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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURLes abonnés ont la parole: Toujours à propos de l'adoption: l'avis de Denyse Sergy La première chose que nous voudrions dire à Céline, c'est: courage, confiance, patience, le chemin s'éclairera. Mais le problème qu'elle évoque est tellement important et complexe, qu'il faut bien, au-delà des paroles de réconfort, tenter de creuser plus profond, même si ça fait mal. Les gens dits «normaux»: vous et moi, pourvus d'une ascendance composée non seulement de père, mère, frère, soeur, mais de grands-parents, oncles, tantes, cousins, etc., ne sauront jamais ce que cela représente de ne rien savoir de sa filiation. S'il existe des enfants abandonnés par des parents «peut-être» vivants en quelque coin du globe, il y en a qui ne possèdent même pas d'état civil, inscrits sur les registres de naissance comme nés de père et mère inconnus… Nous, dont les racines plongent loin en arrière, dans un passé de daguerréotypes que nous évoquons à tout instant, sans même nous en apercevoir - l'oncle Jules, la tante Estelle, la grand-mère bourguignonne, l'oncle d'Amérique - nous devons convenir avec humilité, qu'il nous manque une aptitude fondamentale pour nous mettre à la place de celui qui émerge quasiment tout seul, génération spontanée vieille de quelques mois ou de quelques années, dont les racines, que dis-je, les radicelles, sont tellement neuves et fragiles, qu'il faut des trésors d'imagination, d'amour, de compréhension, de tolérance, de patience pour renouer le maillon détaché de la chaîne. On ne peut cacher longtemps à un enfant adopté que l'on n'est qu'un substitut de parent, un ersatz qui fait de son mieux. Il réagira selon sa nature, son tempérament à cette révélation qui mettra du temps à faire son trou, puis sa place, dans une conscience qui devra se construire lucidement à partir de cette réalité. Ce n'est pas aux parents adoptifs d'affirmer de bonne foi qu'il n'y a pas de différence entre les «vrais» parents et les parents de remplacement, c'est aux enfants adoptés de choisir un jour comme «parents» ceux qui les ont accueillis dans leur détresse. Et s'ils tardent parfois à faire ce choix, parce qu'ils ont de la peine à admettre leur situation particulière qui les fait différents de la norme, puisque, hélas, scandaleusement, norme il y a, acceptons-en les difficultés jusqu'au bout, avec confiance, persévérance et foi. Il n'y a pas de fatalité, ni de situation sans issue. Ayons l'audace de croire que l'amour donné, jamais repris, finit à long terme par porter du fruit, même si nous ne sommes plus là pour le voir. |
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