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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
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Apprendre à vieillir

A partir de quel moment cet ouvrage* devrait-il attirer l'attention des lecteurs ? Dès maintenant ! Car « vivre c'est vieillir, et c'est vrai à tout âge ».
Aucun d'entre nous n'aime à penser qu'un jour il entrera dans la catégorie des vieux. Le plus tard possible, nous disons-nous tout bas. Et, de toute façon, ce sera assez tôt d'y réfléchir quand l'âge de la retraite sera proche…
Eh bien non ! dit le Dr Tournier. Une vieillesse réussie, cela ne s'improvise pas. Cela n'est pas donné gratuitement. Cela demande sens des réalités, réflexion, courage.
Vous ne voulez pas augmenter plus tard le nombre des vieillards qui s'ennuient, se sentent inutiles ? Vous ne désirez pas passer votre « dernier quart de vie à regretter stérilement les trois premiers quarts » ? Vous aspirez à une vieillesse active, ouverte au monde, bienveillante ? Plusieurs chapitres de ce livre vous aideront à vous organiser avec lucidité, en temps voulu. Ils vous inciteront à réfléchir sur ce que signifient dans votre existence : le travail, la liberté, le devoir, les loisirs, les petites marottes, les grandes passions.
Rien ne permet d'échapper aux deux crises que l'homme doit traverser pour parvenir à son accomplissement : la première se produit au passage de l'enfance à l'âge adulte, la seconde, au passage de la vie active à la retraite. Voulez-vous réussir votre second « examen de passage » ? Voyez avec le Dr Tournier quelques-unes des conditions qui favorisent une adaptation heureuse, un équilibre satisfaisant, une existence qui a un sens.

Extraits :

Accord avec soi-même

Jouer au vieux quand on est jeune, ou au jeune quand on est vieux; se comporter en célibataire quand on est marié; se composer une allure masculine quand on est une femme; affecter d'aimer un père qu'on déteste ou d'être courageux quand on ne l'est pas; toute cela laisse toujours un malaise insurmontable, celui d'un désaccord avec soi-même, avec sa vérité. Il y a dans le coeur humain un besoin de vérité qu'on peut bien trahir, mais jamais déraciner.

(…) Mais la vérité fait aussi toujours peur. Dans le domaine intellectuel, objectif, c'est la peur de remettre en question ce qu'on tenait pour vrai, de perdre la sécurité des conceptions traditionnelles. (…) Un savant, un philosophe, un artiste, un théologien peut consacrer sa vie à la recherche de la vérité. Mais s'il n'accepte pas sa vieillesse, c'est qu'en dépit de sa passion pour la vérité, il ne l'accueille pas toute entière. L'homme cherche la vérité et la fuit.

(…) Notre vérité intérieure est mouvante, fluctuante. Elle réclame un rajustement incessant. Parce que nous changeons nous-même, parce que nous intégrons nos expériences à notre personne, et aussi parce que nous vieillissons. « Il faut changer pour rester le même. »

Changements d'habitudes et d'attitude

Il y a des gens qui ne savent plus trop que faire quand ils ne reçoivent plus d'ordres et qu'ils n'en ont plus à donner à personne. Il s'agit donc de changer ses habitudes. Mais le problème est beaucoup plus profond encore. Il exige un certain changement d'attitude intérieure, à la fois un débrayage et un embrayage nouveau, comme lorsqu'on change de vitesse en auto. Un débrayage, un détachement, un abandon bien conscient et résolu, non seulement du poste qu'occupait jusque là le retraité, mais de toute cette grande machine qu'est la société organisée et dans laquelle il s'insérait par la fonction professionnelle qui lui incombait.

(…) Accepter vraiment la retraite, c'est accepter de ne plus commander, de ne plus exercer d'autorité. C'est accepter d'être hors-jeu de la société hiérarchique. C'est entrer dans un autre jeu où l'on ne prend la place de personne parce qu'il n'y a pas de hiérarchie, pas de nomination, pas de fonction déterminée.

De l'ordre de l'action à l'ordre du coeur

La clé de la réussite de la vieillesse me paraît être dans l'abandon de la volonté de puissance. Cet abandon est d'autant plus difficile qu'on a été plus puissant dans la vie active. Plus difficile aussi aujourd'hui qu'autrefois parce que l'homme s'est grisé de la puissance que lui apporte le progrès technique.

(…) La vie n'est pas seulement expansion, agression, domination, elle est aussi amour, accueil, échange, communication. Comme on peut être puissant, pendant la vie active, par les succès professionnels et sociaux, militaires, économiques ou politiques, intellectuels ou polémiques, on peut être puissant aussi, jusque dans la vieillesse par le coeur, l'accueil, de tous, la bienveillance et le désintéressement.

(…) Que les vieux donnent des conseils à des jeunes qui les leur demandent, c'est très bien. Mais que ces vieux se plaignent si les jeunes ne leur en demandent pas, cela me paraît moins juste. Les conseils sont encore de l'ordre de l'action. En revendiquer la fonction, c'est encore une prétention de supériorité hiérarchique. Pour les vieux, donner des conseils, dire aux autres ce qu'ils devraient faire, c'est parfois une manière de prendre leur revanche de l'action directe qui leur est retirée. Il y a des grands-parents qui compromettent leurs relations avec leurs enfants et leurs petits-enfants en donnant trop de conseils sur l'éducation et surtout en critiquant le comportement des jeunes.

Beaucoup de jeunes fuient les vieux donneurs de conseils. Leur tâche est d'inventer du nouveau et non de copier les Anciens. Et les vieux se plaignent que les jeunes leur manquent de respect. Ce respect-là est encore une notion hiérarchique valable dans la vie active et non plus dans la vieillesse. On entoure de respect les vieux qui n'en réclament pas. On demande conseil aux vieux qui ne prétendent pas imposer leurs conseils.

Les vieux ont mieux à faire : devenir des confidents. On s'ouvre à qui nous écoute pour nous comprendre et non pour nous juger ou nous diriger. C'est ça l'ordre du coeur largement ouvert. C'est ça la manière d'être-dans-le-monde qui convient à la vieillesse.


* Dr P. Tournier « Apprendre à vieilllir ». Ed. Delachaux et Niestlé, 285 p. Fr. 19,50.









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