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LE JOURNAL






Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
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Lu pour vous

De l'éducation par Krishnamurti
(Ed. Delachaux et Niestlé, 125 pages, Fr. 6.50.-)

La rédaction des « Entretiens » se mettrait-elle à la mode ? Tournerait-elle ses regards vers l'Orient? Entreprendrait-elle de convertir ses lecteurs à la philosophie hindoue ? Si ce genre de soupçons vous effleure, c'est que vous ignorez totalement de qui il est question.
Krishnamurti est né en Inde. Oui. Il vient chaque été en Suisse, à l'occasion des Entretiens de Saanen qui rassemblent jusqu'à 2000 participants. Pour quoi faire ? Pour « l'observation pure et simple des faits en vue de saisir leur langage ». Krishnamurti parle. Les auditeurs lui posent des questions. Il répond avec simplicité, sans chercher à instruire ou à convaincre. « J'essaie de vous montrer la lumière, mais c'est vous qui devez allumer votre propre flamme à la flamme éternelle. »
Il n'a ni idées préconçues ni doctrine. Il ne veut pas faire des disciples, ni fonder un système philosophique. Il parle de la vie, de la totalité de la vie. Il indique le chemin qui mène à la compréhension, à la libération, à l'amour. « Mon but est de créer dans le monde des hommes forts, des hommes incorruptibles qui voient clair et qui produisent une génération à l'intelligence ouverte. »
Si vous vous sentez de taille à reviser quelques-uns de vos dogmes, lisez un ouvrage de Krishamurti ! Mais si vous préférez la sécurité des assurances-tous-risques, gardez-vous en !

Un extrait : le mécontentement des jeunes.

La plupart des parents et des éducateurs redoutent le mécontentement des jeunes ; il jette le trouble là où était la sécurité. On encourage par conséquent les jeunes à réprimer cette tendance, grâce à un emploi sûr, un héritage, un mariage et la consolation d'un dogme religieux. Les aînés, ne connaissant que trop bien les différentes façons d'émousser l'esprit et le coeur, s'emploient à rendre leurs enfants aussi inertes qu'ils le sont eux-mêmes, en leur imposant les autorités, les traditions et les croyances qu'eux-mêmes ont acceptées.
Ce n'est qu'en encourageant l'enfant à mettre en question tout ce qu'on lui donne à lire, à s'interroger sur la portée réelle des valeurs établies, des traditions, des formes de gouvernement, des croyances religieuses, etc., que l'éducateur et les parents pourront espérer éveiller et entretenir son sens critique et l'acuité de sa pénétration.

Les jeunes, pour peu qu'ils soient vivants, sont pleins d'espoir et de mécontentement ; et ils doivent l'être, sans quoi ils seraient déjà vieux et morts. Et les vieux sont les révoltés du passé mais qui étouffèrent avec succès cette flamme en trouvant la sécurité et le confort d'une façon ou d'une autre. Ils sont avides d'une permanence pour eux-mêmes et pour leur famille, ils désirent ardemment trouver une certitude dans quelque idéal, dans leurs relations, dans leurs possessions; et dès l'instant, alors, qu'ils ressentent ce mécontentement intérieur, ils s'absorbent dans leurs responsabilités, dans leurs occupations, ou dans n'importe quoi, en vue d'échapper à ce trouble si gênant.



Trois sucettes à la menthe par Robert Sabatier, de l'Académie Goncourt. (Ed. Albin Michel, 319 pages, Fr. 24.-)

C'est la suite des « Allumettes suédoises », mais aussi un livre complet par lui-même. Robert Sabatier s'est attaché à recréer une atmosphère d'autrefois, le Paris des années 30, vu par un enfant. L'histoire est vieillotte et touchante.
Le petit Olivier, orphelin, est recueilli par son oncle et sa tante. C'est pour lui un complet changement de milieu. Habitué à la rue et à la liberté, il se retrouve dans un appartement bourgeois où les bonnes manières importent par-dessus tout.
L'adaptation sera longue.

