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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURRespect J'entends parfois des enfants parler sans respect à leurs parents, surtout à leur mère. J'en suis toujours choquée et affligée, principalement quand ce sont des jeunes filles ou de jeunes garçons qui comprennent fort bien la portée de leurs paroles. D'où vient que le respect se perd ainsi dans certaines familles, quelquefois même dans des familles chrétiennes ? Il doit certainement y avoir eu un vice dans l'éducation du premier âge, et l'ignorance ou la faiblesse des jeunes mères en est souvent la cause. Les petits enfants ont un tel charme d'ingénuité, de tendre confiance! Les premières manifestations de leur intelligence, les premiers mots sortant de leur bouche, leurs premiers pas sont choses si douces à constater pour le coeur d'une mère qu'ils lui voilent trop souvent les germes de péché qui se développent en même temps et demanderaient une sollicitude de tous les instants; aussi qu'arrive-t-il ? Une indulgence excessive, des caresses non méritées, de fausses excuses, des gâteries, en un mot qui exprime bien le genre d'affection que bon nombre de mères prodiguent à leurs petits enfants, remplacent trop souvent cette vigilance si nécessaire. Une jeune mère, par exemple, présente son premier-né aux baisers paternels: - Oh! voyez comme il fait le poing à son papa! s'écrie-t-elle, a-t-on jamais rien vu de plus charmant ? Et la petite main rose et potelée est couverte de baisers. Bébé apprend comment il peut gagner les applaudissements de ses parents. Cinq ans se sont passés, le père crie: «Voyez-vous ce monsieur qui fait le poing à son papa ? Ah! je vous apprendrais!» Et pan! pan ! pan! les coups pleuvent sur le gamin, tandis que la mère intercède vainement en faveur de l'enfant. «Je vous apprendrais!» dit le père. Hélas ! le pauvre petit a déjà appris, et il a appris ce qu'on lui a enseigné. Ils grandissent, en effet, les petits enfants; les charmes du premier âge disparaissent peu à peu, et les parents commencent à s'apercevoir qu'ils ne sont pas obéis. Où est le respect qui leur est dû? Pourquoi ces impertinences ? Chers amis, y a-t-il de quoi vous étonner? Ne vous est-il pas arrivé de dire en parlant de votre petit garçon qui vous résistait: «Cet enfant sera un homme, il aura du caractère». Et quand votre fillette vous répondait mal avec ce joli petit air mutin qui vous amusait, n'avez-vous pas ri et attribué ses saillies à une intelligence vraiment précoce ? Oui cela est ainsi : le grain a germé et est devenu une plante bien difficile à déraciner et vous souffrez, pauvre et faible mère, père insouciant, d'avoir des enfants qui sont les maîtres, qui ne vous respectent pas ! C'est la première impression, le premier blâme, la première punition, que dis-je ? le premier baiser né comme récompense, le premier froncement de sourcils indiquant le mécontentement, la première résistance opposée au caprice, ce sont les commencements qui importent. L'enfant a un instinct sûr, il comprend fort bien le jeu de votre physionomie; vous êtes sa conscience jusqu'à ce qu'il ait appris à discerner aussi la voix intérieure. Peu à peu son coeur s'ouvre au doux sentiment de l'amour filial qui craint d'affliger ceux qu'il aime, et à l'amour plus fort encore et plus fécond pour Celui qui rend le devoir facile en assignant à chacun sa tâche: à l'enfant l'obéissance et le respect, aux parents la sagesse et une douce fermeté. |
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