Accueil
   

 

 

 

RECHERCHES
Rechercher un mot dans les articles:


Recherche avancée
• par mots
• par thèmes

ARCHIVES DE TOUS LES ARTICLES



AUTRES MENUS
ACCUEIL
ADRESSES
  • Adresses utiles
  • Bibliographie
  • Liens Internet
LE JOURNAL






Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOUR

Nous avons aimé… Les mots pour le dire

Marie Cardinal
Ed. Grasset
315 pages. Fr. 25.40

Si vous avez aimé «La clé sur la porte», vous vous êtes peut-être demandé comment l'auteur en était arrivé à cette attitude ouverte et généreuse à l'égard des adolescents tout particulièrement.
Vous en aurez une idée en suivant l'itinéraire qui fait l'objet de son deuxième roman. Vous y découvrirez (si vous ne le saviez pas encore!) ce qui se passe au fond du fond quand une fillette passionnée et violente est obligée de passer dans le moule d'une famille française traditionaliste fixée en Algérie.
Et vous assisterez à la lente résurrection d'une femme au bord de la folie, grâce à une psychanalyse qui a duré sept ans.

«Lorsque je m'allongeais sur le divan je me faisais penser à ces marchands arabes qui s'installaient sur les places des marchés de mon enfance. Ils s'accroupissaient, sortaient des plis de leur gandoura un paquet de chiffon qu'ils ouvraient et étalaient devant eux. C'était un grand mouchoir carré dans lequel se trouvaient quelques épingles et aiguilles rouillées, des clous tordus, des bouts de fil de fer, quelques vis usagées, des boutons et des écrous qui n'allaient pas ensemble, des morceaux de tuyau de plomb. L'homme, avec des gestes habiles, faisait des petits tas de ces ferrailles, puis il roulait une cigarette et se mettait à attendre paisiblement dans l'ombre qu'il avait choisie, une ombre dentelée et mouvante d'eucalyptus ou une ombre épaisse de platane.
II savait que, dans la journée, des clients se détacheraient des grappes caquetantes d'acheteurs, grouillant dans la poussière et le soleil, viendraient vers lui et découvriraient peut-être, au creux de son mouchoir sale, «la» vis, «le» boulon, la pièce unique, introuvable, qui leur servirait à réparer ou à reconstituer un vieil outil, un vieil objet précieux, perdu sans cela. Et, en prime, pour compléter leur joie, ils auraient deux ou trois aiguilles tordues ou une épingle à nourrice émoussée. Malgré les apparences le vendeur savait que son mouchoir contenait des merveilles et c'est pour cela qu'il était si calme.»
«Ainsi je venais et j'étalais devant le docteur le matériel hétéroclite de mes rêves. Je constituais des petits tas de mots et d'images que je groupais ensemble.»
… «Tout au long de mon analyse (et encore aujourd'hui) je n'ai cessé de m'émerveiller devant l'admirable travail qui s'opère entre la conscience et l'inconscient. Des abeilles inlassables. L'inconscient allant chercher dans le tréfonds de la vie les richesses qui m'étaient propres, les déposant sur une berge de mon sommeil et la conscience, sur l'autre berge, de loin, inspectant la nouveauté, l'estimant, me la laissant pressentir ou la rejetant. Ainsi faisait parfois irruption dans ma réalité une vérité facile à comprendre, simple, claire, mais qui ne m'était apparue que lorsque j'avais été en mesure de l'accueillir. Mon inconscient avait depuis longtemps préparé le terrain, se signalant à la conscience, de-ci, de-là, par des mots, des images, des rêves auxquels je n'avais pas prêté attention. Jusqu'au jour où, mûre pour recevoir la nouvelle vérité, j'avais pu faire le chemin vers elle en quelques secondes. Cela s'était passé ainsi pour ma violence que je n'avais vue que lorsque j'avais été capable de la supporter.»









www.entretiens.ch fait partie du réseau « NETOPERA - culture - société - éducation sur Internet » et pour la photographie PhotOpera - Uneparjour || DEI - Défense des Enfants - International
ROUSSEAU 13: pour allumer les lumières - 300 de Rousseau  ROUSSEAU 13: les IMPOSTURES - 300 de Rousseau - portraits déviés PHOTOGRAPHIE:Nicolas Faure - photographe d'une Suisse moderne - Le visage est une fiction - photographie de l'image brute - Laurent Sandoz - comédien et acteur professionnel - Genève