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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURMatière à réflexion pour l'été : Livres et textes choisis. La névrose chrétienne Docteur Pierre Solignac, Editions de Trévise, collection Polémique. Fr. 32,50, 250 pages. Ecrit par un médecin qui raconte ses expériences, ce livre est d'un abord facile; même s'il traite d'un sujet qui nécessite quelques références à des notions de base en psychologie, il n'a rien de rébarbatif. Le Dr Solignac a constaté que bien des malaises et maladies sont conditionnés par une éducation chrétienne mal comprise: qui comporte trop d'angoisse, de refoulement et de culpabilité. Il dénonce, mais surtout il oriente. Les indications qu'il donne sont accessibles aux parents et éducateurs soucieux de l'éducation religieuse des jeunes. L'éducation de l'amour de soi Pour beaucoup, le titre de ce chapitre paraîtra équivoque. Tout imprégnés de morale traditionnelle, ils confondent l'amour de soi avec l'égoïsme, l'instinct de possession et l'esprit de domination. Ils sont habitués à la rengaine de la morale chrétienne: «Occupez-vous des autres (…). Quand vous sortirez de votre égoïsme, toutes vos difficultés disparaîtront.» Contraintes, sacrifice, renoncement, n'ont jamais permis à l'enfant et à l'adolescent de se développer harmonieusement. Il existe un égoïsme sain: celui qui permet de se regarder d'une façon objective, sans s'infatuer mais aussi sans se diminuer et sans s'inférioriser de façon excessive. L'égoïsme sain est celui qui peut parvenir à une certaine estime de soi et qui se considère avec une certaine bienveillance, voire une certaine indulgence. Il fait bon ménage avec lui-même. Après vingt ans de métier, je suis arrivé à la conclusion que les gens heureux sont ceux qui se plaisent à eux-mêmes et qui aiment leur propre compagnie. Le véritable bonheur passe par l'amour. L'égoïste sain est un homme heureux qui respecte l'indépendance d'autrui.» Se référant à la Bible, le sociologue américain Herzberg voit la nature de l'homme sous un double visage. Il y a l'animal qui cherche la sécurité et veut éviter toutes les peines et tous les tracas. Ce côté animal est représenté par Adam, symbole de l'homme aliéné qui cherche à éviter toute souffrance. Mais de l'autre côté, on trouve un être intelligent et sensible qui désire se développer, se surpasser et s'épanouir. Cet homme sensible, Herzberg le rattache à Abraham. N'est-ce pas le rôle de l'Eglise de faire évoluer l'homme du stade Adam au stade Abraham? A ce propos je me souviens d'une discussion avec un bénédictin venu me consulter pour des crises d'asthme. J'exprimai l'idée que l'éducation chrétienne classique empêchait l'homme de développer un surmoi souple, autonome et capable de s'adapter. - Docteur, votre conception est dangereuse. Elle permet tous les abus. L'homme a besoin d'une autorité, d'une loi, d'un père. La référence au père est indispensable, c'est-à-dire l'obéissance à une loi divine. Tout chrétien doit être angoissé, il doit perpétuellement se demander: que veut-il de moi? - Quelle situation! L'homme est traité comme un être qui cherche la sécurité et qu'on infantilise, en le soumettant perpétuellement à une loi extérieure à lui-même: on ne peut lui faire confiance. - On peut lui faire confiance dans la mesure où il obéit à la loi. - Lui faire confiance tout simplement. Il faut permettre au surmoi de se construire en intériorisant profondément tout ce que lui a apporté l'éducation. Pendant la crise de l'adolescence, le jeune remet tout en question. Il se construit du dedans après avoir été construit du dehors par la famille, l'école, l'Eglise. Il a besoin de tout redigérer, de tout réassimiler. Une éducation basée sur l'obéissance et l'écrasement ne permet pas cette crise, et par là même ne permet pas au surmoi de se développer. |
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