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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
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Nouvelles perspectives de vie familiale

« La société familiale est, de toutes les communautés, la plus répandue, puisque tout homme sort d'une famille et, pourtant, la plus personnelle, puisqu'elle est propre à chaque couple et qu'elle abrite le secret de son intimité. Aussi peut-on admettre que chaque civilisation, c'est-à-dire chaque manière d'être collective, se caractérise par sa structure familiale, qu'une civilisation change lorsque sa structure familiale se modifie. » Philippe Ariès.

« - Maman, tu me paies une glace ?
- Non, pas aujourd'hui.
- Pourquoi ?
- Parce que tu en as déjà eu une hier ; parce qu'on va bientôt manger ; parce qu'on ne peut pas avoir tout ce dont on a envie, etc… »

Mais après tout, pourquoi non aujourd'hui, oui hier ? Cinq fois cinquante centimes = deux francs cinquante. Cette somme fera-t-elle basculer mon budget en fin de semaine ? Le principe, c'était commode ! mais on n'y croit plus… alors comment faire toucher à mon fils la notion de budget? Qu'est-ce qui se passe dans la tête de mon fils quand je lui réponds affirmativement ou négativement ?

« Maman est de bonne humeur ; elle est de mauvaise humeur; elle veut ; elle ne veut pas ; elle est gentille ; elle est méchante ; en tout cas, en ce moment elle est toute puissante puisqu'elle détient le porte-monnaie ! »

En effet, quand elle n'a pas quelque chose de cohérent auquel elle se réfère pour permettre ou ne pas pemettre, maman ne peut se faire comprendre ; la communication entre elle et son fils s'altère momentanément.

C'est sur cette prise de conscience qu'une famille, puis d'autres, ont décidé de tenter de modifier, de clarifier les rapports existant entre les différents membres du groupe familial. Par des séances hebdomadaires, parents et enfants se sont mis à analyser avec leur propre langage ce qui se passait dans leur famille. Le but était de découvrir que, dans un groupe, il y a moi, avec tous mes besoins ; et les autres, avec qui je forme le groupe. Si je ne change pas, la famille ne changera pas ; inversément, je ne peux me transformer que si la famille m'en donne les moyens. Par conséquent, seule une action portant dialectiquement sur le membre de la famille, en tant que groupe familial, et sur le groupe familial, en tant qu'ensemble de rapports de personnes, pouvait débloquer la situation dans laquelle la famille se trouvait.

Pas de méprise en ce qui concerne l'autorité. Cette mise en commun des responsabilités du groupe familial n'implique nullement un libéralisme forcené, un abandon de la part des parents. Chacun des membres du groupe conserve son rôle spécifique. Les parents restent des adultes jouissant d'une force parce qu'ils ont une expérience de la vie, parce que c'est eux qui entretiennent matériellement la famille, bref, parce qu'ils sont grands, et ce serait mensonge de leur part de le camoufler. Cependant, le fait que ces rôles peuvent être mis en question, les modifient tout naturellement. Chacun devient progressivement plus conscient de ce qu'il vit avec sa soeur, avec son fils, avec son père ; il admet qu'un dialogue, qu'une communication réelle ne peut exister que s'il y a un « émetteur » et un « récepteur ». Progressivement, il apprend à écouter et à s'écouter. En même temps qu'il prend plus attention aux autres, il prend plus attention à lui-même et a le sentiment heureux d'exister à côté d'autres qui, eux aussi, existent.

Ces idées sont inspirées d'un vaste mouvement de réflexion sur la relation éducative, particulièrement au sein de l'école : la pédagogie institutionnelle. Le point de départ c'est la constatation que la relation entre les enfants et les adultes donne à ces derniers une puissance qu'ils n'ont d'ailleurs pas toujours conscience d'exercer, mais que les enfants ne subissent pas moins dans leur vie quotidienne. Les éducateurs essayent alors de rompre avec le modèle hiérarchique traditionnel et de partager le pouvoir en faisant participer les enfants aux décisions qui les concernent, eux et la classe.

Le pari consiste dans l'espoir, qu'à travers ce partage, des relations plus authentiques s'établissent entre adultes et enfants, entre enfants et entre adultes. Il apparaît alors « qu'on a des choses à se dire » et qu'il est important pour chacun qu'elles puissent être dites et entendues de tous. La petite soeur cadette rongeant son frein de se sentir moins forte que son aînée sera tout étonnée d'entendre que son aînée a aussi des soucis. Les rapports de force s'assouplissent ; le carcan du rôle qu'on a donné à l'autre se détend. Assez rapidement la discussion en vient à la question du qui commande et pourquoi. L'expérience montrera s'il est possible au moins dans certains domaines de répondre autre chose que « parce que c'est comme ça ». C'est là le véritable enjeu.









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