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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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A propos des gauchers
Permettez-moi quelques réflexions suscitées par la lecture d'un numéro des «Entretiens» (février 1973), toujours attendus et lus avec grand intérêt. Dans la somme d'âneries qui peuvent être débitées en éducation, c'est probablement en ce qui concerne les gauchers que cela dépasse la moyenne (
). Il est profondément faux de considérer le gaucher comme anormal. L'enfant gaucher est simplement différent du droitier, c'est tout, comme le serait celui qui a les pieds légèrement plats, ou les yeux bleus dans une famille de bruns
De grâce acceptons nos enfants tels qu'ils sont.
Déjà lorsqu'il avait un an et jouait dans son parc, notre aîné manipulait avec plus d'aisance chaque objet de la main gauche. Il y d'autres gauchers dans la famille, cela n'a fait aucun problème, il n'a pas été contrarié. En pratique voilà ce que cela donne :
Entre deux et trois ans, Samuel tendait sa main pour saluer. Moi : «Tu tends ta main droite, pas celle avec laquelle tu manges».
Entre trois et six ans.
Les visites :«Votre fils est gaucher?» - «Oui, et ses soeurs sont droitières».
A la cuisine.
«Prends ce pèle-légumes à double-lame, laisse plutôt l'autre à ta soeur, ou tourne la manivelle de la râpe à fromage de l'autre côté puisque tu te sers de la main gauche».
Entrée à l'école (2e enfantine) : Moi : «Samuel est gaucher».
L'institutrice :«C'est en ordre, il y en a souvent un ou deux, on ne les contrarie pas s'ils sont de vrais gauchers».
Un an plus tard, il écrivait proprement, avait trouvé lui-même comment ne pas tacher ses cahiers en écrivant à l'encre. Il lui avait fallu trois ou quatre mois pour ne plus inverser les lettres ou syllabes, ce qu'il faisait parfois en écrivant ou lisant, mais ceci, j'en suis convaincue, n'avait rien à voir avec sa gaucherie
Actuellement notre fils a dix ans. Il n'a pas une très jolie écriture, mais c'est relativement propre. Il aime dessiner, bricole avec plaisir et adresse, se sent à l'aise à l'école et a un contact social tout à fait normal avec ses camarades (sa classe compte trois gauchers) et avec les adultes.
Cette modeste expérience prouve que si la gaucherie n'est pas un problème pour les parents, elle n'en devient pas un non plus pour les enfants. Un des plus grands services que nous puissions leur rendre est de les faire s'accepter, à ce point de vue là, tels qu'ils sont. Et je voudrais savoir s'il existe une profession qui soit vraiment fermée aux gauchers
Un grand merci à cette abonnée pour sa lettre encourageante. Pour répondre à sa question nous nous sommes informées auprès d'un responsable du service d'orientation professionnelle à Genève. Voici sa réponse:
« Il n'existe aucune profession que ne puissent pratiquer les gauchers, moyennant parfois, il est vrai, un certain ajustement des instruments et du matériel ! »
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