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La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Avez-vous peur de la drogue?

Quand on a peur de quelque chose, l'un des meilleurs moyens pour se désangoisser est d'oser en parler.
Continuons donc à parler de la drogue, puisque c'est l'un des sujets qui semblent particulièrement inquiéter les parents.
Parmi les questions que vous vous posez, nous en avons retenu quelques-unes : D'où vient ce fléau ? Nos enfants sont-ils tous menacés ? Pouvons-nous faire quelque chose pour prévenir ce danger, ou s'agit-il d'une fatalité ?
Face aux questions difficiles, il vaut mieux chercher à voir clair plutôt que de se laisser paniquer ou se mettre la tête sous le sable.
S'affoler = zéro. Condamner sans connaître = zéro. Démissionner = zéro. Tandis que se documenter, consulter ceux qui sont bien informés, se faire une opinion personnelle, cela permet d'adopter une attitude objective, par conséquent utile.

Le Docteur J.-J. Deglon, médecin assistant à l'institut de médecine sociale et préventive de Lausanne, est un de ceux qui sont les mieux placés pour parler de ce sujet avec compétence.

Voici quelques extraits de son article : « La tentation de la drogue » publié par la Société vaudoise d'hygiène mentale (adresse : Cery, 1008 Prilly).


Qui se drogue, et pourquoi ?

On peut classer les consommateurs de drogue en trois catégories : les expérimentateurs occasionnels, les amateurs plus ou moins réguliers, les toxicomanes (les vrais drogués).

1) Les expérimentateurs occasionnels :

On estime généralement que, sur cent jeunes qui commencent à fumer le haschich, 80% vont s'arrêter après quelques essais, ou du moins n'en consommer que très occasionnellement.
Ils ont vite fait le tour du problème, ne trouvent pas cela tellement enrichissant, ils n'éprouvent pas le besoin de se « défoncer », ils préfèrent la réalité à l'ivresse chimique.

2) Les amateurs plus ou moins réguliers :

Environ 20% continuent à en prendre assez régulièrement. C'est la seconde catégorie. Dans ce groupe figure un certain nombre d'étudiants ou des jeunes, volontiers en marge, qui aiment à se retrouver chez les uns ou chez les autres le samedi soir et notamment durant le week-end. Ils ont du plaisir à fumer un joint ou un chilom ensemble, à discuter ou à écouter de la musique. Certains tentent une certaine recherche mystique ou spirituelle. Presque tous éprouvent le besoin d'une meilleure communication entre eux. Même s'ils fument régulièrement, les trois quarts de ce groupe ne sont pas dépendants. S'ils n'ont plus de haschich, tant pis, ils s'en passent sans en être trop gênés.

3) Les toxicomanes :

La troisième catégorie des utilisateurs de drogue enfin est celle des toxicomanes, les vrais drogués, ceux qui sont tombés dans la dépendance. C'est une minorité des usagers de drogue, pour l'instant environ 5%, mais ce sont ceux-là qui nous occupent vraiment.

Le médecin s'interroge

Pour les usagers occasionnels, la consommation de drogue s'inscrit beaucoup plus dans le cadre d'une nouvelle culture, qui se veut différente, que dans un cadre psychologique. J'aimerais partager un moment avec vous quelques remarques que suggère notre travail. Un certain nombre de questions lancinantes se posent en effet, tôt ou tard, à tous ceux qui acceptent le dialogue avec les jeunes et qui obligent à une remise en cause de notre conception du monde et à une réflexion permanente.
Nous appartient-il de forcer à entrer dans un moule à notre image tous ceux qui, justement, n'ont plus d'attrait pour cette image ? Et, dans ce sens, qui est inadapté ? Est-ce, nécessairement, le marginal qui refuse certaines normes pénibles pour lui ? Devons-nous considérer comme malades tous les jeunes qui ne supportent plus un certain cadre social et, dès lors, les inciter à une psychothérapie qui leur permette de s'y sentir à l'aise ?
A partir de quel âge et en fonction de quels critères un adolescent peut-il choisir librement une activité et un mode de vie propre ? Devons-nous placer en maison d'éducation, comme cela se fait encore parfois, un garçon de 17 ans, non délinquant, dont le seul tort est de vouloir «être différent» et qui refuse dans ce sens les idées de sa famille ou de ses patrons ? Aujourd'hui, ces questions se posent à nous de façon précise et nous devons tous essayer de les aborder sans parti pris et sans préjugés car nous y sommes confrontés constamment et nous ne pouvons les éluder sans risquer de nous scléroser dans des attitudes qui ne correspondent plus aux besoins de la réalité.

Ce dont ils ont besoin.

Les jeunes qui viennent en nombre nous trouver ne sont pas, pour la plupart, des malades, mais beaucoup ne se sentent pas bien. Et ce dont ils souffrent, c'est surtout d'être mal acceptés, d'être mal compris, d'être mal aimés. Ils ont moins besoin de techniciens que d'amis, substituts paternels attrayants, ouverts au dialogue et prêts à les aider. Pour maintenir ce dialogue, en dehors duquel nous avons peu de chance de répondre à leur attente, nous ne pouvons pas ne pas nous impliquer profondément, fermement même parfois, sans démagogie mais sans hypocrisie non plus.









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