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