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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Cicatrisation par seconde intention

Il existe en chirurgie un procédé qui n'est pas coutumier, mais auquel on doit parfois se résoudre, si le procédé normal n'a pas réussi. La routine après une opération est de fermer la blessure par des agrafes ou un fil et de la laisser cicatriser. Mais il se peut, dans certaines circonstances, heureusement exceptionnelles, que la plaie laisse pousser des germes sous la peau, provoquant une infection enfermée. On doit alors rouvrir et appliquer l'autre procédé, celui qui consiste à maintenir la plaie ouverte et à la laisser se fermer par le fond. L'infection reste possible, mais si elle a lieu, on la voit.
Il existe des cas, exceptionnels aussi peut-être, en éducation, où, me semble-t-il, seul ce procédé peut convenir si les autres procédés plus «normaux» ratent et si, bien entendu, les parents peuvent assumer cet effort, qui est à la fois de longue haleine et, souvent, très dur, car il faut beaucoup encaisser en restant très solide: lorsqu'il s'agit de faire se cicatriser une blessure profonde de l'être, ou de déraciner peu à peu une peur très ancienne, ou de faire se résorber lentement une lourde et mystérieuse angoisse.
Dans certains de ces cas-là, laisser se fermer par le fond, c'est laisser venir à jour, laisser s'exprimer en pleine lumière, faire diminuer à vue la blessure ou la peur, et ce peut être la seule façon sûre de rendre la santé à la plaie. Comme en chirurgie, cela présente des inconvénients; car si vous avez été opéré et qu'on doit pratiquer une «cicatrisation par seconde intention» vous devez accepter de «rester ouvert» pendant des semaines ou des mois (au lieu d'une semaine par le procédé normal) ; vous devez accepter un pansement compliqué, à refaire souvent, et au début très désagréablement, puisqu'on vous fourre des mètres de gaze dans la plaie pour l'empêcher de se fermer.
Avoir cette attitude face à l'enfant, ne pas fermer par des agrafes ou un fil, c'est avoir le courage de supporter les explosions fréquentes que cela permet, les endiguant sans les réprimer, les acceptant sans les favoriser, les accueillant sans s'y laisser enfoncer, et avoir la force d'attendre, attendre. Attendre qu'elles diminuent en fréquence et en violence, qu'elles aillent s'amenuisant - que les germes meurent lentement. Epuiser la peur, épuiser l'angoisse, épuiser la douleur. Et que chaque petit vaisseau sanguin grandisse par lui-même et permette à la chair de se recréer autour de lui.
Cela peut être la condition pour pouvoir susciter une bonne et définitive cicatrisation.
J'en ai fait la double expérience - subie en chirurgie et décidée avec mon mari en éducation pour notre enfant, parce que rien d'autre ne réussissait. Le parallélisme des deux domaines m'a beaucoup frappée.
Les tissus de l'âme sont, comme ceux du corps, vivants et, comme tels, à la fois très délicats et incroyablement capables de se réparer eux-mêmes. Encore faut-il avoir parfois le courage de les mettre à nu et de payer le prix pour leur offrir l'unique condition où ils pourront recréer, lentement, euxmêmes, leur vie.









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