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Le choix d'un métier

Si Saint-Exupéry comparait les parents aux «aventuriers des temps modernes», il se plaçait sur un plan philosophique hautement louable, certes, mais qui ne fournit pas de recette pour mener à bien une discussion sérieuse avec sa progéniture.
Je sais que tous les parents passent par les mêmes épreuves, mais je dois avouer que j'ai quelque peine à suivre les méandres des pensées enfantines quand la conversation tombe, par exemple, sur le choix d'un métier. Le problème est réglé avec mon aînée qui a décidé de devenir hôtesse de l'air, ce qui, à tout prendre, me paraît une profession intéressante.
Mais la cadette, elle, a sélectionné quatre éventualités dont l'éclectisme me laisse songeur: vétérinaire, archéologue, coiffeuse et téléphoniste.
Un éventail d'occupations professionnelles aussi varié prouve, si ce n'est une vision prospective rationnelle de son avenir, du moins une imagination qui pourra lui être utile.
Intéressé par les raisons qui ont motivé un choix aussi étendu, j'ai essayé de déterminer par quel cheminement intellectuel elle était arrivée à de telles conclusions. C'est là que la conversation a pris un tour difficilement compréhensible. Alors que je saluais avec respect cet humanisme juvénile qui la poussait à se passionner pour les civilisations anciennes, je me mis cependant à douter de sa vocation quand je m'aperçus qu'elle ne connaissait ni les Phéniciens ni les Romains et que, pour elle, les Grecs, c'était de l'hébreu (enfin, façon de parler). Après des discussions byzantines, je finis par comprendre qu'elle ne s'intéresse pas à la guerre de Troie, mais à la recherche du pétrole. En fait, tout ce qui finissait en «ogue»: archéologue, ethnologue, géologue, faisait partie de la même famille dont la finalité consistait non pas à découvrir des amphores, mais à remplir des jerrycans.
Une fois le malentendu dissipé, je compris que ce que je prenais pour un sacerdoce destiné à préserver les reliques du passé des outrages du présent consistait plutôt à visiter les pays chauds dans lesquels, pétrole mis à part, on dispose de longues heures pour bronzer. Quant au désir d'être téléphoniste, il procède d'un raisonnement parfaitement logique. Comme ces demoiselles travaillent parfois la nuit, elles ont, en compensation, congé pendant la journée, si bien que les heures consacrées à la piscine permettent de bronzer. Idem pour les vétérinaires dont la vie saine, au grand air, permet, après avoir aider une vache à vêler, à prendre un repos bien mérité au soleil, ce qui permet de bronzer. Et les coiffeuses dans tout ça, me direz-vous?
Eh bien, paraît-il, les coiffeuses sont demandées l'été dans les stations balnéaires, si bien que, hop, dès qu'on a un moment de libre, on peut aller bronzer.
Et moi qui, plein d'enthousiasme, m'apprêtait à lui montrer tous les côtés exaltants des métiers qu'elle avait choisis.
Le comble, comme elle devait partir pour un camp de haute montagne, son désir immédiat et le plus cher était une lampe de quartz. Pour être bronzée avant d'aller bronzer.
J'attendrai quelques années avant d'attaquer à nouveau ce sujet.









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