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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
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Troisième volet de l'enquête à propos de l'éducation religieuse (1)

Adolescence

Avez-vous des préoccupations?

- Je dois avouer qu'étant croyante, il me serait très très dur de ne pas voir mes enfants embrasser la foi. Pourtant, je sais qu'un enfant de garagiste ne donnera pas forcément un garagiste!
Notre aîné qui a communié l'an passé va assez irrégulièrement à l'église. Je souhaite qu'il n'y aille pas seulement pour me faire plaisir…
- Il est clair que l'entrée dans le monde des adultes est pénible pour les jeunes à cause de leur comportement peu chaleureux à leur égard. C'est le cas chez nous aussi bien dans l'église qu'à la société de gymnastique et à la fanfare!
- Nous sommes préoccupés parce qu'ils ne vont pas au culte, parce que leur bible reste fermée, parce que leur engagement est différent du nôtre.
Quand ils étaient petits, nous priions avec eux. Maintenant plus souvent pour eux.
Ils n'aiment pas nous voir partir trois ou quatre soirs par semaine à la paroisse, ce qui implique des dîners vite faits, ou plus souvent serf-service parce que nous avons une séance…
Ils ont mauvaise opinion de l'église qui prêche l'amour du prochain, mais où chacun marche sur les pieds de l'autre pour faire valoir son point de vue.
- Notre fille, de caractère plutôt franc, a fait son instruction religieuse avec assez de sérieux. Mais un séjour d'une année dans un institut religieux très strict l'a révoltée. Elle n'a jamais pu accepter l'hypocrisie.
- Mon mari et moi nous nous sommes efforcés de donner à nos quatre enfants une «éducation religieuse» à la maison et nous leur avons toujours fait suivre les cours de religion à l'école, et tous ils ont fréquenté l'école du dimanche. Pendant la période de l'instruction religieuse ils ont assisté assez régulièrement au culte, en notre compagnie souvent. Mon mari et moi avons aussi suivi et suivons les cultes de notre paroisse assez consciencieusement. Actuellement, nos enfants ne vont jamais au culte…

Expériences- Réflexions- Suggestions

- Maintenant que nos enfants sont grands, leur intérêt pour les cultes familiaux du dimanche soir s'est déplacé ailleurs. Nous avons des échanges approfondis avec leurs copains adolescents. Incroyable ce qu'ils peuvent questionner! Et cette soif de connaître!
Nous suivons tous ensemble un cours de yoga qui comprend la connaissance des postures qui favorisent la méditation.
Parmi les expériences positives, il faut citer une semaine inoubliable en famille à Caux, découverte de 800 personnes priant, méditant, travaillant ensemble (vaisselle, ménage, cuisine) venant du monde entier, de toutes les couleurs, et s'écoutant malgré les barrières de toutes sortes.
- Depuis que ma fille a dépassé l'âge de l'instruction religieuse, je laisse les épreuves de la vie se charger de la faire réfléchir. Si j'interviens parfois, c'est très discrètement.
- Je ne peux pas parler d'expériences. Je fais ce que je peux, mon mari ne suivant pas nos idées. Mais je pense que le manque de croyance est à la base de la misère morale.
- En élevant mon fils, je n'ai jamais cherché à l'orienter ostensiblement dans une direction précise. J'ai essayé d'être un appui, un point de repère éventuel. Je me suis efforcé d'être sincère. Je n'ai jamais cherché à en faire un chrétien. Maintenant, il est théologien.
- A 15 ans, le style ex-cathedra ne convient plus. Les adolescents aiment la discussion, l'échange d'expériences personnelles, les questions venant d'eux. Ils ont surtout besoin de vivre et de travailler ensemble.
- Nous avons en famille assez souvent des discussions amicales sur des grands sujets comme la foi, l'activité chrétienne, l'hypocrisie des chrétiens et des non-chrétiens, la violence, le commandement d'amour etc.

