Accueil
   

 

 

 

RECHERCHES
Rechercher un mot dans les articles:


Recherche avancée
• par mots
• par thèmes

ARCHIVES DE TOUS LES ARTICLES



AUTRES MENUS
ACCUEIL
ADRESSES
  • Adresses utiles
  • Bibliographie
  • Liens Internet
LE JOURNAL






Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOUR

Pour les tout jeunes enfants handicapés: une aide à domicile

Nous avons eu l'occasion de nous entretenir avec Mme Carmen FERNANDEZ, responsable du Service pédago-thérapeutique de Genève. Ce service est également connu sous le nom de Service itinérant.

Son but est de mettre à disposition de familles ayant un enfant handicapé des psycho-pédagogues qui se rendent au domicile des parents pour leur apporter un appui dans l'éducation de leur enfant.

La plupart des cantons suisses disposent de ce type de service. A Genève, il a été développé par l'Association suisse en faveur des arriérés (ASA), organisation affiliée à PRO-INFIRMIS.

- Pouvez-vous nous préciser le genre d'enfants dont vous vous occupez?

- Notre service s'occupe de trente-trois enfants. La moitié d'entre eux sont des enfants mongoliens; les autres sont des enfants soit IMC, soit ayant des atteintes cérébrales, dont les causes sont diverses et parfois inconnues. En général, ils ont été examinés à la Clinique de pédiatrie et c'est souvent par le truchement de cet organisme que les parents nous atteignent. Cependant, je veux préciser que nous tenons à ce que les parents formulent eux-mêmes leur demande et que ce ne soit pas une tierce personne qui intervienne pour le premier contact. Nous procédons ainsi parce qu'il s'est révélé indispensable que les parents soient convaincus que l'on peut faire quelque chose avec et pour leur enfant. A certaines occasions, il nous est apparu préférable d'attendre, de perdre même des mois, plutôt que de brusquer des parents.

- Vous vous adressez à des bébés de trois mois jusqu'à environ trois à quatre ans. Quel travail pédagogique faire avec un si jeune enfant?

- Il faut d'abord préparer la mère; créer chez elle une attitude éducative; la convaincre de ne pas se croiser les bras, mais de chercher à rendre actif son bébé. Nous nous rendons en moyenne deux fois par mois dans les familles.
Nous ne sommes pas une remplaçante de la mère, qui pourrait profiter de notre passage pour faire ses courses par exemple. Paradoxalement, on pourrait dire que nous ne venons pas pour la soulager, mais au contraire pour lui demander d'en faire plus. Notre travail ne sert à rien s'il n'est pas poursuivi entre deux visites, régulièrement, par la mère.
Avec l'enfant proprement dit, nous cherchons à éveiller son attention et à la maintenir le plus longtemps possible. Pour cela, nous utilisons des jouets qui font du bruit ou des jouets très voyants. Ces enfants sont en général très mous, passifs, à l'exception de quelques agités. Ils risquent de ne pas avoir leur dose d'attention, ne se manifestant pas d'eux-mêmes pour réclamer leur dû; leurs besoins ne sont pas que tranquillité et sommeil. Le mongolien est un enfant très sensible qui, bien encadré, deviendra un enfant affectueux.
Nous rendons les parents attentifs au fait qu'il est absolument nécessaire de parler à leur enfant. En effet, cela ne va pas de soi, ces enfants réagissent souvent lentement, tardivement, leur premier sourire ne se manifeste qu'à partir de deux à trois mois. Ensuite, il faut éveiller la préhension chez l'enfant. Il ne suffit pas de lui donner des jouets, il faut les lui mettre dans la main. Là, la matière et la forme ont de l'importance. Certains enfants, par exemple, n'aiment pas le caoutchouc. Il faut tâtonner, il faut chercher ce qui fait le plus plaisir à l'enfant et ce qui provoquera chez lui la motivation, l'envie de prendre l'objet qu'on lui propose. En quelque sorte, on apprend à cet enfant à faire ce que l'enfant normal fait tout seul, spontanément.

- Pouvez-vous nous dire en quelques mots ce qu'attendent les parents que vous rencontrez?

- Il n'est pas possible de donner une réponse générale. Par nos interventions, nous devons éviter qu'ils ne se dépriment et en même temps éviter de leur donner trop d'espoir. Rester plein d'espérance en toute lucidité, ce n'est pas toujours facile…

- Est-ce que votre service est gratuit?

- Non, les parents participent à raison de 10 fr. par mois.

- Allez-vous suivre ces bébés pendant plusieurs années?

- Nous les suivons, en général, jusqu'à trois à quatre ans; on peut dire jusqu'au moment où ils peuvent être intégrés dans un groupe d'enfants.

- Ces psycho-pédagogues, quelle formation ont-elles reçue?

- Nous sommes licenciées en psychologie, mais d'autres formations de base sont possibles (école d'éducatrice ou d'assistance sociale ou de pédagogie curative). En tout cas, il s'agit d'avoir la formation la plus étendue possible et avoir fait de sérieux stages dans des institutions pour enfants arriérés.

- En conclusion, est-ce que je peux vous demander pourquoi vous faites ce travail?

- Pour un enfant même très handicapé, rien n'est jamais joué. L'enfant a plaisir à «fonctionner»; si on ne le stimule pas, il régresse. Ainsi le fait d'être moins dépendant est certainement un facteur de bonheur pour un enfant handicapé. Cette éducation entreprise lorsqu'ils sont très jeunes leur permettra de progresser et d'arriver à l'âge adulte à une indépendance dont il est aisé de mesurer l'importance.









www.entretiens.ch fait partie du réseau « NETOPERA - culture - société - éducation sur Internet » et pour la photographie PhotOpera - Uneparjour || DEI - Défense des Enfants - International
ROUSSEAU 13: pour allumer les lumières - 300 de Rousseau  ROUSSEAU 13: les IMPOSTURES - 300 de Rousseau - portraits déviés PHOTOGRAPHIE:Nicolas Faure - photographe d'une Suisse moderne - Le visage est une fiction - photographie de l'image brute - Laurent Sandoz - comédien et acteur professionnel - Genève