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Une génération tiraillée
Ma génération - celle qui est en ce moment dans sa quarantaine - vieillira vraisemblablement mieux que le précédente - celle qui, en ce moment, navigue entre septante et quatre-vingts ans - parce que celle-ci n'a pas connu les problèmes que nous connaissons aujourd'hui.
Parce que leurs parents - nos grands-parents - finissaient paisiblement leurs jours avec une gouvernante, ou dans une vaste demeure où toutes les générations (parfois quatre) cohabitaient sinon toujours harmonieusement, du moins dans un espace suffisamment vaste pour apaiser les frictions inévitables, limiter les dégâts.
Ma génération, elle, s'en voit de toutes les couleurs.
Il suffit que nous soyons rassemblés quelques couples amis, pour qu'immédiatement arrive sur le tapis l'histoire du grand fils qui veut s'en aller chercher la paix à Katmandou, de la grande fille qui veut plaquer ses études, de celle qui doit se marier « en quatrième vitesse », tandis qu'un père, un oncle, une tante ajoutent encore leurs propres soucis aux malheureux parents parce qu'ils supportent mal leur vieillesse, leur solitude, leurs maux ou leurs infirmités.
Tiraillée sans cesse entre de grands enfants qu'il faut essayer de comprendre - ô combien -, de diriger et d'aider, et des parents âgés qui, hélas, ne facilitent pas les choses la plupart du temps, ma génération s'est en tout cas juré de faire son possible pour ne pas peser, plus tard, sur son entourage.
Je pense qu'il suffit pour cela de travailler sa vie durant à être en harmonie avec soi-même, à apprendre à « se » rendre heureux. C'est une idée que j'ai déjà exprimée de-ci, de-là et qui m'est chère. Je l'ai retrouvée récemment sous la plume de l'écrivain français Jean Grenier :
« Celui qui n'est pas heureux ne peut être miséricordieux. J'ai mis longtemps à comprendre et je ne l'ai compris que ces dernières années : celui qui veut être bon doit commencer par travailler à son propre bonheur et non pas s'efforcer, par un travail ingrat et toujours remis en question, de réaliser le bonheur des autres. »
Ainsi, et ainsi seulement, l'on doit acquérir cette sérénité si précieuse chez le vieillard, et auprès de laquelle les plus jeunes viendront se rafraîchir.
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