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La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Crime et publicité

Trois voyous dévalisent une banque et prennent la fuite après avoir blessé le caissier et en emmenant deux otages.
Ce haut fait sera célébré par la presse, la radio, la télé. Il aura droit au gros titre en première page. L'élection présidentielle n'aura qu'à se serrer un peu.
La presse, sur les dents, rapportera chaque geste des truands, elle recueillera chaque propos sorti de leur bouche. Ces messieurs dicteront leurs volontés. Leurs exigences les plus exorbitantes seront négociées.
Le temps que durera leur folle équipée, ils pourront se croire les maîtres du monde. C'est la gloire!
Dans ces conditions, peut-on s'étonner si d'autres rêvent de les imiter? Et la contagion gagne.
Pendant ce temps, dans le monde, des millions d'employés de banque et d'ailleurs travaillent silencieusement sans que personne ne parle d'eux; des millions de boulangers font du pain; les paysans cultivent la terre; les ouvriers, les artisans, les banquiers, les cheminots, les savants, les boutiquiers font chaque jour leur boulot sans que jamais, à la télé, le speaker ne proclame:
«Aujourd'hui 2 juin, Robert Dubois, boulanger, a cuit 188 baguettes de bon pain de gruau.» «Monique Leblanc, infirmière, a pansé 59 blessés et fait 100 lits.» «Ariette Lacroix, sage-femme, a mis au monde huit bébés.»
Ces activités ne sont-elles pas plus dignes de considération qu'un hold-up?
Pourquoi toute cette publicité autour du crime?
On nous répète qu'elle peut contribuer à faciliter la recherche et l'arrestation des bandits.
Il est indéniable que, lorsque le public tout entier est alerté, les bandits éprouvent de grandes difficultés à passer inaperçus. Mais il est indéniable aussi que ces messieurs savent trouver des «planques» sûres qui échappent parfois de longs mois à la vigilance du public et de la police.
Si la publicité dont on entoure leurs faits et gestes a pu les gêner, elle a pu gêner également les recherches de la police en informant le gibier. Et devant les effets désastreux de la contagion du crime, il est permis de se demander si, tout compte fait, il ne serait pas préférable de refuser au crime toute publicité. Son auteur ne récolterait que silence en attendant celui du cachot.
Et notre droit à l'information? direz-vous, notre droit de savoir ce qui se passe dans le monde et de connaître les dangers qui nous guettent?
Ce point mérite réflexion et même expérimentation. Il serait intéressant d'étudier comment varie la criminalité suivant la publicité qui lui est faite.
Ces expériences ont-elles été tentées? Le jeu en vaudrait la chandelle et nous y gagnerions - de temps à autre - de ne plus entendre parler de ces messieurs les truands.
Vous le regretteriez? Vous adorez les histoires de brigands, les films de gangsters bien saignants et de préférence au naturel, en direct?
A la bonne vôtre !
Pour moi, je rêve d'une information qui ferait aux truands la place qu'ils méritent: deux petites lignes en deuxième page.
Si je devais, un jour, être prise comme otage, je ne serais pas fière de devoir ma libération à de honteuses tractations.
Il me semble - hum - que j'aimerais mieux mourir que de vivre dans un monde où le crime fait la loi. (Au fait, nous y vivons déjà.)
C'est au moins ce que je ressens maintenant, alors que je suis à l'abri. Serais-je du même avis, face au «pétard» des bandits? Je n'en sais fichtre rien. Et vous?









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