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Réalité actuelle et information sexuelle des jeunes

Quelques remarques tirées d'un entretien avec le Dr Jacqueline Kahn-Nathan, présidente de la commission d'éducation sexuelle du Mouvement français pour le planning familial de la région parisienne, commission qui dirige actuellement une expérience d'éducation sexuelle dans un certain nombre d'établissements scolaires.

- Très souvent, et nous le vérifions tous les jours, dès qu'un des parents arrive à aborder ce problème avec son enfant, il améliore immédiatement ses relations avec lui.

Ceux qui sans contestation possible ont les plus graves difficultés en matière d'éducation sexuelle, ce sont les parents, ce ne sont pas les jeunes. L'enfant aborde ce problème avec une simplicité étonnante ; ce sont les parents qui sont gênés, il faut les comprendre ! Comme ils n'ont jamais reçu eux-mêmes d'éducation sexuelle, il leur est difficile d'accepter que leurs enfants en reçoivent une et d'accepter aussi, peut-être, que leurs enfants en sachent plus qu'eux-mêmes sur certains problèmes. De plus, accepter l'éducation sexuelle, c'est accepter que l'enfant devienne adultes puisque celle-ci a pour but d'aider l'enfant à prendre ses responsabilités. Quelqu'un qui prend ses responsabilités, c'est quelqu'un qui est adulte, donc qui se détache de ses parents. Il est toujours très difficile pour des parents d'accepter que leurs enfants se détachent d'eux.

Le rôle des parents est de donner des lignes de conduite à leurs enfants, et ceci plus par leur exemple quotidien que par les principes qu'ils énoncent toujours mais ne respectent pas souvent. Quant à nous, nous sommes là pour apporter une information objective. Il est bien certain que ce n'est pas en cinq conférences, même en discutant longuement avec les élèves, que l'on donnera aux jeunes des notions d'ordre moral. Ce n'est pas notre propos et ce n'est pas dans nos possibilités. La morale ne s'apprend pas en une heure. C'est vingt ans d'éducation qui font les bases morales d'un jeune.

- Avez-vous le sentiment que les jeunes ont une attitude différente de celle des générations précédentes à l'égard de la contraception?

- Oui, bien sûr, ils ont heureusement une attitude bien différente. Tous sont, contrairement à ce que l'on croit, à part une minorité instable, soucieux de leurs responsabilités. Ils sont soucieux de ne pas faire des enfants sans les vouloir et de réussir, pour la première fois, leur vie sexuelle à deux. La réussite de la vie sexuelle est une préoccupation de la deuxième moitié du XXe siècle pour la femme. La femme a été jusqu'à présent considérée comme un appareil de reproduction. Elle n'a jamais été considéré comme prenant plaisir, à part entière, au cours du rapport sexuel. C'est une revendication récente et l'on comprend qu'il soit difficile de secouer deux mille ans de tabous, d'habitudes et de culpabilité. Si les gynécologues se sont intéressés au Planning familial puis à l'éducation sexuelle, c'est d'abord parce qu'ils ont vu trop d'avortements et ensuite trop de maternités involontaires, qui sont souvent des drames, alors qu'on pourrait bien les éviter. Or, quand un couple a des rapports, il est statistiquement normal que, dans les trois mois, survienne une grossesse. Donc, le couple doit penser, avant d'avoir des rapports à la possibilités d'une fécondation. La contraception est donc un problème de médecine préventive ; c'est du moins ce que le Planning familial voudrait qu'il parvienne à être. C'est pourquoi il est essentiel que nous atteignions les jeunes.

Nous les informons sur les différentes méthodes de contraception qui sont à leur disposition. Nous leur montrons les résultats statistiques de chacune de ces méthodes et nous les mettons profondément en garde contre les méthodes aléatoires, auxquelles ils ont malheureusement recours - l'expérience le prouve - trop souvent.

- Quelle est l'attitude des parents à l'égard de l'information contraceptive donnée à leurs enfants ?

- Les parents sont conscients du danger de grossesse pour leurs enfants. Les assistantes sociales des lycées nous l'ont dit : il n'est pas un établissement scolaire dans lequel on ne rencontre plusieurs grossesses dans l'année en classe de seconde. De plus, les parents sont conscients que donner une information aux jeunes ce n'est pas donner des permissions.

La contraception n'est pas permissive, bien au contraire, accepter la la contraception, c'est réfléchir. Et réfléchir, c'est plutôt inhibiteur que permissif. Nous leur disons que nous ne sommes pas là pour leur donner des autorisations ou des défenses, mais simplement pour les aider à prendre eux-mêmes leurs responsabilités. C'est une grave décision qui engage toute la personne; c'est à eux de choisir. Nous expliquons simplement que, le jour où ils ont décidé d'avoir des rapports, ils ne doivent pas le faire avant d'avoir préalablement réfléchi aux conséquences de leur choix.

- La jeunesse est-elle plus immorale que celle d'il y a vingt ans ?

- Premier fait social important, indéniable, les jeunes ont des rapports sexuels plus tôt qu'autrefois. Deuxième fait social : garçons et filles ont des rapports au même âge, étant aussi inexpérimentés l'un que l'autre.
Autrefois, le rapport était plus hiérarchisé, le garçon acquérant une certaine expérience auprès de femmes plus âgées et jouant ensuite le rôle d'initiateur auprès d'une fille du même âge que lui ou plus jeune. Aujourd'hui, les jeunes commencent ensemble et beaucoup plus tôt leur vie. Et l'on peut trouver qu'il y a là quelque chose de beau, de très moral, dans leur attitude, qui consiste à s'engager jeune, à partir d'un même pied. Personnellement, je n'y vois aucune immoralité, bien au contraire. Je trouve que notre jeunesse est, dans l'ensemble, très stricte, en quête d'absolu, très romantique, très entière dans ses principes et assez morale. Mais cette liberté sexuelle, qui est un fait, n'est plus une liberté, c'est une servitude, si l'on ne veut parer à ses conséquences. C'est ici qu'intervient le Planning familial.









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