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Les abonnés ont la parole: deux sortes d'accueil
Il y a vingt ans environ, j'ai été chargée de convoyer une colonie de vacances jusqu'au nord de la France. Après une nuit de train, quelques moniteurs et moi-même, encadrant une quarantaine d'adolescents excités, sommes arrivés fatigués et affamés au petit matin à Paris. Et là, au milieu du quai de cette immense gare inconnue, dans une foule indifférente et pressée, se tenait un homme, grand, aux yeux souriants, qui s'avança vers moi. «Vous êtes bien du MJSR? Je suis le délégué français chargé de s'occuper de vous. Nous allons déjeuner
» Il était venu nous accueillir, nous étions sauvés! C'était pour moi comme le phare qui annonce l'entrée du port; sa voix calme, sa sérénité sont restées à tout jamais marquées dans ma mémoire, et je vous assure que le café et les croissants qu'il nous fit servir ne m'ont jamais semblé meilleurs, malgré l'aspect minable du café où cela se passait.
Au retour de la même colonie nous nous sommes arrêtés de nouveau à Paris pour dîner le soir dans une espèce de hangar en béton haut et froid, et mal éclairé, où étaient disposées de grandes tables sur chevalets. On nous servit là de la soupe et du pain, je crois. Je dis «on» car tout, dans cet endroit, était anonyme; pourtant il se nommait «centre d'accueil». Centre peut-être, accueil aucun. Personne n'était là pour nous sourire, nous réconforter, répondre à nos questions. Nous étions nourris, mais non accueillis.
J'ai fait beaucoup plus récemment une autre expérience. Nous étions à un congrès à Rome. Tous les congressistes, 400 environ, étaient invités à un dîner de gala à la villa d'Este. Tenue de soirée, repas parfait impeccablement servi, dans des salles richement décorées de fresques. Les fontaines étaient illuminées. Un rêve
Eh bien non, c'était froid, un peu guindé, car de nouveau, parfaitement anonyme. Cela ressemblait plutôt à un tour de magie qu'à un accueil. Pas un mot de bienvenue. Personne à qui dire notre enchantement. Nous savions quelle «maison» industrielle nous recevait, mais non pas qui nous accueillait.
Deux jours plus tard une partie des congressistes étaient reçus avec leurs femmes dans une usine à Gêne. Le local était sinistre, un peu de soleil filtrait sous un pont d'autoroute et atteignait ce local où un directeur nous faisait un discours de bienvenue. Si gentil, si chaleureux, en anglais et en français, s'excusant de ne pas avoir su plus tôt que des dames participaient à ce voyage et leur proposant soit de visiter l'usine avec leurs maris, soit de se détendre en profitant du beau soleil italien! Dans ce cas, le cadre était inexistant, mais l'accueil vous allait droit au coeur!
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