Un extrait

Les visites à la bibliothèque municipale, les commissions, les courses pour les Papeteries de son oncle lui fournissaient des possibilités répétées de randonnées parfois abusivement prolongées.
Olivier parcourait les rues comme un Indien sur le sentier de la guerre, ramenait l'école buissonnière aux dimensions urbaines. Le nez au vent, il flairait les quartiers, détaillait les plaques de rues, s'attardait dans les cours, les passages, les marchés couverts. Là, il retrouvait sa liberté de parole, son ton goguenard, ses saillies de titi parisien.
De retour à l'appartement, ses deux livres sous le bras, l'un d'eux recouvert d'une liseuse en cuir repoussé avec un dessin représentant Florence, il tentait de retrouver le ton de la bonne éducation, mais un écart de langage venait toujours tout gâcher. Ce n'était pas vraiment de l'argot, mais quelque expression fleurie que la tante Victoria n'appréciait pas.
- Olivier, tu as vu l'heure ? Où étais-tu ?
- A la bibliothèque, ma tante, et en rentrant y avait du ciné dans la vitrine du coiffeur, un Charlot, et même qu'il laissait tomber une glacedans le cou d'une grosse dondon, et que….
- Ce n'est pas une excuse.
- Et après, tout le monde lui courait après, un gros avec des moustaches et qui louchait…
- Là n'est pas la question ! Ne prends pas cet air ahuri et ne louche pas !
Et le soir, au cours du repas :
- Henri, vous devriez sévir. Cet enfant est impossible. Il a une mentalité de vagabond.
- Il faut écouter ta tante, dit platoniquement l'oncle Henri.
- Oui, mon oncle.


La part des choses par Benoîte Groult
(Ed. Grasset, 356 pages Fr. 23.45)

Un roman mi-drôle, mi-amer. Benoîte Groult, qui a déjà publié avec sa soeur Flora « Le Journal à quatre mains », « Féminin pluriel » et « Il était deux fois », excelle à parler de la femme de quarante ans et de tous les sujets de préoccupation du couple. Elle le fait avec un peu de cynisme, et beaucoup d'humour.

Extrait :

Je faisais partie de cette génération qui n'a pas appris à vivre, doublement : comme jeune fille de bonne famille et comme étudiante en philologie. Comme jeune fille parce que mes parents ne me considéraient pas comme un être en soi, mais seulement comme une épouse et une mère en sursis, qui n'aurait d'existence réelle et décente que le jour où un être de sexe mâle la tirerait de ces limbes où flottent jusqu'à leur mort les femmes sans homme. L'essentiel à leurs yeux était de faire vivre leur fille « en attendant », de la manière qui ressemblât le moins à une orientation irréversible. Il fallait en effet pouvoir devenir indifféremment, le jour venu, femme de médecin ou d'explorateur, d'ingénieur ou de saint-cyrien.
Le choix des études se révélait donc délicat, les plus floues restant les plus recommandables. Dans l'absolu, c'est-à-dire dans l'hypothèse où je me serais considérée comme un être humain normal, j'aurais choisi sans hésiter la médecine. Une douce mais implacable pression me détourna de ces sept années d'études qui constitueraient, m'affirma-t-on, un handicap certain dans l'exercice de ma vie d'épouse. On me poussa affectueusement vers la Sorbonne, un ou deux certificats de lettres « en attendant » n'ayant jamais empêché une jeune fille de se marier. Malheureusement l'attente s'était transformée en licence classique, puis en diplôme d'études supérieures avant qu'un candidat offrant des garanties suffisantes n'eût été agréé par le tribunal familial. Il était temps : le spectre de l'agrégation, qui fait les vieilles filles à lunettes, hantait déjà mes parents.
Le souvenir d'avoir été un bestiau à la foire, sur lequel les acheteurs ne s'étaient pas précipités assez vite malgré les bichonnages de ses soigneurs, me laissa pour des années une humilité hargneuse à l'égard des hommes.


Histoire de ma vie par Charlie Chaplin.
(Ed. Laffont, 490 pages, Fr. 27.-)

Chaplin a intéressé de nombreux biographes, a accordé des centaines d'interviews, mais lui seul pouvait écrire l'extraordinaire confession qu'est « Histoire de ma vie ».
Histoire d'un homme seul malgré sa célébrité et livre d'une honnêteté foncière qui aborde franchement tous les aspects d'un être exceptionnel; Une citation :

Je n'ai trouvé la pauvreté ni séduisante ni édifiante. Elle ne m'a rien enseigné qu'à déformer les valeurs, qu'à surestimer les vertus et les grâces des classes riches et soi-disant supérieures. La richesse et la célébrité, au contraire, m'ont permis de voir le monde sous sa véritable perspective, de découvrir que des hommes éminents, quand je les approchais, avaient leurs défauts tout comme le commun d'entre nous.


Abraham de Brooklyn par Didier Decoin.
(Ed. du Seuil, 250 pages, Fr. 18,35)

En 1880, on décide de construire un pont géant qui relierait New-York à Brooklyn. Ceux qui le construisent sont pour la plupart des immigrants. Parmi eux, Simon, le Français et sa femme Gelsomina, italienne. Et entre eux, Kate, vingt ans, américaine, évadée des pontons pénitenciaires. Très vite, Simon la considère comme sa fille et il est obsédé par l'idée de la sauver de la prison et d'elle-même. Il l'aime d'un amour immense, étrange et très pur.

