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Une expérience intéressante: Accouchement à domicile
J'attendais un deuxième enfant et lors de ma première visite chez le gynécologue, je savais qu'on allait me réserver une chambre à la clinique de mon choix. Ce fut fait. Mais dès ce jour, je sentais l'ombre d'une angoisse m'habiter: comment allais-je faire ma valise, à quel moment, qu'emporter, comment vais-je partir de la maison en ayant «placé» mon aîné? J'ai vécu bien quelques semaines avec ces soucis mineurs qui prenaient toujours plus d'importance. Et un jour germa en moi l'idée d'accoucher dans mon lit.
J'ai fait la connaissance de la sage-femme qui allait me prendre en charge, vers le sixième mois de l'attente. Une femme pour laquelle j'ai tout de suite senti des atomes crochus: une très grande force tout enveloppée de tendresse.
Le terme prévu pour la naissance était dépassé et j'attendais de jour en jour, sans inquiétude aucune et surtout sans impatience; car ma vie n'allait pas s'interrompre par un départ subit.
Le jour où tout se mit en branle fut un jour de pluie, de douce chaleur automnale. Dès le matin je me préparai à accoucher dans la soirée. Mon fils aîné participa à tous les préparatifs faits par la sage-femme et le soir, avant qu'il s'endorme, je lui promis que le lendemain matin il verrait le bébé dans le berceau. Les contractions ont duré deux heures et le bébé arriva vers 22 heures. Une petite Lucie accueillie dans le calme, une lumière douce
un feu de cheminée brûlait doucement, une sage-femme qui l'a prise délicatement en lui parlant gentiment, un papa qui l'enveloppa douillettement près de moi en attendant la fin des soins. J'étais détendue et très heureuse.
Lucie est née par le siège, avec le cordon autour du cou. Deux éléments que l'on nomme complications en clinique; à domicile, dans son lit, dans son «odeur», on est tellement détendue, on se connaît tellement que ce qui pourrait tourner en complication devient très rare.
Durant plus d'une semaine, la sage-femme est venue deux fois par jour plus d'une heure me soigner ainsi que ma petite fille. Une aide-familiale était là aussi. Plusieurs amis se proposaient pour des services; la vie quotidienne ne s'était pas interrompue, elle était devenue plus riche à cause de Lucie, de cette petite fille qui ne fut prise que par des mains aimantes et que je n'ai pas eu à disputer à un personnel médical; je l'allaitais selon ses désirs, la berçais au besoin. L'allaitement maternel ainsi bien installé continua sans encombre et aujourd'hui Lucie tète toujours, elle a sept mois.
Je terminerai mon récit en posant une question: pourquoi et qui a décidé de faire de l'accouchement un acte forcément dangereux et qu'il faille recourir au cadre de clinique ou de maternité comme pour une intervention chirurgicale?
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