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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Comprendre et se faire comprendre

Nous avons extrait d'un ouvrage américain quelques pages qui apportent des idées intéressantes sur l'art de savoir exprimer ses sentiments. Le titre de ce livre « Tout se joue avant six ans », nous semble si contestable que nous en reparlerons bientôt. Mais l'auteur, le Dr Fitzhugh Dodson, commente des situations courantes où chacun peut se reconnaître. (Ed. R. Laffont, collection « Réponses »).

Les sentiments ont besoin de s'extérioriser

Il est nécessaire que les enfants puissent exprimer leurs sentiments. Malheureusement, la plupart des parents n'y autorisent pas leurs enfants… Ils empêchent généralement leurs enfants de leur dire ce qu'ils ressentent.
C'est vrai pour tous les sentiments que nous considérons comme négatifs : colère, peur, timidité, peine ou inquiétude.
Les seuls dont nous n'essayons pas d'écarter nos enfants par nos paroles sont les sentiments « positifs » d'amour et d'affection. Je n'ai encore jamais vu une mère essayer d'empêcher un enfant de lui dire : «Maman, je t'aime ».
Pourquoi cette attitude des parents ? Pourquoi ne permettons-nous pas à nos enfants d'exprimer aussi leurs sentiments négatifs ! La raison est fort simple. Sans doute lorsque nous étions nous-mêmes des enfants, ne pouvions-nous pas non plus les extérioriser. Et ainsi, sans le vouloir, nous transmettons à nos enfants les mêmes inhibitions psychologiques.
Nous devons laisser la liberté à nos enfants d'exprimer leurs sentiments, les bons comme les mauvais. C'est seulement quand un enfant peut libérer ses mauvais penchants et les chasser que les bons peuvent prendre place. Si nous ne le laissons pas éliminer la colère et l'hostilité, il n'y aura pas de place pour l'amour et l'affection.
Les jeunes enfants ne peuvent pas réfréner seulement certains sentiments, comme la colère et la peur, sans réprimer aussi les autres. Si nous leur apprenons, enfants, à dominer leurs colères et leur peur, nous finirons par leur apprendre inconsciemment à réprimer aussi leurs « bons » sentiments positifs d'amour et d'affection.

Montrez-lui que vous le comprenez

Il ne suffit pas aux enfants de pouvoir expliquer ce qui se passe en eux. Il faut aussi qu'ils sachent que leurs parents comprennent vraiment leur affectivité. Quand ils sont malheureux ou en colère, ou vexés, ils veulent qu'on les comprenne. Et comment montrer à votre enfant que vous comprenez ce qu'il ressent ?
En employant une technique recommandée par le Dr Carl Rogers.
Voici comment la chose fonctionne : vous montrez à une autre personne que vous comprenez réellement ce qu'elle ressent en traduisant ses sentiments par vos paroles et en les lui réfléchissant comme si vous étiez son miroir. C'est très facile avec les enfants de 2 ans, parce que vous pouvez reprendre les paroles mêmes qu'ils ont employées pour les exprimer.
Par exemple, votre bambin de 2 ans arrive en pleurant, furieux : « Jimmy (5 ans) m'a battu !» Là, la plupart des parents poussent un soupir excédé en pensant : « ça y est, voilà que ça recommence ». Vous mettez face à face votre enfant de 2 ans et votre enfant de 5 ans et le procès commence :« Allons, qui a commencé ?» etc. La nouvelle méthode des sentiments réfléchis vous enlève définitivement ce rôle d'arbitre. A la place, lorsque votre enfant de 2 ans dit « Jimmy m'a battu !» vous pouvez répondre l'air compatissant :« Oh ! Jimmy t'a battu ? » ou bien :« Tu es furieux parce que Jimmy t'a battu !» ou « Cela te met en colère que Jimmy te batte !».
Vos paroles traduisent ses sentiments et vous les lui avez renvoyés.
En renvoyant à votre enfant ses propres sentiments vous lui démontrez par là même que vous comprenez vraiment ce qu'il ressent.
J'ai toujours laissé mes enfants exprimer leurs sentiments « négatifs » et hostiles à mon égard. Mais je dois avouer que parfois, au moment même où j'agis ainsi, j'entends au fond de moi-même une petite voix qui dit :« Fais attention à qui tu parles mon garçon : je suis ton père !» Cette voix, qui n'est pas celle du père scientifiquement et psychologiquement conscient que je suis, est la voix de mon propre père qui me parle, comme au temps où, enfant, je n'avais pas le droit d'exprimer ce que j'éprouvais.
Voilà en bref pourquoi il nous est difficile d'apprendre à utiliser cette technique de la réflexion affective : si on ne nous a pas laissé, enfants, exprimer librement nos sentiments, il nous paraîtra sans doute très difficile d'autoriser nos enfants à le faire.

Manque de respect?

« Mais cela ne revient-il pas à laisser un enfant vous manquer de respect, en particulier si vous le laissez vous dire qu'il vous déteste ?» Telle est la question que posent de nombreuses mères. Or je ne pense pas que pouvoir extérioriser librement ses élans ait un quelconque rapport avec le respect ou l'irrespect. Un enfant respectera ses parents s'il sent qu'ils en savent plus long que lui, qu'ils le traitent avec équité et le respectent. Mais de temps en temps, cet enfant « en voudra » à ses parents. S'il en est ainsi et que les parents ne le laissent pas s'exprimer, l'enfant « leur en voudra » quand même.
Alors pourquoi ne pas le laisser extérioriser sa colère ? Car en l'en empêchant il lui sera beaucoup plus difficile de contrôler son comportement. Rien n'est plus dangereux que d'empêcher la vapeur de s'échapper d'une chaudière.
Il est important de faire une distinction entre sentiments et actions : il est juste d'imposer des limites raisonnables aux actes d'un enfant, mais il faut lui laisser manifester les sentiments qu'il ressent.

Les parents ont aussi des sentiments !

Ce que j'ai décrit est une manière idéale d'agir. Cela ne veut pas dire que nous réagirons effectivement toujours de cette façon. Nous autres, parents, avons aussi nos droits ! Nous avons le droit d'avoir nos mauvais jours, nos moments d'irritation et nos sentiments d'animosité.
Nous ne serons pas chaque fois capables de garder notre sang-froid et d'avoir un comportement idéal en face de l'enfant. Nous n'aurons pas toujours envie de le laisser dire ce qu'il pense. Parfois nous saurons tout juste aboyer : « Tais-toi ! c'est maman qui décide et vous, les gosses, vous n'avez qu'à vous taire !»
Beaucoup de mères sont vivement contrariées ou honteuses quand elles se mettent en colère et se laissent aller à crier. En fait il n'y a là rien de bien extraordinaire, mais elles ont parfois l'impression qu'elles devraient toujours rester calmes et sereines. C'est l'attitude idéale, mais je n'ai encore jamais rencontré de parents qui soient capables d'appliquer ces principes en toutes circonstances. Puisque nous essayons de donner aux enfants le droit d'exprimer leurs pensées, il faut bien aussi accorder aux parents les mêmes droits. Si donc il vous arrive d'avoir besoin de crier, faites-le. Et après avoir ainsi « éliminé » vos sentiments de colère, vos dispositions à leur égard seront certainement très différentes et vous pourrez dire ensuite à votre enfant : « Maman s'est mise en colère; cela lui a fait beaucoup de peine, mais cela va mieux maintenant». Et il comprendra.









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