
|
|
Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
Les abonnés ont la parole:
Madame,
Réfléchissant après la lecture de l'article de Mme Nancy Rossier «Filles et garçons, aujourd'hui», n° 9 des Entretiens sur l'éducation, il y a un point de vue que j'aimerais voir aborder une fois dans votre journal, ou par Mme Loutan dans un article, le voici:
Peu à peu l'opinion générale reconnaît qu'une éducation bien comprise ne fait pas de différence entre filles et garçons. Choix des sports et des jeux, habillement, services à la maison, amitiés et plus tard études, choix d'une profession, vacances entre jeunes, etc.
Et autour de moi j'entends souvent affirmer avec une certaine fierté de qui ne se sent pas rétrograde: «En tous les cas, ma fille aura les mêmes chances et possibilités que son frère
» Bravo, c'est très bien, mais il me semble que cela conduit à ce que nous reconnaissons trop souvent dans le monde des adultes: la femme qui a une profession réservée anciennement aux hommes doit plonger dans un monde d'hommes, dont les clés sont «compétition» et «réussite». Il lui faut des épaules solides et elle ne sera tolérée et reconnue capable que pour ses capacités masculines.
Or, il me semble que l'on néglige complètement ce que la femme pourrait apporter au monde professionnel des hommes, tant que l'on néglige de redonner aux garçons ce qui est considéré comme des buts féminins d'existence: compréhension et attention aux autres, la compétence discrète, plutôt que la compétition harassante, l'esprit de finesse
Je connais bien des petits garçons qui sont des tendres et des doux et que l'on s'efforce de durcir car, n'est-ce pas, la douceur et la tendresse ce sont des faiblesses chez un homme qui doit «réussir»
que c'est désolant d'entendre des parents bien intentionnés s'exclamer à longueur d'années: «Voyons, un garçon ne pleure pas - voyons, tu n'as pas peur du noir, t'es un homme ou une femmelette? - laisse ces jeux, c'est bon pour les bébés et les filles
» on durcit le petit d'homme, il apprend à renfoncer son chagrin, à piétiner ses envies - et il devient un homme qui fonce et «réussit» pour oublier le petit garçon déchiré qu'on ne lui permettait pas d'être.
Si je pouvais donner un conseil aux parents (mais je ne le fais qu'en intention, à travers ces lignes), je dirais:
Oui, permettez à vos filles tout ce qui fait la vie passionnante des garçons, mais permettez à vos futurs petits hommes de cultiver quelques-unes des plus belles qualités humaines, à tort dites: féminines - et tout le monde s'en trouvera bien, à commencer par les filles qui plus tard épouseront ces garçons-là.
|
|
|