Pour conclure ces réflexions, deux lettres que nous publions in extenso:

- Déjà quinze ans environ que nous lisons votre petit journal, qui nous a toujours apporté des suggestions valables; en plus, le fond de spiritualité sans exagération m'a toujours émerveillée. Au début il n'y avait que mon mari et moi qui lisions les «Entretiens» puis, nos filles grandissant, elles le lisaient aussi et par cette lecture comprenaient mieux nos problèmes envers elles.
Dans le N° 6 vous nous demandez de répondre à propos de l'éducation religieuse et cette fois je me dois de vous écrire, car nous avons beaucoup hésité quant à notre attitude, et voici donc notre expérience:
Nous avons habité en ville pendant dix ans. Nous ne les avons pas envoyées à l'école du dimanche, mais nous lisions des bibles pour enfants et répondions comme nous le pouvions à leurs questions. Quand elles ont eu 10 et 11 ans nous sommes arrivés dans un petit village où tous les enfants allaient à l'école du dimanche. Nos filles ont désiré y aller aussi, et elles ont eu la chance d'avoir une mère de famille comme monitrice. Quand l'âge du catéchisme est arrivé, cela nous a, et leur a, posé bien des questions. Nous avons essayé de parler avec elles, et avec leur pasteur, qui est devenu un ami pour nous. Me souvenant des mauvais dimanches où l'on nous obligeait d'aller au culte… je n'ai jamais obligé nos filles à y assister, même en période de catéchisme. Elles y sont allées assez régulièrement et de leur plein gré. Nous estimons que la voie spirituelle ne doit pas être forcée, mais développée pour être fructueuse. Ensuite, il y a eu les confirmations et toute l'adolescence avec ses multiples problèmes… ils ne sont d'ailleurs pas finis (elles ont maintenant 21 et 20 ans). Mais en écoutant autour de nous, nous ne pensons pas avoir plus ou moins de problèmes que d'autres parents.
Je ne sais si, en ayant une autre attitude, plus rigide, au sujet de leur éducation religieuse, elles auraient choisi d'autres voies dans leurs études. Il faudrait l'expérimenter avec les mêmes enfants, pour pouvoir comparer, mais l'aînée est à une année de sa licence de théologie et la cadette à deux ans de son brevet d'assistante sociale. Vous pensez bien que le dialogue est passionnant, même si, souvent, les idées fondamentales sont différentes entre nous.
Je n'écris pas souvent, mais je vois que je me laisse aller… Merci de me lire et merci du journal… (Carmen Maurer).


- Nous sommes croyants. C'est dire que notre référence à l'Evangile ne consiste pas en une série de dogmes à confesser et de rites à accomplir, mais dans une rencontre avec une personne vivante qui nous met en question, nous donne d'évoluer et de grandir, et nous pousse vers les autres.
C'est pourquoi l'éducation «religieuse» de nos enfants sous-entend en premier lieu la nôtre propre. Car, s'il est un domaine de formation permanente, c'est bien celui-là! C'est pourquoi, en dehors de l'aspect proprement didactique de cette éducation (récits bibliques et leur explication surtout), nous avons tout simplement essayé de vivre devant eux et avec eux cette vie de la foi, cette vie qui est l'histoire d'une relation. C'est ainsi que la prière n'a jamais été chez nous la récitation d'une formule, mais une parole dite à celui qui nous écoute vraiment, parole qui nous engage (exemple: prier pour les «pauvres» n'est qu'un ânonnement hypocrite si, dans la vie de tous les jours, on ne cherche pas comment on peut soi-même participer à l'exaucement de cette prière. Et que l'on ne vienne pas me dire que les jeunes enfants ne comprennent pas cela!).
Parents et enfants se trouvent ainsi entraînés dans la même aventure, aventure où ils ne peuvent qu'être vrais les uns à l'égard des autres, aventure où ils apprennent à être plus exigeants envers eux-mêmes qu'envers les autres, à se remettre en question. Dans ce climat, par exemple, les parents ne cherchent pas à avoir automatiquement raison, à user arbitrairement de leur autorité, à édicter des principes de vie qu'ils ne savent pas justifier. Climat privilégié, oui, on peut le dire, car, en corollaire, les relations parents-enfants, dépouillées du poison des abus de pouvoir, trouvent leur équilibre dans la confiance réciproque (mais oui, cela existe encore).
Enfin et surtout, l'éducation trouve son sens, son accomplissement dans ce fait essentiel: en leurs enfants, les parents reconnaissent des êtres à part entière (non chosifiables), distincts, des êtres dont ils ont à respecter l'entière originalité, en se limitant à les conduire au face-à-face qui les fera vivre (A. et J. Laporte.)

(1) Voir numéro des Entretiens d'octobre 1974









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