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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Les abonnés ont la parole

Je lis toujours avec intérêt vos articles, mais celui sur «Le fossé des générations» *(présentation du livre de Mme Mead) m'a laissé perplexe et m'incite à vous poser quelques questions:

Mme Mead représente les jeunes et les adultes comme deux blocs séparés qui ne peuvent pas communiquer: «Les aînés d'aujourd'hui doivent traiter leur passé comme quelque chose d'incommunicable et apprendre à leurs enfants à ne pas s'y intéresser, car ils ne sauraient pas le comprendre.» Ne pensez-vous pas que c'est là une manière simpliste de se dérober et qu'une telle attitude de la part des parents est plus négative que constructive? Ne serait-il pas plus utile que les parents (au risque de faire l'introspection condamnée par Mme Mead) se demandent: «Si j'avais grandi dans ce milieu et dans les circonstances où ont vécu mes enfants, comment aurais-je réagi»? Peut-être comprendraient-ils mieux leurs enfants et s'en rapprocheraient-ils davantage que par l'attitude abstentionniste qu'on nous propose.
D'autre part quel est le sens que notre auteur donne au mot culture? C'est un terme difficile dont même André Malraux n'a jamais trouvé la définition et qui prête à confusion. Ne faudrait-il pas le remplacer ici par le mot civilisation?
Et puis, que peut bien signifier le mot culture préfigurative? Pour ma part, je le range provisoirement dans le jargon pseudo-scientifique à la mode aujourd'hui. Quant à la formule «L'avenir c'est aujourd'hui», que veut-elle dire au juste? Que l'évolution est plus rapide que jamais, ou que seul le présent existe et qu'on dénie toute importance à l'avenir? Dans un cas comme dans l'autre, n'est-ce pas là l'expression d'un sentiment très infantile?

Un lecteur


La réponse de Marguerite Loutan

Cher Monsieur,

Les «Entretiens sur l'Education» sont toujours heureux de connaître les réactions de leurs abonnés. Et nous nous sentons particulièrement honorés quand les remarques émanent de lecteurs masculins (denrée rare dans une publication comme la nôtre!).
Ce qui nous étonne, ce n'est pas que les extraits du «Fossé des générations» vous aient agacé, mais que vous soyez le seul à l'avoir été. On peut imaginer que ce que vous exprimez dans votre lettre a été ressenti par d'autres parents. Si c'est le cas, nous aimerions bien qu'ils nous adressent également leurs remarques.
Qu'un auteur américain use de termes et de tournures qui irritent souvent les lecteurs de langue française, nous en convenons sans peine. Mais on peut se demander si les maladresses ou les expressions sans nuances sont dues essentiellement à la tournure d'esprit de l'auteur, ou si elles ne sont pas aussi le résultat d'une traduction mal faite.
Bien sûr, on peut prendre ce texte traduit et lui faire subir l'analyse impitoyable à laquelle vous procédez. Au point de vue littéraire, c'est parfait. Mais pour ce qui est des idées exprimées, ce travail de chirurgien enlève toute la chair vivante et laisse le squelette misérablement dénudé.
Pour nous, au delà des expressions peut-être contestables utilisées par l'auteur ou son traducteur, nous avons été touchés par la signification profonde des observations de M. Mead: aujourd'hui, le fossé qui sépare les adolescents de leurs parents doit être considéré comme un véritable abîme. La simple bonne volonté ne suffit pas à le franchir. Car les jeunes et les vieux sont nés sur deux planètes différentes. Tout contribue à les rendre étrangers les uns aux autres. Ceux qui sont assez forts, intelligents et souples peuvent entreprendre le travail éprouvant qui permet de passer d'une planète à l'autre.
Et qui sont les individus forts? N'est-ce pas les adultes? C'est à eux qu'il est demandé de s'interroger comme vous le proposez si judicieusement dans la première partie de votre lettre (et qui ne contredit pas, selon nous, la pensée de M. Mead) : «Si j'avais grandi dans le milieu et dans les circonstances où ont vécu mes enfants, comment aurais-je réagi?»


* Entretiens sur l'éducation, décembre 1973.









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