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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOUREst-ce ma faute? A tort ou à raison, j'aimerais que le repas de famille du soir soit une sorte de couronnement de la journée. C'est un moment pour lequel je me réjouis, que je m'efforce de préparer avec soin… en réalité les moments de grâce ne sont pas quotidiens ! Une détente, un doux laisser-aller avec des échanges affectueux après ces journées bien remplies, voilà des aspirations légitimes ! Le matin, la paupière encore lourde, on s'est séparé. A midi, on était pressé et pas tous là. Repas fonctionnel. Il reste le repas du soir où enfin l'occasion de réunir la famille se présente. Depuis la rentrée de l'école des enfants vers 16 h. 30, je m'efforce d'orchestrer les événements pour qu'à 19 h. 00 la bonne humeur règne et que ce fameux repas puisse être dégusté allègrement. Mais ce n'est pas simple. Tant de choses viennent se greffer sur cette fin de journée ! Tout d'abord l'accueil de chacun au retour de l'école. Ecouter leurs petites histoires et ensuite poser nos exigences quant au manteau sur le cintre, les gants à ranger, etc. Le goûter, les devoirs, la préparation du souper, les courses oubliées. C'est aussi assez régulièrement entre 17 et 18 h. 00 que bébé pleure et que l'on vous téléphone car on sait que, presque à coup sûr, vous êtes à la maison à cette heure-ci ! A ce propos, un téléphone avec prise est indispensable et la mise hors d'usage de cet appareil interventionniste doit pouvoir se faire sans scrupule. Et puis encore, on aimerait qu'au retour de son mari, il trouve un appartement relativement en ordre : une chambre de bains où, bien que les enfants viennent de faire leur toilette, on retrouve le savon et les linges en place ! Idéalement, une mère devrait pouvoir s'organiser pour avoir deux bonnes heures par jour pour elle en début d'après-midi afin de prendre des forces pour la fin de la journée. Mais voilà, cela reste un voeu pie pour beaucoup ! Ainsi, souvent, c'est assez fatiguée que je me mets à table le soir, la tête vide avec le sentiment que je n'ai rien à dire d'intéressant. Heureusement, le repas me stimule à nouveau et je me mets à jongler entre les différents besoins de chacun. Il y a les enfants qui supportent mal que les parents parlent entre eux. Ils se sentent très vite exclus. La cadette qui s'arrange pour que l'histoire qu'elle raconte ne s'arrête jamais pour ne pas laisser la parole à sa sÅ“ur. Parfois le mari à l'air d'avoir des soucis, faut-il lancer des sujets plus détendus ? avoir en réserve quelques petites histoires légères ? Et puis il y a la situation un peu frustrante pour celle qui a préparé un copieux repas lorsque celui-ci est mangé du bout des dents parce que tout simplement on n'a pas faim (dîner professionnel du mari à midi, par exemple, il aurait préféré un yoghourth). Et la tenue à table ? L'apprentissage à manger correctement, on intervient ou on n'intervient pas ? « Tu manges de tout pour que tu ne sois pas surprise quand tu mangeras ailleurs ». Et après tout, n'est-ce pas éprouvant de rester à table longtemps, parfois mal assis parce que la chaise n'est pas tout à fait à la bonne hauteur. Et à l'école… il a fallu déjà rester plusieurs heures sur le même siège… La description de ce 5 à 7 me fait prendre conscience du décalage entre ce que je vis et ce que je pense. Objectif No 1 dans mon système éducatif : responsabiliser l'enfant, développer chez lui le sens de la réciprocité. En assumant si totalement la réussite de cette fin de journée - comme si tout dépendait de moi - suis-je sur la bonne ligne que je m'étais donnée ? Cette préparation minutieuse, programmée, laisse-t-elle assez de place à l'impondérable qui fait souvent l'oxygène de la vie ? Les initiatives des enfants ont-elles leur place dans ce programme ? A table, alors qu'il y a sur quatre personnes, deux grincheux, est-ce ma faute si l'ambiance n'est pas excellente ? |
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