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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
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Nos abonnés ont la parole

Chère Madame,

J'aimerais vous consulter à propos de la discipline et de la routine. Dans les «Entretiens sur l'éducation», on parle le plus souvent des petits enfants, mais pourquoi pas une fois des adolescents? (D'autres lectrices pensent exactement le contraire. La Réd.)

Ma fille a 17 ans (collégienne), mon fils 14 ans. Ni l'un, ni l'autre ne font aucun travail de routine sans que j'aie à le rappeler: ni souliers à nettoyer, ni lit, ni couvert à mettre. Ayant moi-même subi une éducation très rigide (mère travaillant dans la maison de 7 h. à 23 h. malgré cuisinière et gouvernante pour les six enfants, jamais assise, sens du devoir carcéral), je n'ai pas voulu exiger trop de discipline de la part de mes enfants. Mon mari me l'a reproché mais n'a pas fait grand chose pour y remédier (physicien très pris professionnellement). Résultat: indiscipline complète chez ma fille, type «artiste» qui travaille quand elle en a envie. Elle ne sait d'ailleurs pas travailler ayant toujours été bonne élève, donc pas de problèmes. Va au lit (non fait jusqu'au moment du coucher) quand elle en a envie, c'est-à-dire souvent à 23 h. ou même plus tard, alors qu'elle est une grosse dormeuse et doit se lever à 6 h. 40 pour arriver à l'heure au Collège, fait la cuisine très bien quand elle en a envie, etc…

Je suis moi-même indisciplinée de nature, mais avec une éducation correctrice et le sens de l'ordre, pour le repos de mon esprit, j'arrive à tenir un ménage convenablement. Mais qu'en sera-t-il de ma fille? Peut-on vivre sans une certaine routine, sans une certaine dose d'ennuis, dont l'accomplissement libère l'esprit pour d'autres choses? Même célibataire ne devra-t-elle pas s'astreindre à laver son linge, la vaisselle, etc…?

Ma fille ayant la tête très dure, j'y risque mes nerfs assez fragiles. Est-ce que je dois:
1. Lui faire son lit pour avoir la paix (c'est la seule chambre tranquille où je puisse me reposer l'après-midi) ?
2. Laisser son lit défait jusqu'au coucher en me disant que la vie se chargera de la discipliner?
3. Lui offrir dix centimes chaque matin qu'elle fera son lit (tirer les draps et le recouvrir)?
4. Exiger qu'elle le fasse dès après le déjeuner, au moins le jeudi et le dimanche?
5. Mettre une amende si elle ne le fait pas?

J'insiste sur le fait que, pour moi, il serait plus simple de faire le lit moi-même, mais que je me demande si, en tant que mère, je ne dois pas essayer de lui inculquer qu'il y a des choses qu'on fait parce qu'elles font partie de notre mode de vie et qu'il vaut mieux s'en débarrasser sans y mettre de sentiment (ennui, révolte…).

Mon fils étant moins fantaisiste, mais tout aussi «flemmard», je suppose qu'il pourrait recouvrir son lit tous les matins tant qu'il trouve encore le temps de lire avant d'aller à l'école. Mais ce serait aussi moins fatigant pour moi, nerveusement, de le faire moi-même plutôt que d'avoir à rappeler cette corvée dans le peu de temps que nous passons ensemble.

Est-ce désespéré? Dois-je pour la paix de la famille laisser aller?
En me réjouissant de votre réponse, je vous envoie…

U. R.

Cette lettre d'une abonnée, que nous remercions d'en permettre la publication, a suscité de nombreuses réactions de la part des membres du comité de rédaction. Ils vous en donneront un écho dans un prochain numéro. Si d'autres mères de famille vivent de semblables expériences ou ont des suggestions à faire à ce propos, nous serions enchantés de les lire.









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