Une citation :

Brooklyn comprenait maintenant que le monde américain entamait une prodigieuse marche en avant, qui n'épargnait rien ni personne, broyant les faibles, exaltant les audacieux, construisant sur du sable, mais transformant aussitôt ce sable en béton, en acier.


Les enfants de la drogue par Philippe Alfonsi et Patrick Pesnot.
(Collection « Vécu ». Ed. Laffont, 500 pages Fr. 25,20)

« L'aiguille hésite un instant, pointée. Le dos de la main est tendu pâle sous la lampe. D'un coup sec, l'acier s'enfonce dans la peau. L'aiguille attaque la veine, cherche, rampe sous les marques rouges et violacées des précédentes piqûres.
Mireille n'a pas bronché. Pas une grimace, pas un gémissement. Juste un frisson le long du bras gonflé par le garrot. La fille, une gamine, est assise en tailleur sur un lit défait. Corps massif, tête penchée en avant, le nez près des poignets. Une écolière myope à sa table de travail. Sa main droite tient la seringue, l'index bien allongé sur le piston. La gauche est torturée par l'aiguille, poing fermé, veines gonflées, la peau hérissée de duvet blond. Elle tire sur la pompe, surveillant la montée du sang dans le tube gradué…
Rien. La veine lui a échappé. D'un geste brusque, elle arrache l'aiguille, la porte à ses lèvres pour la sucer, puis, sans regarder, la plante à nouveau. Cette fois, le visage se crispe. Grimace douloureuse. La seringue est enfoncée jusqu'à la garde dans une grosse cicatrice boursouflée. Le passage a été forcé plusieurs fois en cet endroit. Une goutte de sang noir coule sur la main. La gosse tire une nouvelle fois. Le liquide blanchâtre se colore légèrement. Elle tire encore… Non, le sang ne vient pas. Mireille porte les mains à son front. La seringue tombe sur le lit. Le cri reste dans la gorge, profond et grave, puis de plus en plus fort, de plus en plus aigu ; il monte, insupportable, jusqu'à se casser. Des larmes glissent sur ses joues. »

Tel est le début de ce reportage présenté par deux journalistes de talent. Au cours de leur carrière il leur a été donné de connaître deux jeunes Françaises, victimes de la drogue. Ils se sont attachés à elles et ont tout fait pour les aider à sortir de l'univers infernal des fumeurs de « H» et des morphinomanes. Le style de ce livre passionnant est très divers : les récits sont le résultat d'entretiens enregistrés et de notes quotidiennes, les journaux personnels et les cahiers sont l'adaptation de documents réels, les lettres de Pascale et de Mireille sont authentiques.
Il s'agit donc d'un témoignage de très grande valeur, car tous les faits se sont passés effectivement et tous les personnages vivent encore. Cette enquête a eu lieu en 1969 et fut présentée aux lecteurs en 1970.

Que ceux qui veulent mieux comprendre le problème de la drogue ne manquent pas de lire les quelque cinq cents pages de ce roman-reportage vécu, ils ne regretteront pas les heures passées à suivre Pascale et Mireille dans leurs douloureuses pérégrinations, dans leurs vertigineux «voyages » et à assister à leurs tristes réveils, ainsi qu'à leurs fragiles convalescences.

Ce livre a été publié en premier lieu sous le titre : « Satan qui vous aime beaucoup ».



Romanciers choisis pour l'enfance et l'adolescence par Claude Bron
(Ed. H. Messeiller, Neuchâtel, 212 pages, Fr. 115.-).

A l'usage des parents, des membres du corps enseignant et des bibliothécaires, Claude Bron a réuni une documentation précieuse. Il présente une trentaine d'auteurs contemporains de langue française qui écrivent pour les jeunes. C'est une série de portraits assortis de commentaires sur l'oeuvre de chacun.
Claude Bron a basé son choix sur l'avis d'éducateurs, ainsi que sur les goûts de quelque 2000 enfants et adolescents qui ont été consultés. Il cite également, mais sans commentaires, un nombre important d'ouvrages bien adaptés à la jeunesse.
Les romans qu'il juge « bons » répondent à des critères précis : être captivants, vrais ou vraisemblables, instructifs au sens le plus large et le moins pédant; tonifiants, ils doivent satisfaire le goût de l'évasion et présenter aux jeunes lecteurs des héros auxquels ils puissent s'identifier vaguement.
C'est demander un effort aux parents que de leur proposer tout un ouvrage à lire avant de faire le choix des lectures pour leurs enfants ! A chacun de décider s'il veut faire cet effort. En tout cas, cette mine de renseignements rendra service à ceux qui aiment connaître les auteurs et chercher la meilleure qualité parmi l'abondance de la littérature enfantine.









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