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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURFaute grave Les choses sont toujours allées de travers chez moi, me dit avec tristesse, M. T., mais les voilà arrivées à un point qui demande un changement radical. J'ai tout essayé avec mes enfants: prières, exhortations, remontrances, châtiments, rien n'a réussi. Et maintenant, ajouta-t-il avec un tremblement dans la voix, je viens d'apprendre que mon fils aîné s'est rendu coupable de vol. - Un vol considérable? - Considérable pour un garçon de son âge. Ce qui aggrave la chose, c'est que je lui accordais tous ses désirs. - Bob est un bon garçon, dit Mme T., mais il manque de caractère. Nous avons fait ce que nous avons pu pour le stimuler; mais quand un enfant n'a pas de sang dans les veines, comment lui en donner? - Permettez-moi de vous demander de quels moyens vous vous êtes servis pour le stimuler. - De quels moyens ? répéta la mère avec surprise. Nous l'avons prêché d'un bout de l'année à l'autre. - Est-ce de son goût? - Oh! non; il nous baille à la face. - Je vous dirai que les longs discours font rarement du bien aux enfants, peut-être même jamais. Une simple parole, dite à propos avec affection et sagesse, a infiniment plus de poids. Votre enfant est de ceux avec lesquels il ne faudrait jamais tergiverser. Ce qu'il voit l'impressionne plus que ce qu'il entend: montrez-lui toujours l'exécution prompte et décisive de vos paroles. J'ajouterai, en toute charité, que ceux dont les moindres désirs sont satisfaits ne grandissent pas moralement; ce luxe-là, comme tout autre luxe, énerve au lieu de fortifier... Quelle fut votre manière d'agir lorsque vous eûtes découvert la faute de votre fils? - Je le tançai vertement, après quoi je lui donnai une volée de coups de bâton. - Croyez-vous que le bâton corrige un enfant de cet âge ? - Que pouvais-je faire d'autre ? - Avez-vous quelque prise sur son coeur? - Très peu depuis que nous lui avons déclaré que nous ne pouvions pas aimer un enfant criminel, il se tient à l'écart, d'un air sombre. - Est-ce vrai que vous ne l'aimez pas? - Oh non! - Alors, pourquoi le lui dire? - Parce que nous mettons tout en oeuvre pour lui faire détester son péché... Que nous conseillez-vous? - Vous me prenez au dépourvu, car je ne me suis jamais trouvée en présence d'un cas semblable. S'il s'agissait de mon fils, je confesserais mon ignorance à Dieu et j'attendrais de Lui la sagesse. Mais voici ce que je puis vous dire pour l'avoir expérimenté maintes fois: ne laissez pas à vos enfants le libre usage de l'argent. Bornez-vous, dès qu'ils en connaîtront la valeur, à leur confier toutes les semaines ou tous les mois une petite somme, en exigeant qu'ils vous rendent compte de chaque sou qu'ils dépensent. Et quant à Bob, tenez-le serré et obligez-le à restituer à un centime près ce qu'il a soustrait, dût-il y employer des années. Cette discipline lui sera salutaire. «Le méchant fait une oeuvre qui le trompe»; qu'il 's'en persuade de manière à ne jamais l'oublier. Encore une chose: vous lui avez dit que vous ne l'aimiez pas; en persistant dans cette voie, vous perdrez votre enfant. Non seulement il faut l'aimer, mais lui faire sentir votre amour par des preuves constantes de bienveillance et de sollicitude. Dieu ne confond pas le pécheur avec le péché; Il aime l'un et haït l'autre; nous devons agir de même. Les malheureux parents respirèrent plus librement. - Vous croyez donc qu'il y a de l'espoir pour notre pauvre garçon? dirent-ils d'une voix. - Je sais qu'il y en a aussi longtemps que vous l'envelopperez de vos prières. |
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