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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
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Cette agressivité qui vous inquiète

« Crrsch ! Pan ! Tha-a-a ! - Je te tue ! - Attention, je tire - Paf ! tu es mort !» Vous êtes effarés, inquiets, déçus, car vous vous efforcez de faire vivre votre enfant dans un climat de paix et de tolérance. D'où peut-il bien tirer cette agressivité ?

Jusqu'à 7 ou 8 ans, les garçons s'expriment entre eux moins par la parole qu'avec leurs poings. C'est une attitude que les « petits des hommes » ont en commun avec ceux d'autres espèces animales qui jouent à se guetter, se provoquer, se mordiller et à lutter. D'ailleurs, n'est-il pas préférable que les petits garçons se mesurent entre eux plutôt que de se croire toujours les plus faibles et les plus petits ? On constate d'autre part que ceux qui n'osent pas rendre les coups se vengent souvent sur de plus faibles qu'eux ou sur des animaux. Donc, si votre fils est hanté par les pistolets et les mitraillettes, ne croyez pas que vous ayez mis au monde un futur gangster. Dites-vous plutôt qu'il traverse une phase de son développement où, ayant pris conscience d'une partie de ses forces, il en joue comme pour apprendre à s'en servir. Si votre enfant évolue normalement, il n'en restera pas toute sa vie à une phase guerrière. Au contraire, après une période plus ou moins longue pendant laquelle il aura pu se livrer à ce genre de jeu, l'enfant (surtout le garçon) sera naturellement amené à s'intéresser à autre chose. Dès lors, efforcez-vous d'observer ses goûts et ses aspirations, et tenez en réserve de «bonnes idées» pour utiliser les forces qui cherchent à se dépenser.

Les filles ont en général un autre moyen que les garçons d'attaquer et de se défendre : elles le font avec leur langue, dont elles mesurent très tôt le pouvoir. Entre garçons et filles ce n'est donc pas toujours celui qui donne le coup de poing qui déclenche le conflit. On retrouve la même situation dans un certain nombre de conflits entre époux, où il peut même arriver que l'homme réponde par des coups à la langue «pointue» de sa femme.

Etant donné que les instincts ne se laissent jamais réprimer entièrement et que ceux que l'on a cru mâter par la force resurgissent immanquablement plus tard sous une autre forme, il est bien probable que l'enfant qui n'aura pu exprimer son agressivité dans son jeune âge la laisse déborder sous des formes plus ou moins violentes au moment de l'adolescence.

L'agressivité n'est-elle que négative ? Loin de là ! Tel un moteur, elle dégage une force qui demande à être employée. Ce «moteur», plus ou moins puissant selon les tempéraments, pousse les enfants à bouger, crier, courir, agir, sauter, frapper contre quelque chose ou quelqu'un. Il les pousse aussi à se développer, à apprendre, à grandir. C'est cette même «force agressive» qui pousse l'adolescent et l'adulte à «s'attaquer» à un travail, à des études, à entreprendre l'ascension d'une montagne, à lutter contre les maladies et les injustices, à créer une oeuvre d'art.

Il est normal que nous soyons parfois débordés, effrayés même par les extravagances de ce «moteur» et par la force qu'il dégage. Face à l'enfant que vous aimeriez diriger et protéger, peut-être vous arrivera-t-il de vous prendre la tête entre les mains et de soupirer :« Que va-t-il encore inventer ?» Ce dynamisme a besoin non seulement d'être utilisé, mais dirigé, et il appartient précisément aux parents et aux éducateurs de savoir le canaliser et non l'étouffer.

Si vous choisissez d'avoir un enfant vivant, il faudra bien vous résigner à ce qu'il ne soit pas «sage» et «bien élevé» dans le sens généralement attribué à ces termes.

Au fait : « bien élever » un enfant, ne serait-ce pas le préparer à devenir un adulte autonome ?

(…) S'il reste «agressif», essayons de comprendre ce qui se passe en lui (…).

- Est-il en bonne santé : sa vue, son ouïe, son sens de l'équilibre, son adresse sont-ils normaux ?

- Dort-il suffisamment et paisiblement ?

- Peut-il vivre à son rythme ? Attention : on a tendance à harceler continuellement des enfants lents qui, de ce fait, sont sans cesse sous pression.

- A-t-il un coin à lui où il peut «travailler» en paix à ses jeux sans être interrompu à tous propos ?

- N'aurait-il pas besoin d'être un peu plus encouragé ?

- Se sent-il compris et accepté comme il est, avec des besoins différents de ceux de son entourage ?

- Souffre-t-il d'un problème affectif, une jalousie par exemple, qu'il dissimule sous un comportement désagréable ?(Il suffit à certains enfants que leur mère parle au téléphone, avec une amie ou un autre enfant, pour se sentir rejeté et réagir aussitôt en tapant).

- Eprouve-t-il un fort sentiment d'infériorité ? On oublie facilement que la taille seule de l'adulte suffit à donner à l'enfant le sentiment de sa petitesse.

- Vit-il dans un milieu lui-même «agressif» ?

L'enfant «agressif» se défend contre quelque chose qui le blesse !
En présence de ses manifestations d'agressivité parfois déroutantes, ne nous hâtons donc pas de conclure à de la «méchanceté». Nous l'aiderons davantage en cherchant à le comprendre qu'en mobilisant notre agressivité pour le punir.

L'agressivité est comme l'eau bondissante d'un torrent qui, déchaînée, inonde et dévaste mais qui, maîtrisée, crée l'énergie qui fait tourner les turbines et jaillir la lumière.

Les passages que vous venez de lire sont extraits de l'un des «Messages aux jeunes parents» publiés par l'Ecole des Parents de Genève. Celui-là est le No 6 de la IIIe série. En plus des passages que nous publions aujourd'hui, il contient des suggestions pratiques sur la manière d'utiliser intelligemment l'énergie débordante des petits. Si cela vous intéresse, vous pouvez vous procurer le No 6, ou toute la série, à l'adresse suivante : Ecole des parents, Chantepoulet 11, 1211 Genève 1.









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