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Timidité

Vous offrez à votre fils d'emmener un camarade en vacances; or, il y a deux possibilités: le garçon timide, réservé, serviable et calme qui vraiment ne dérange pas beaucoup, ou le gosse à l'aise, sans complications, qui parle fort s'il en a envie, s'exprime ouvertement et manifeste ses goûts au lieu de suivre docilement le mouvement; dont vous direz peut-être qu'il n'est en tout cas pas timide!

Timide. Est-ce un défaut, une qualité?

Je laisse la parole à deux spécialistes de l'éducation, par l'intermédiaire d'articles que je relis (1).

Qu'est-ce que la timidité?

La timidité n'est ni une qualité ni un défaut, c'est comme une maladie. On ne naît pas timide, on le devient de façon parfois lente et insidieuse pendant la petite enfance ou de manière plus brusque à la suite d'une circonstance particulière. Il y a une certaine prédisposition à la base (les grands timides sont souvent des émotifs, des sentimentaux), sur celle-ci se greffent divers sentiments, d'insécurité, d'infériorité, de ne pas valoir grand-chose, qui mèneront à la timidité.

Comment se manifeste-t-elle?

Génératrice d'échec:

On trouve le timide qui, par réaction, se montre insolent, blessant, caustique; on l'accuse d'orgueil, de fierté. C'est l'adolescent, mains dans les poches, qui lance un «b'jour» désinvolte qui nous paraît tout juste poli.

D'autre part, il y a celui qui se replie sur lui-même; il paraît fragile, rebelle, craintif devant le monde extérieur; méditatif, inquiet, scrupuleux; il adopte une conduite de fuite. C'est cette petite fille qui préfère se passer de manger, tout en étant tiraillée par la faim et la gourmandise: elle est dans le train et l'idée de déballer son pique-nique devant tout le monde: un supplice!

Nous parlions de maladie: les symptômes visibles, nous les connaissons tous: rougeur, bafouillement, gêne, etc. Mais ce que nous ignorons parfois, c'est le drame intérieur du timide: la force qu'il doit employer pour se dominer, les efforts énormes qu'il doit fournir, et ce barrage intérieur qui l'empêche de s'épanouir. Combien de fois entendons-nous: «Je n'ai pas osé…»

Valeur positive:

La timidité diminue la confiance en soi, mais elle protège de l'outrecuidance. L'assurance à tout prix, l'audace, le bagout, ne sont pas forcément agréables pour autrui.
La timidité peut mener à la solitude, mais favorise la réflexion et la connaissance de soi.
Si le timide est trop scrupuleux, il a d'autant plus la préoccupation de la valeur. S'il prend les autres trop au sérieux, au moins il les respecte.
On peut en conclure que «domestiquée, domptée», la timidité peut enrichir la personnalité.

Comment devient-on timide?

On imagine des parents attentionnés: ils font tout pour rendre leur enfant «bien élevé». «Surtout reste tranquille à table, tiens-toi bien, mange ce que l'on t'offre et attends que l'on t'adresse la parole.» L'enfant passera tout un repas à attendre le silence pour demander à boire; les adultes constateront que cet enfant est délicieux… On lui demande presque systématiquement un peu plus que ce dont il est capable; on le plonge ainsi dans un sentiment d'impuissance et de demi-échec pour lequel on le gronde même souvent!

C'est ainsi qu'il vit, entouré de grandes personnes qui savent tout, ont toujours le dernier mot. C'est dur de sentir continuellement qu'on est trop petit, qu'on ne sait pas, qu'on ne peut pas!

Il grandit avec ce sentiment de ne jamais être à la hauteur et, au moment où ses parents estiment qu'il devrait être grand, fort, capable, peut-être que lui-même ne peut plus y croire. Il continue à garder cette attitude d'enfant faible, face aux autres.

Comment prévenir la timidité?

- Mettre l'enfant dans un climat de confiance et de sécurité: des parents craintifs transmettent leurs craintes.
- Laisser l'enfant agir selon son rythme.
- Saisir chaque occasion de le mettre en valeur; pratiquer surtout la «critique positive».
- Eviter les moqueries.
- Apprendre à l'enfant à s'exprimer, à entendre sa propre voix.
- Se rappeler que le timide est sensible, inquiet, angoissé. Il a toujours besoin d'être rassuré.
- Eviter d'agir sur lui de façon brusque ou blessante. Ne pas le couver mais lui ménager un aguerrissement progressif au monde extérieur.
- Un truc: que l'enfant prenne l'habitude, dans une situation qui l'intimide, de se dire que d'autres plus bêtes et plus maladroits ont aussi réussi.

Comment guérir la timidité?

On peut aider un enfant à «domestiquer» sa timidité. Il faut lui apprendre à regarder les événements en face, à les accepter parfois, mais aussi à s'y opposer: le vrai courage n'est pas dans la fuite mais dans la résistance.

Il doit apprendre à utiliser son exigence de qualité comme moteur, non comme frein.
On lui fera prendre conscience que la «rumination mentale» dramatise le problème, angoisse, et peut paralyser l'action.
On l'aidera à mesurer la vraie gravité des chocs qu'il subit: au moment où sa sensibilité se trouble, son intelligence reste à sa disposition pour juger la cause du trouble.
C'est là un des grands moyens de liquider la timidité: tout en constatant son agitation émotive, le timide fait appel à la lucidité presque permanente de son intelligence pour juger objectivement. Un pilote d'essai racontait: «En cas de difficulté, avant de prendre une décision, je compte jusqu'à dix!»
Ainsi, le timide constate que dans tout événement intimidant il n'y a pas seulement lui-même (comme il le croyait) mais lui-même et le réel, les faits.
Il apprendra à faire la «part des choses».


(1) La timidité, André Le Gall, et La timidité, obstacle au bonheur, A. Faessler.









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