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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOUR« Jamais tu ne seras ton maître » Dans l'esprit de l'enfant, liberté et bonheur sont étroitement unis. Il s'agit de lui faire comprendre et sentir le vrai bonheur. Il règne à cet égard un grave malentendu, non seulement chez les enfants, mais souvent chez les adultes de tous les rangs de la société: on confond le bonheur avec le plaisir. On appelle par erreur bonheur la simple satisfaction de nos désirs souvent très égoïstes, qui est parfois suivie de mécontentement, de déception et d'amertume. Détrompez-vous, le bonheur est ailleurs: Il consiste dans le renoncement à soi-même, dans l'obéissance à la loi royale de l'amour du prochain. Lorsque nous aurons réussi à affranchir nos enfants de l'avarice et de l'égoïsme, lorsqu'ils auront appris le renoncement au profit de leurs frères et qu'ils auront fait l'expérience du bonheur profond qu'on ressent en rendant heureux son entourage, ils auront trouvé la source du bonheur véritable et en même temps la voie de la vraie liberté. Car l'avare et l'égoïste, pour ne nommer que ceux-là, sont esclaves de leurs penchants, tandis que l'homme généreux qui pense à son prochain, qui vit pour ses semblables et qui s'oublie lui-même, est vraiment libre. L'humanité entière soupire et crie après la liberté. Avons-nous trouvé une vie de liberté idéale dans la nature qui nous environne ? Oui, un oiseau n'est heureux que dans la liberté complète. Enfermez-le dans une cage, il souffrira et périra certainement. J'étais une fillette de 8 ans lorsqu'un jour le jardinier m'apporta une alouette dans une petite cage; j'en fus ravie et ne pouvais comprendre ma mère qui hochait la tête en disant: «pauvre oiseau». Espérant entendre son chant radieux, je lui donnais à boire, à manger. Vain espoir! Le malheureux prisonnier ne touchait à rien, il se débattait, heurtait sa tête contre les barreaux de sa cage, faisant des efforts inutiles pour s'envoler. Cédant aux instances de ma mère, lui ai-je rendu la liberté ? A-t-il péri pendant la nuit? Je ne m'en souviens plus, mais je sais que, bien des années plus tard, traversant des temps d'amère épreuve, je me suis souvenu de l'oiseau captif. J'ai compris quelles terribles angoisses il avait endurées et combien j'avais été cruelle envers lui et insensée de croire qu'une alouette pouvait chanter dans une cage! Cet oiseau qui ne chante qu'en s'élevant dans les airs et pour lequel la voûte de la plus haute cathédrale est trop basse! Oui, l'alouette nous semble bien faite pour sa vie de liberté. Et pourtant... Construit-elle jamais son nid sous un toit ou sur les falaises ? Se pose-t-elle parfois sur un sapin pour chanter ? Non, car elle obéit, inconsciemment je le veux bien, à son instinct, aux lois admirables de la nature. Et ce n'est que dans cette obéissance qu'elle jouit d'une liberté absolue. Voilà l'idéal suprême que nous désirons inculquer à nos enfants. Pour être heureux, être libre, libre comme l'alouette dans les airs, il est indispensable de vouloir ce qu'on doit. C'est à cette condition que l'enfant deviendra un jour son maître. L'apôtre saint Jacques (ch. 1, 25) exprime la même idée par ces paroles mystérieuses et qui pourraient sembler paradoxales: «la loi parfaite de la liberté». En effet, c'est la vraie liberté que nous trouvons dans la soumission filiale et joyeuse à un Père Céleste qui ne veut que notre bonheur. |
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