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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURAider sans gâter Ils viennent à peine de recommencer l'école et déjà les questions s'accumulent : - Ai-je raison de continuer à accompagner ma cadette à l'école ? Elle se réjouissait tant de faire comme sa soeur ! Et maintenant, elle flanche déjà. Aura-t-elle besoin de soutien jusqu'à la fin de la scolarité ? - Faut-il insister auprès de mon fils qui ne veut rien raconter au retour de l'école ? Dois-je respecter son besoin de garder ses impressions pour lui-même ? Est-ce bon ? Est-ce dangereux ? - Cette fille qui ouvrait toujours l'oeil la première pendant les vacances, maintenant, elle traîne. Elle a chaque matin un nouveau malaise : envie de vomir, mal à la tête, une douleur au côté. Comment savoir si c'est de la comédie ? Faut-il brusquer ou patienter ? - Jusqu'à quel point Bernard est-il capable de faire ses devoirs tout seul ? Si je veux l'aider, c'est la dispute assurée. Si je le laisse se débrouiller, il écrit à toute vitesse, « oublie » de faire le dernier problème, bâcle son exercice d'allemand. - Claire-Lise a un maître de classe impitoyable cette année. Le premier jour, les punitions et les mauvais points pleuvaient déjà. Bien qu'étant douée, elle est terrorisée, croit qu'elle va doubler, prend pour elle les remarques négatives adressées aux autres. Où est mon devoir ? Comme tous les parents consciencieux, vous êtes perplexes. Vous aimeriez aider votre enfant, mais vous craignez de le gâter. Vous vous intéressez sincèrement à sa vie d'écolier, mais vous vous demandez si la sollicitude ne frise pas parfois l'indiscrétion. Vous pensez que la tâche des parents consiste à soutenir l'enfant qui se sent faible, doute de lui, redoute la compétition; mais vous ne savez pas si un enfant « soutenu » peut apprendre à faire face aux difficultés de la vie. Même si c'est usant pour vous, il n'est pas mauvais que vous vous posiez périodiquement ce type de questions. Cela prouve que vous n'êtes pas des parents à l'emporte-pièce qui ont adopté un style d'éducation une fois pour toutes. Vous constatez que vos excellentes intentions ne donnent pas toujours les résultats espérés. Vous observez que la méthode qui avait brillamment réussi avec l'aînée échoue totalement avec sa sÅ“ur. Vous êtes amenée à admettre que ce qui aide l'un entrave l'autre, que ce qui est considéré comme une preuve d'amour par le premier est rejeté par le second qui se croit menacé d'étouffement ! Et puis, vous remarquez que d'autres parents agissent autrement que vous. Alors, vous vous demandez qui a raison : la mère qui aide encore sa fille de 8 ans à s'habiller ou celle qui refuse de se sentir responsable des arrivées tardives de son enfant ? Le père qui conduit chaque matin son fils de 11 ans à l'école en voiture (à 300 mètres) ou celui qui ne veut rien savoir de la vie scolaire de sa progéniture? La mère qui accepte de faire réciter le vocabulaire allemand à une adolescente de 16 ans ou celle qui organise sa vie de manière à intervenir le moins souvent possible dans les affaires de ses enfants devenus grands ? En réalité, aucune méthode standard n'assure des résultats parfaits avec n'importe quel enfant engendré par n'importe quels parents. Vous avez un enfant qui a sa constitution, son caractère, ses dons, ses carences. Il s'agit de cet enfant-là, et non de son cousin ou du fils de la voisine. Et ses frères et soeurs sont aussi certainement différents, ce qui ne vous facilite pas la besogne ! Et puis, il y a vous, qui avez également votre constitution, votre caractère, vos dons, vos carences… Face à ces nombreuses données qui s'ajoutent, se multiplient et compliquent les rapports, comment savoir si vous aidez votre enfant ou si vous le gâtez? Essayez de répondre aux questions ci-dessous. Peut-être arriverez-vous à définir mieux ce que vous faites, et dans quel but. 1. Estimez-vous (a priori) que votre enfant est incapable de faire ses devoirs seul ? Ou bien restez-vous disponible en cas de besoin : quand les rendements baissent, quand une difficulté particulière surgit, ou quand votre enfant appelle à l'aide, tout simplement ? 2. D'une manière générale, aimez-vous commander, dominer, diriger les opérations ? 3. Quelle signification accordez-vous aux bulletins scolaires ? Vous apportent-ils des indications (relatives) concernant les capacités intellectuelles de votre enfant comparées à celles de ses camarades ? Ou y voyez-vous une question d'honneur familial, d'amour-propre personnel ? 4. Avez-vous d'autres intérêts que la vie scolaire de votre enfant ? Lesquels ? Pensez-vous quelquefois à ce que vous ferez quand il n'aura plus besoin de vous ? 5. L'aide que vous apportez (occasionnellement ou régulièrement) améliore-t-elle les relations que vous avez avec votre enfant ? Vous accepte-t-il comme un tuteur provisoire ou vous considèret-il comme un gendarme ? 6. Savez-vous qu'il n'y a pas d'âge pour se sentir momentanément faible, découragé, incapable ? Et qu'on peut avoir besoin de renfort à 9 ans, à 17 ans, comme à 45 ans ? 7. En définitive, est-ce pour lui ou pour vous que vous agissez ? Si vous êtes au clair avec vous-même, si vous répondez sincèrement, en particulier à la dernière question, si votre plus cher désir est de soutenir, non de tenir en laisse, alors vous aidez certainement votre enfant. Et quand il se sentira suffisamment robuste, il saura se passer de votre appui. |
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