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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURExemples vécus Une maman a dû nous amener sa petite fille dès l'âge de 4 mois. Heureusement, cette maman connaissait les différents moments critiques normaux chez le petit enfant. Par exemple vers l'âge de 8 mois : la petite se blottissait dans les bras de sa mère dès qu'elle nous voyait et refusait de la quitter. Celle-ci n'insistait pas pour nous la laisser. Quelquefois cela dérangeait un peu son programme, mais elle y a gagné, car maintenant, cette petite de 3 ans vient chez nous comme si elle était chez elle ou dans une famille. Elle se sent bien dans le groupe. Des enfants de 3 ans et même plus âgés, bien habitués à la garderie, ont souvent dérouté leur maman par leur comportement lorsqu'ils revenaient à la garderie après une absence due à la maladie ou à des vacances. Après avoir été choyés, et cela va de soi, ou ayant eu leur maman proche d'eux pendant ces périodes, revenir à la garderie était un peu dur, parfois très dur, d'où pleurs et crises de rage. Un petit garçon de 2 ans et demi - dont les parents divorcent - est placé chez une parente qui a sa vie organisée sans enfant. Elle désire avoir de temps en temps la possibilité de faire certains travaux, comme elle en avait l'habitude, pour l'entreprise de son mari. Elle essaie donc de mettre le petit à la garderie. Le premier jour il a seulement visité la garderie, la deuxième fois, la parente est restée avec lui un moment, et la troisième fois, il est resté seul juste un petit moment. Malgré ces précautions, la séparation a provoqué un gros chagrin, pour ne pas dire une grosse angoisse. On nous a dit qu'il réclamait la garderie, mais ne pouvait pas quitter la personne qui l'y amenait. Pourtant nous avons refusé l'enfant lorsque sa parente nous a dit avec détermination que cette fois, il fallait absolument qu'il y reste, parce que prochainement il serait dans une crèche, qu'il fallait donc l'y habituer déjà… La dame a-t-elle compris ce que nous lui avons expliqué ? - qu'un enfant qui a une maladie sera plutôt affaibli que fortifié, pour supporter celle qui viendra un mois après. (Aurait-on l'idée de trouver favorable qu'un enfant ait une bronchite un mois avant une opération ?) Cette mère s'excusait presque de ne pas avoir amené de façon régulière son enfant à la garderie. « Le beau temps est revenu, il aime être avec moi au jardin, pour m'aider ou jouer près de moi quand je me relaxe sur la chaise longue - et il n'a guère envie d'aller à la garderie, d'autant plus qu'il a quelques enfants de son âge comme voisins… » J'ai rassuré la maman. Pourquoi mettrait-elle son enfant à la garderie s'il est si bien chez lui et en contact avec des enfants de son âge, et près d'une maman si compréhensive ? Cet exemple m'a d'autant fait plaisir que quelques jours avant, une autre maman forçait son enfant à rester à la garderie parce qu'elle avait du travail à faire… Le soir nous avons appris que ce travail était du jardinage ! Son fils aurait été heureux avec elle. Un grand garçon de 4 ans, tout en se plaisant à la garderie, ne savait pas s'occuper, choisir seul une occupation. Il refusait même les exercices de manipulation. On sentait nettement que pour lui, s'occuper c'était faire quelque chose de valable aux yeux de sa mère, impression confirmée par deux phrases gentilles de celle-ci quand elle le quittait :« Travaille bien », et au retour :« Qu'est-ce que tu as fait de beau ?» Au début, je lui donnais des petits travaux de piquage par exemple, puis, petit à petit, je l'ai presque négligé volontairement. Il se sentait perdu. Puis peu à peu il a découvert de lui-même qu'il avait le droit de « jouer », d'être petit. Il ne se croit plus obligé de travailler, il s'est épanoui. Bien entendu, nous avons entretenu la maman de tout cela, dès le début de l'expérience. « Mon fils (3 ans) a de la personnalité; quand il a décidé de ne pas aller à la garderie de tel grand magasin, il n'y a rien à faire pour l'y laisser; pourtant, il est bien habitué à la garderie chez vous ». En continuant la discussion, la maman s'exprimant ainsi a elle-même ajouté : « En somme, moi non plus je n'aime pas qu'un autre coiffeur que celui auquel je suis habituée, s'occupe de moi, même si c'est dans le même salon». |
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