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Une mère à quoi ça sert?

« … Actuellement dans la famille-unité de consommation, la femme qui reste au foyer n'a économiquement plus aucune utilité. Il n'est jusqu'à l'éducation des enfants qui a été en grande partie reprise par l'Etat. Les femmes au foyer sont donc totalement en dehors du circuit économique, c'est un poids mort, non intégré ; de nos jours la femme au foyer est absolument marginale…» (Christiane Closset. Tribune de Genève).

C'est un avis, en voici d'autres :

Paul Osterrieth nous dit :

Pivot de l'existence

Le bébé ne distingue pas encore entre lui-même et le monde extérieur. Aussi peut-on dire qu'il fait un avec sa mère, et que c'est à travers elle qu'il s'installe dans l'existence. Elle continue pour lui cette partie de son expérience dans laquelle il trouve la satisfaction de ses besoins et l'apaisement de ses tensions, les stimulations agréables et les occasions de « s'y reconnaître » et de trouver un sens aux situations diverses dans lesquelles il est plongé. La mère est sa sécurité, son bien-être, son centre de référence, le seul point intelligible, si l'on peut dire, dans un monde qui n'a pas encore de consistance.

Nous savons que bien avant d'avoir pris pour le bébé sa consistance de personne humaine différenciée et circonscrite, sa mère est pour lui le pivot de son existence et son initiatrice à la vie. Il n'est nullement exagéré de dire que le petit enfant vit en fonction de sa mère ; par conséquent, c'est de cette mère que dépend la qualité de « l'installation » de l'enfant dans la vie.

Premier amour

La mère est la première personne que l'enfant va aimer. Elle est son premier amour, absolu et total. Elle est sa première relation avec autrui. Il faut souligner qu'il n'est pas du tout indifférent que cette première relation soit crispée ou détendue, que ce premier « autre » soit inaccessible ou qu'il réponde positivement, que ce premier amour soit décevant ou satisfaisant. Si par la suite, l'enfant ne sait constituer que des relations agressives, revendicatrices, séductrices ou exagérément soumises avec autrui, ou s'il est incapable d'établir de véritables contacts humains, nous avons aujourd'hui d'excellentes raisons de penser que c'est dans la manière dont sa mère a répondu à son amour que nous devons en chercher l'origine. L'attitude de l'enfant devant l'autre est essentiellement déterminée par sa relation avec ce premier « autre » qu'a été sa mère. Ce que les gens seront pour lui dans la suite et la perspective dans laquelle il envisagera ses rapports possibles avec eux en dépendent ; ses amours ultérieurs seront comme un écho de ce premier amour.

Pas d'autorité sans sécurité

La maman est la première autorité avec laquelle l'enfant se trouve confronté. Lorsque le petit découvre, vers le début de la seconde année, qu'il peut plaire et déplaire, contenter ou mécontenter, bref que son comportement a des effets sur son entourage, il apprend aussitôt qu'il doit composer avec les exigences de celui-ci. Afin de conserver l'amour maternel si vital pour lui, puisqu'il conditionne sa sécurité, et d'en éviter tout éloignement, l'enfant va s'imposer des renoncements et des limitations ; désormais, aimer, ce ne sera plus seuleument recevoir, mais aussi chercher à faire plaisir, à donner, à satisfaire. C'est donc en relation avec l'amour maternel que le petit fait connaissance avec les premières consignes et les premières obligations, avec les premières apparences d'une morale. Et il n'est pas trop de tout l'amour maternel et de cette perpétuelle assurance pour rendre possible ses débuts d'adaptation aux exigences sociales.

On ne peut trop le répéter, la sécurité de l'enfant est la condition de son émancipation graduelle, de son devenir adulte, et c'est au premier chef la mère qui, dès les origines, est responsable de cette sécurité. La pratique montre journellement que là où l'enfant n'est pas sûr de sa mère, de son amour, de l'attention qu'elle lui accorde, il recourt aussitôt à des comportements régressifs et, cessant de grandir, il se met à « faire le bébé » d'une manière ou d'une autre.

La meilleure des crèches ne vaut pas une mère imparfaite

Il est bien avéré actuellement que de nombreux enfants sont perturbés gravement dans leur développement et deviennent des arriérés du sentiment, de l'intelligence et même du corps, parce que la relation fondamentale avec leur mère n'a pas pu s'établir ou qu'elle a été prématurément rompue et que rien ne s'y est substitué. Il est même démontré que la gravité des troubles est fonction de la durée de la séparation. Même si la mère n'est pas une éducatrice qualifiée, même si l'enfant est élevé dans des conditions d'hygiène fort discutables, le bébé se développe mieux auprès de sa mère que s'il en est séparé.

