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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
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En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURUne mini-Europe au travail Echos d'un camp du service civil international dont le but était, cette fois-là, la réfection d'appartements de personnes âgées. Pour être mieux à leur aise dans l'appartement bouleversé par les réparations, les deux vieux locataires avaient ôté leurs dentiers. Et, assis dans les deux fauteuils-clubs fanés que l'on avait poussés dans la chambre voisine, ils s'étaient assis l'un derrière l'autre, comme en chemin de fer. La femme, très corpulente, était devant, et le mari, chétif artiste en retraite, restait derrière par déférence. Le séjour des quinze jeunes volontaires du service civil était loin de son achèvement : on «en mettait un coup». L'oeuvre commune avait bien progressé et, pourtant, les participants n'étaient pas de vieilles connaissances. Une mini-Europe réunie par le seul idéal de se mieux comprendre en aidant quelqu'un d'autre. Chacun était venu avec sa bonne volonté. Le Tchèque avait quitté sa petite ville en essayant de se procurer quelques précieux dollars; avec mille peines il y avait réussi, mais il ne savait pas que ces billets achetés avec enthousiasme à l'Est se volatilisaient si tôt à l'Ouest… Sans conteste, ce jeune homme était le plus habile de tous au travail et le plus doué pour apprendre à s'exprimer en des langues différentes de la sienne. L'Espagnol était secrètement athée. Il ne pouvait afficher ses convictions à cause de sa mère trop farouchement catholique: il fut tout étonné de constater qu'il existait des protestants et que ces gens-là pouvaient même être sympathiques. Les deux Allemands auraient désiré travailler moins et s'amuser plus. L'Italien, un petit couvre-chef innommable sur sa tête, travaillait allègrement en sifflant de grands airs d'opéra. Les Français bavardaient politique autant qu'ils travaillaient et les Britanniques, en minorité, tentaient de contraindre chacun à s'exprimer en anglais; ils y parvenaient quelquefois. Quant aux Suisses, de Genève, leur pays si divers faisait l'objet de la curiosité générale. Au reste, lorsque dans l'autocar qui les menait à leur lieu de travail ils annoncèrent à une passagère qu'ils étaient des Helvètes, celle-ci leur affirma ne pas comprendre pourquoi ils avaient délaissés leurs belles montagnes pour aller s'enterrer à Leeds… Et la passagère s'ingénia à leur faciliter leur séjour. Température de l'ambiance La remarque de la voyageuse préfigurait les réactions du milieu dans lequel furent plongés les volontaires du service civil international: étonnement et accueil très chaleureux. Le maire de la ville reçut officiellement les volontaires pour faire leur connaissance et leur donner des indications sur l'organisation civique du pays. La BBC consacra quelques minutes à interviewer les volontaires étrangers; ce dut être pour les auditeurs de la radio anglaise une rude épreuve que d'entendre l'anglais tel qu'on le parle, ailleurs… La popularité des volontaires monta de jour en jour. Les gens estimaient que ces jeunes, armés de leur courage, de leurs pinceaux, de leur plâtre et de leurs papiers peints rachetaient par leur allant la conduite de tant d'autres fainéants. Le travail efficace et bénévole est cependant tout aussi fatigant que le travail rémunéré. Mais il est enthousiasmant pour l'équipe qui l'assume et il est un témoignage positif que la jeunesse rend à la société tout entière. |
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