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Bruno Bettelheim et la télévision

Texte proposé par un abonné: M. Daniel Anet

On a beaucoup discuté du contenu des programmes de la TV. Celui-ci me préoccupe moins que l'effet d'un usage immodéré de la TV sur la capacité de l'enfant à nouer des relations avec des gens réels, à prendre des initiatives, à penser en fonction de sa propre expérience et non pas des stéréotypes que le petit écran lui propose.
Beaucoup d'enfants de 4 à 6 ans communiquent avec les autres en fonction de leurs émissions préférées et sont mieux accordés à l'écran TV qu'à leurs parents. Certains d'entre eux semblent incapables de réagir au langage simple et direct de leurs parents parce qu'il manque de relief comparé avec la diction suave et chargée d'émotion des professionnels de la télévision. Il est vrai qu'on arrive à ces conséquences extrêmes que si, non seulement les enfants, mais également les parents consacrent trop de temps à regarder la télévision ou parlent si peu l'un avec l'autre que leurs conversations d'adultes ne font plus contrepoids aux voix insistantes et aux intonations emphatiques des personnages qu'ils contemplent.
Des enfants qui ont été habitués à écouter à longueur de journée la chaleureuse communication verbale provenant du petit écran et subissent la séduction affective de ses vedettes, sont souvent incapables de réagir à des personnes réelles parce qu'elles les émeuvent moins qu'un bon acteur. Ou, ce qui est pire, ils deviennent incapables de s'adapter à la réalité par apprentissage parce que les situations réelles sont plus compliquées que celles que leur présente la télévision et que personne ne vient les expliquer comme à la fin du spectacle.
L'enfant conditionné par la télévision s'attend à ce que les événements de sa propre vie se déroulent conformément à une intrigue qui a un début, un milieu et un dénouement prévisible et qui sera expliqué clairement par l'un des principaux acteurs (dans les westerns) ou par un maître de cérémonies (dans les comédies). Il se sent découragé par une vie qui lui paraît trop déroutante. Habitué à recevoir des explications, il n'a pas appris à les chercher par lui-même. Lorsqu'il ne comprend pas ce qui lui arrive, la frustration l'incite à chercher un réconfort, une fois de plus, dans les histoires prévisibles de l'écran.
Si, par la suite, cette inertie qui le coupe du monde n'est pas dissipée, l'isolement affectif, qui commence devant l'écran, risque de continuer à l'école. A la longue, il peut en résulter, sinon une incapacité permanente d'apprendre, du moins une répugnance pour tout ce qui exige un effort et pour les relations avec autrui. Chez l'adolescent, cette incapacité à nouer des relations risque d'avoir des conséquences plus sérieuses encore parce que les pulsions sexuelles vont perturber une personnalité qui n'a jamais appris à les intérioriser ou à les sublimer, ni à les satisfaire par des relations personnelles.
Le danger de la TV réside dans cette incitation à la passivité, cette fuite devant l'initiative personnelle qu'exige la réalité, beaucoup plus que dans le contenu inepte ou sinistre des programmes. Cette passivité n'est qu'un aspect de notre démission devant les machines.
Je n'en conclus pas qu'il faut exclure la TV de nos foyers. Mais si nous voulons profiter de ses avantages sans les payer trop cher, il nous faut agir en conséquence. Des enfants qui regardent la TV passivement doivent à d'autres moments avoir la possibilité d'acquérir une expérience active, et non pas seulement d'exercer physiquement leur corps. Il faut les aider à parvenir à une connaissance directe de la vie, à porter des jugements, à prendre des positions et ne pas accepter comme juste tout ce qu'on leur dit.









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