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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURUne nécessité vitale Les enfants, on les aime bien. On fait beaucoup de sacrifices pour eux. Mais tout de même, il ne faut pas qu'ils dérangent! Ils ont assez de jouets coûteux, de balançoires, de toboggans, de parcs à sable (sans eau), la piscine en été, la patinoire en hiver et surtout LA TÉLÉVISION. Alors, de grâce, qu'ils ne fassent ni bruit ni désordre. Et surtout qu'ils ne piétinent pas le gazon et ne rayent pas les voitures parquées. Et puis à la maison, qu'ils respectent les moquettes achetées à grands frais. Qu'ils ne salissent pas les vernis et les tapisseries avec leurs mains sales et n'écrasent pas leur nez contre les vitres pour regarder dehors, cela fait des marques. Quant à bricoler, vous n'y pensez pas! Cela fait du bruit et ils risquent de se blesser puisqu'ils ne savent pas se servir des outils. Ils n'ont qu'à jouer dans leur chambre (le salon réservé aux visites doit rester impeccable). Bien sûr entre leur lit et l'armoire, ils ne disposent que de 4-5 m2 pour s'amuser, mais ils ont des jouets à profusion. De notre temps, nous n'en avions pas autant. «En Suisse, les adultes en général sont durs à l'égard des enfants et des adolescents pour peu qu'ils hésitent ou refusent d'entrer dans le monde traditionnel de l'ORDRE, comme disent abstraitement les autorités. Un ordre qui correspond à l'ordre le plus fruste qui soit. Nous n'avons pas le sourire, nous manquons d'humour, nous nous prenons tellement au sérieux. Mais surtout nous fermons délibérément les yeux devant les problèmes collectifs posés par une jeunesse en plein désarroi. On lui demande de se tenir bien tranquille, de ne pas bousculer le pot de fleurs, sans nous préoccuper de ce qu'il va en advenir.» (I. de Dardel, «Habitation», juin 1974.) Une prise de conscience urgente Pour permettre aux enfants de vivre, d'exercer des activités créatrices, de faire du feu, de construire des cabanes, de jouer avec l'eau, de s'occuper d'animaux, d'apprendre la vie en collectivité, il existe la solution des places de jeux Robinson. La ville de Zurich a 20 ans d'expérience dans ce domaine et les résultats concluants font l'objet de multiples études à l'étranger. Places de jeux ou terrains d'aventure, ils permettent aux enfants de faire ce que nous faisions quand nous étions petits, avant la marée de béton: grimper aux arbres, cuire des pommes de terre dans la braise, bricoler, scier des planches, improviser des jeux, faire l'apprentissage de la vie. Pour ceux qui ont eu le privilège de voir le film «LES ENFANTS VERTS» (Die Grünen Kinder) projeté deux fois à Lausanne ce printemps, l'urgence saute aux yeux. Nos enfants grandissent dans un climat artificiel, dans un environnement rationalisé qui ne leur convient pas. Les mois, les années passent, et les adolescents, puis les adultes demain, seront, sauf révolte générale, de parfaits consommateurs, bien obéissants à la publicité: les plus grands espoirs sont permis aux fabricants de gadgets. Et pendant que les enfants grandissent ainsi, les terrains disponibles disparaissent à une vitesse effrayante. La population doit prendre conscience de ce problème, s'inquiéter, réagir et agir. C'est sérieux de faire des cabanes quand on a 10 ans. C'est encore plus sérieux pour les adultes de percevoir la chose et de donner aux enfants cette possibilité pendant qu'il en est encore temps. Le Cartel HSM, Pro Familia, Pro Juventute et l'USAL (Union suisse pour l'amélioration du logement), ainsi que de multiples associations soucieuses de l'avenir de nos enfants proclament pour tous ceux qui ont des oreilles: L'ESPACE DE JEUX EST UNE NÉCESSITÉ VITALE POUR L'ENFANT. Cela coûtera un peu d'argent, c'est vrai, surtout pour rétribuer l'animateur indispensable de chaque place de jeux, mais cela coûtera beaucoup moins cher que l'inadaptation des citoyens de demain et que la délinquance juvénile, toutes choses qui nécessitent la création d'institutions médico-sociales de plus en plus onéreuses. Nous serions reconnaissants à tous ceux qui lisent ce modeste papier de réfléchir au problème, d'en parler, de faire connaître cette préoccupation qui est celle de tous ceux qui voient le danger, afin que, très prochainement, cette année encore, des terrains soient réservés pour l'épanouissement et la santé mentale de nos gosses. |
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