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L'éducation dans la famille L'éducation dans la famille

(Extrait du Congrès de Liège 1905)

L'éducation du coeur est pour le père et la mère un devoir au même titre que l'entretien et l'éducation du corps.

Pour accomplir dignement ce double devoir, il y a bien des obstacles à surmonter : le plus souvent, quand la famille s'augmente d'un membre, elle s'accroît d'un demi-dieu. C'est à qui dorlotera la chétive créature, dont les besoins sont si multiples, et à laquelle il faut des soins si délicats! A peine le bambin commence-t-il à bégayer et à faire quelques pas incertains qu'il devient l'objet d'une vanité, d'un orgueil même que les parents croient légitime, mais qui est le premier écueil en éducation.

La mère ne consulte que son amour-propre maternel, et, sous prétexte de faire mieux que les autres, elle s'entoure de toutes les gravures de modes pour préparer à son bébé un costume digne de lui. Il n'y a rien de trop beau pour le chéri; les soies, les velours, les dentelles dansent autour de lui une sarabande effrénée. On se passera d'une nourriture substantielle, le père et la mère se priveront du nécessaire, mais l'enfant sera le mieux paré à la fête prochaine; il éclipsera ses voisins et la mère sera très fière d'avoir mis au monde une si merveilleuse poupée. Ne vaudrait-il pas mieux donner à la famille une nourriture saine et abondante que de donner aux enfants des vêtements pompeux.

Cependant, ces atours prodigués dans le premier âge n'ont, sur l'enfant, qu'une très mince influence parce qu'il ne comprend encore rien de ce qui touche à la vanité. Mais l'âge arrive où le moi commence à sentir son existence et sa valeur. Alors la vanité n'est plus seulement chez les parents, elle passe chez l'enfant où souvent elle règne en maîtresse. L'écueil est là: on ne veut pas descendre les degrés de cette échelle de la parure que l'on a gravis, grâce aux parents, et les qualités morales, vertu, honneur, probité, sont sacrifiées au goût dépravé pour la toilette.

Des vêtements simples et hygiéniques sont encore ce qu'il y a de mieux, et nous devrions bien imiter en cela les Spartiates, nous qui cherchons à les copier sous tant d'autres rapports !

Il est du devoir des parents de préparer les enfants aux luttes de la vie, d'en faire des caractères fortement trempés. Il n'est pourtant pas rare d'entendre dire par une mère ou un père trop faible: «Les pauvres chéris ! Ils ont bien le temps de souffrir! Qu'ils aient au moins du bon temps pendant qu'ils sont avec nous! ». Et pour le bon temps qu'on leur donne en famille, on leur prépare une infinité de misères qui seront d'autant plus dures qu'on les aura moins aguerris.

La discipline dans la famille doit être douce, mais ferme, elle doit être tendre, mais juste. Il faut que le père, qui est le maître, soit obéi; il faut que la mère, le véritable soleil du foyer, soit respectée. On ne doit permettre, dans la famille, ni une parole, ni un geste ni un signe qui puisse être interprété au détriment du père ou de la mère. Pourtant, les enfants sont-ils habitués à ce respect si naturel et si doux pour les coeurs bien nés ? Malheureusement pas toujours! A table, la meilleure place est pour eux; pendant le repas, les meilleurs morceaux leur échoient. Certains parents vont jusqu'à consulter M. Bébé sur ses goûts et ses préférences. « Mon petit, veux-tu ceci? aimes-tu cela?» Et l'enfant, fier de ces prévenances, fait le difficile, il boude à tel plat, il préfère tel autre. Ah ! ce n'est pas le préparer à la vie réelle qui ménage tant et de si cruelles surprises !

L'enfant est essentiellement imitateur. Il copie avec une fidélité remarquable tout ce qu'il voit faire et répète tout ce qu'il entend. C'est un jeune arbrisseau qui puise sa sève dans le milieu ambiant et qui prend la forme que lui donne le souffle familial. C'est ce qui a donné naissance au dicton : « Tel père, tel fils ». Si donc, la famille est le critérium où l'enfant doit former sa personne physique et morale, il faut qu'il n'y rencontre rien de contraire aux bonnes moeurs, à la probité et aux vertus civiques.

Quelle terrible responsabilité n'encourent pas les parents qui étalent aux yeux de leurs enfants un tas de misères morales plus odieuses les unes que les autres ! Là, c'est un alcoolique qui rentre en titubant et qui maltraite sa malheureuse épouse en prononçant des mots qu'il n'a certainement pas puisés dans le dictionnaire de la bonne éducation. Ailleurs, c'est un foyer où la liberté de langage ne se mesure pas et où l'enfant apprend les premiers principes d'inconduite et de libertinage. Aujourd'hui, nous le disons avec amertume, les enfants sont plus instruits sur le chapitre de l'immoralité qu'ils ne l'ont jamais été. A qui la faute? Aux parents.

Il faudrait que la famille fût le temple où l'enfant n'aurait sous les yeux que de bons exemples.









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