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Dialogue à bâtons rompus

A la suite de la lettre de Mme C. Luchetta - Novembre 1977

Mireille. - Cette lettre parlait des jouets-série.
Erna. - Ces jouets-série ne doivent pas être accusés en bloc, certains sont très bons et ils ne sont pas nécessairement guerriers.
Mireille. - J'ai constaté dans notre quartier que beaucoup de parents interdisent le jouet guerrier, genre pistolet, alors que l'enfant ressent, pour devenir une personne, le besoin d'agresser autrui. Même s'il n'a pas de pistolet, il fera pan-pan-pan «je te tue» avec son doigt. Il aura trouvé son pouvoir de détruire en s'identifiant au pistolet. Le parent projette tout son vécu en interdisant en fait quelque chose qui en réalité n'a pas toute cette importance.
Erna. - En effet, ce qui me gêne dans la poupée pour garçon par exemple, ce n'est pas le fait que ce soit une poupée, mais plutôt tout le côté militaire qu'il implique. Et pourtant, je vois bien mon cadet déployer tout son arsenal militaire en jouant le plus pacifiquement du monde, disposer ses petits soldats de plastique dans l'herbe et sur des fleurs pour en faire un camp assiégé avec le même plaisir que lorsqu'il habille sa poupée en explorateur ou en scaphandrier, ce qui perd pour moi le côté guerrier.
Mireille. - Il faut faire attention à ce que projette le parent, tout son vécu.
Erna. - Dans le fond, on redoute beaucoup tout ce qui est violent, c'est très au goût du jour, on en parle énormément.
Mireille. - C'est très important.
Erna. - Et la violence commence assez tôt. Ce qu'on oublie, c'est que la violence existait aussi quand nous avions 8 ans, on s'est tous tapé dessus.
Mireille. - Oui, on a toujours joué aux indiens dehors, en se tuant, alors qu'il n'y avait pas de pistolet, exactement de la même façon.
Erna. - Comment se fait-il que la violence, la vraie, celle qui va jusqu'au meurtre, en passant par la drogue, on la redoute tellement plus qu'autrefois ?
Mireille. - Elle est plus redoutable. De plus, les mass media se sont beaucoup développés, nous sommes même souvent surinformés et de ce fait aussi plus conscients de ce qui se passe autour de nous, et nous en avons peur. Mais nous sommes en train de confondre violence et agressivité. Le petit enfant ne voit pas de la violence dans le fait qu'il tue sa poupée. C'est de l'agressivité qu'il a en lui et qui doit sortir, sinon elle est refoulée. Si elle n'est pas canalisée par le jeu, elle peut trouver un exutoire plus réel.
Erna. - Autrement dit, les parents qui interdisent le jouet de guerre ne comprennent pas que pour les enfants, c'est un moyen d'identification et qu'en les privant de ce jeu, on les prive de quelque chose de très important. Bien sûr, on s'est donné satisfaction d'un point de vue moral sur la société: il ne faut pas être violent, supprimons donc tous les attributs de la violence. La violence telle que la voient les adultes, là où les enfants ne la voient pas.
Mireille. - C'est tout à fait juste, mais c'est plus facile à dire qu'à vivre!
Erna. - Ce qui me confirme que vous voyez juste, c'est ce qui s'est passé avec notre fils aîné. Avec lui, sur ce chapitre, nous avons tout raté. Nous lui avons interdit les pistolets, résultat, il collectionne les couteaux!









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