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J'ai horreur de la violence

J'ai eu l'occasion, dernièrement, de parler à un écrivain français qui a non seulement connu la violence dans sa propre chair, mais qui a pratiqué la violence et la menace de mort, en son jeune temps, à l'égard des autres.
Ayant goûté de ces deux formes de violence, reçue et donnée, cet homme s'en garde aujourd'hui comme du feu.
«La violence, m'a-t-il dit en substance, celle qui est faite aux autres, les coups, les menaces proférées, l'abus de pouvoir, la torture, tout cela enlève à l'homme qui l'emploie, petit à petit, toute son humanité. Je veux dire ce qui faisait de lui un être humain. L'habitude du recours à la violence déshumanise. Ce n'est pas l'homme en prison, frappé par ses gardiens, ce n'est pas la femme brutalisée, ni la personne torturée qui hurle, qui sont définitivement abîmés c'est celui qui a«le dessus». C'est lui, le vaincu. J'ai connu les coups de pieds, les cris, les coups de poings des «matons» en prison. J'ai constaté que les véritables victimes, les véritables prisonniers, ce n'était pas nous, c'était eux.» Puis en passant de sa propre expérience de la violence subie, il raconte qu'il lui est arrivé, comme jeune homme, alors qu'il participait à de petits hold-up, à des vols, de tenir des personnes en respect au bout du canon de son revolver. C'est là, devant la peur panique qu'il inspirait, qu'il a ressenti l'horreur d'un pouvoir facile et destructeur. «Destructeur de moi, avant tout. Si j'avais tiré, je dépassais un seuil où je n'étais plus le maître, mais l'esclave d'une force qui me dominerait totalement. Ce seuil est terrible. Il ne faut jamais le dépasser si l'on veut rester un homme, en contact avec les autres hommes.»
Je rapporte ici l'essentiel de cette conversation, je le fais presque contre mon gré. Si cet homme m'a convaincue de la vérité de son expérience, je n'en reste pas moins, avec toutes les questions que je voudrais poser à ceux qui, dans l'ensemble, m'irritent beaucoup et que ce texte va conforter dans leur exclamation trop facile à mon gré: «Ah! moi aussi, j'ai horreur de la violence!»
Je n ai pas envie d'être d'accord avec eux.
J'ai envie de leur demander: «De quelle violence s'agit-il?»
Je crains de ne pas me tromper en pensant que le «j'ai horreur de la violence» concerne avant tout le terrorisme, les agressions, les prises d'otage, tout ce qui est spectaculaire.
Un exemple: l'enlèvement de la petite Patino à Genève a soulevé une indignation générale. D'accord. Mais, parallèlement et tout aussi fortement, l'indignation devrait se manifester concernant la misère en Bolivie. Sur combien de morts d'enfants des mineurs boliviens exploités et opprimés s'est faite la fortune des Patino?
Mon ami l'écrivain parle de la violence d'homme à homme.
Mais pour ce qui est de la violence des gouvernements, des institutions, des riches, des économistes et des financiers à l'égard des pauvres (pays ou personnes) tout abus de pouvoir qui protège notre bien-être, notre niveau de vie, l'ordre qui nous sécurise - une violence difficile à déceler et à dénoncer - voilà celle qu'il faut tout d'abord débusquer, comme la racine de la maladie. Avant de voir dans les flambées qu'elle provoque LE MAL, la peste, la violence à abattre.
Car, en ne dénonçant que la forme visible, on aide l'invisible à se développer impunément et on favorise l'éclosion de situations inéluctablement explosives.


Au sein de l'Equipe des «Entretiens», les avis étaient partagés au sujet de l'article ci-dessus. Cependant, il nous a paru d'un intérêt prodigieusement actuel. Nous serions très heureux de connaître vos réactions. Ecrivez-nous!









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