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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
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L'enfant et la garderie

Nous aimerions vous présenter, en vous donnant quelques extraits, la plaquette portant ce titre, éditée par la «Fédération genevoise des garderies et jardins d'enfants», case postale 75, 1219 Le Lignon. Joliment illustrée, elle contient un texte court qui dit l'essentiel sur les difficultés qu'on rencontre lors d'une mise en garderie et sur les conditions nécessaires pour qu'elle soit bénéfique.
Les conseils aux parents sont rédigés en cinq langues: français, anglais, allemand, italien et espagnol.
Une brochure à posséder et à recommander autour de soi chaque fois que le problème de la «séparation» d'avec un très jeune enfant se pose. Elle est en vente à l'adresse ci-dessus.


La garderie

Fonction de la garderie

La garderie est un lieu spécialement conçu pour accueillir des enfants de moins de 4 ans pour une garde occasionnelle et de courte durée, afin de procurer aux mères la possibilité de disposer de quelques heures de liberté pour leurs activités, courses, détente, etc.
Les horaires de garde sont souples et adaptés à chaque enfant.
La garderie offre à l'enfant la possibilité de profiter des jeux et jouets mis à sa disposition, de découvrir et de se familiariser avec la vie communautaire, de bénéficier de la stimulation résultant du contact avec d'autres enfants, des jardinières d'enfants, des éducatrices ou éducateurs de la petite enfance et des mères.
Dans ce sens, elle peut être considérée non seulement comme une préparation au jardin d'enfants, mais à la vie en société, voire même une préparation à la vie.
En garderie, il faut un personnel suffisamment nombreux, car au niveau
des petits, le geste le plus insignifiant en apparence prend de l'importance: perdre du temps à consoler un «deux ans» qui se croit abandonné, faire une ronde pour détourner l'attention de deux enfants qui s'arrachent mutuellement des jouets, attendre qu'un «trois ans» ait enfilé seul sa pantoufle, rassurer le petit qui ne quitte pas la porte des yeux dans l'espoir devoir arriver sa mère, comprendre enfin l'agressivité d'un «quatre ans» qui se venge à la garderie de la présence d'un bébé à la maison.

Première expérience de vie en groupe en dehors du milieu familial

Comment est-elle ressentie par un enfant qui y vient pour la première fois ?

Pour mieux comprendre, transposons la situation dans notre monde d'adultes et voyons si nous supporterions sans souffrances d'être plongés dans un endroit inconnu, au milieu de personnes dont certaines seraient absorbées par leurs occupations, d'autres crieraient, gesticuleraient, s'arracheraient mutuellement ce qu'elles ont dans les mains.
Quelle serait notre angoisse si nous étions incapables de nous exprimer (c'est bien ce qui arrive à la plupart des très jeunes enfants) et si pour comble de malheur on s'adressait à nous dans une langue étrangère! Qui comprendrait notre désarroi? Et pourtant, cette épreuve est celle qui est imposée aux tout petits!
En dépit de toutes les précautions, la garderie la mieux organisée représente toujours un dépaysement pour un enfant, du moins au début. L'enfant peut y éprouver un profond sentiment d'insécurité, sentiment qu'il traduit souvent par des cris, des larmes ou en se retirant seul dans un coin.
S'il se cramponne au cou de sa mère comme s'il craignait d'être abandonné ou s'il refuse de retourner à la garderie, posez-vous la question:

que se passe-t-il?

L'enfant a besoin de sécurité. C'est un besoin vital aussi bien que le lait et les vitamines.

On sait combien les premières impressions vont se graver dans son être tout neuf. Elles seront à la base de ses adaptations futures, celle de l'école en particulier.

Climat de relation

Durant les premières années, la mère est l'organisateur no 1 du développement de l'enfant. Par conséquent, son comportement vis-à-vis de lui a une importance capitale: calme et confiance engendrent la sécurité, angoisse et tension la panique.
L'adaptation à la garderie est toujours basée sur une séparation. Pour certains enfants elle ne peut se faire que très progressivement en présence de la mère (à condition que celle-ci ne se cramponne pas elle-même à lui!) ou par de courtes séparations de mieux en mieux supportées (une demi-heure à une heure au début).
«Que de temps perdu par toutes ces précautions!» diront ceux qui jugent à court terme.
«Que de temps gagné par la suite» rétorqueront ceux qui tiennent avant tout à assurer à l'enfant un bon départ dans la vie.

Tenir compte des conditions qui favorisent l'équilibre d'un enfant c'est lui faire don d'un cadeau utile, de qualité et qui lui servira sa vie durant.

On ne le dira jamais assez: un enfant équilibré épargne à ses parents beaucoup de soucis et d'ennuis.

Conclusion

On a appris aujourd'hui à reconnaître que certains comportements qui étaient autrefois couramment qualifiés de «caprices» sont en fait des réactions normales à des situations difficiles.
On souhaiterait que le temps soit maintenant révolu où l'on affirmait qu'il n'y avait qu'à forcer l'enfant à supporter des séparations et à s'adapter à n'importe quelle situation «pour son bien».
Les découvertes faites dans le domaine de la psychologie enfantine ont suffisamment montré, semble-t-il, qu'une attitude de ce genre est fréquemment à l'origine de troubles graves du caractère et du comportement.
Bien que la garderie soit une aide appréciable pour les mères, elle n'a de sens pour l'enfant que s'il s'y sent heureux, en sort détendu et a envie d'y retourner.









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