Jusqu'à 3 ans, il est souhaitable que l'enfant vive entièrement avec sa mère - ou à la rigueur avec un substitut maternel stable et constant - si après cet âge la mère désire ou est obligée d'entreprendre d'autres activités, il faut encore qu'une large marge de temps lui soit assurée pour pouvoir s'occuper de l'enfant. En regard des faits établis, la pratique hélas ! si répandue des crèches et garderies où les mères déposent leur enfant tôt pour venir le rechercher le soir tard apparaît d'une impressionnante nocivité.

Face au travail professionnel de la mère

S'il est un peu facile de condamner cette activité, il ne l'est pas moins de proclamer le droit au travail de la femme sans se soucier du droit qu'a l'enfant de se développer normalement. Tout ce que l'on sait de la psychologie du jeune enfant permet de penser que l'absentéisme maternel est en effet nocif, en ce qu'il amortit l'intensité de la relation entre l'enfant et sa mère.

On peut penser, par ailleurs, qu'une mère, accaparée par sa profession, qui rentre fatiguée pour assurer de surcroît les soins du ménage, sera peu disponible et s'occupera de ses enfants de manière par trop expéditive. Il est de même possible que cette mère vive un cruel conflit entre son désir ou la nécessité de travailler et le sentiment de sa résponsabilité maternelle : un tel conflit ne contribue en rien à la sérénité avec laquelle on souhaite la voir remplir sa fonction.

Enfin, le placement prématuré de l'enfant dans l'une ou l'autre institution ne paraît pas résoudre le problème mais en créer de nouveaux, et le recours aux grands-mères n'est pas toujours possible ni toujours indiqué. D'un autre côté, certains faits permettent de penser qu'une mère satisfaite et valorisée par son travail, enrichie par ce que celui-ci lui apporte de contacts sociaux et d'ouverture d'esprit, s'occupera mieux et avec plus de joie de son enfant et, n'étant pas exclusivement centrée sur ce petit personnage, le traitera de manière moins abusive et plus respectueuse de ses dynamismes propres.

Disons peut-être, à titre provisoire, que ce qui importe par-dessus tout, c'est que la séparation n'ait pas lieu trop tôt, qu'elle soit graduelle et que l'enfant y soit doucement accoutumé, qu'elle ne porte pas sur la journée entière mais permette à la mère de consacrer quelques heures à l'enfant et, surtout, que ces heures soient faites de disponibilité réelle et d'échanges affectifs, l'essentiel étant moins la durée que la qualité des relations entre la mère et l'enfant.

Tiré de «L'enfant et la famille»

Oswalt Kolle nous dit :

Récemment les psychologues de l'éducation ont mis en garde contre le fait de confier à des crèches, pendant la journée, des enfants de moins de 3 ans. C'est une façon de redire : pendant les premières années, la mère et l'enfant doivent rester ensemble, jour après jour, car il n'existe rien qui puisse remplacer la mère.
Je ne me range pas parmi les tenants du principe : « La femme doit rester à la maison. » Je n'entends pas faire tourner à l'envers la roue du temps. Au contraire : je suis disposé à ce que la jeune fille et la femme d'aujourd'hui prennent une part appréciable au monde du travail. Seulement, ces femmes d'aujourd'hui devraient d'abord prendre une décision sur un point précis : ou le travail ou l'enfant. Nous connaissons la planification familiale. L'enfant ne sera plus alors le produit du hasard, et la mère prendra ses dispositions en conséquence : à compter du moment où il est là, elle doit rester à la maison.

Parmi celles qui travaillent, beaucoup se donnent pour excuse : « Je me sacrifie pour mes enfants. Je veux qu'ils aient la vie plus facile. » Elles prétendent remplacer l'amour par des valeurs matérielles. Même envers eux, elles se servent de ces arguements : « Tu serais bien content d'avoir une trottinette, ou un joli manteau neuf. Mais nous n'avons pas l'argent pour l'acheter si maman ne travaille pas. Tu dois comprendre cela. » Or les petits enfants restent imperméables à ce genre de raisonnements. Ils vivent de sentiment. Et chez les plus âgés, cette argumentation n'aboutit qu'à leur donner l'habitude de surestimer les valeurs matérielles.

Dans d'autres pays, on a su reconnaître à temps les dangers de cette situation. C'est ainsi que l'Etat français rémunère les mères qui renoncent à toute activité rétribuée en leur versant une somme appréciable, dite de « salaire unique », ou en leur accordant régulièrement « l'allocation de la mère au foyer ». Voilà qui est autrement sensé et favorable à la promotion familiale » que l'automatisme de la « prime d'Etat pour maternité », ainsi qu'il faudrait nommer notre « allocation pour enfant »…

Tiré du livre « Ton enfant cet inconnu »









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