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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURLe défi de l'enfant* Ce livre est mon vade-mecum d'éducation depuis deux ans. Parmi la quantité d'exemples tirés de l'expérience de ce psychiatre, j'en trouve toujours qui correspondent à des situations personnelles. Les trucs suggérés pour résoudre le problème dans l'immédiat, de même que les explications données aux comportements des enfants et des parents m'ont souvent aidée. Voici un exemple: Les enfants sont excités à l'arrière de la voiture - et empêchent leur mère de conduire. Que faire? «Maman peut, par exemple, arrêter la voiture dès qu'ils bougent trop, et ne pas conduire tant qu'ils se tiennent mal. Aucune justification supplémentaire n'est nécessaire.» J'ai essayé avec des enfants d'âge préscolaire, ça marche. Cet exemple fait partie du chapitre intitulé: «Soyons fermes sans dominer», dont voici encore un passage: «La différence entre la fermeté et la domination n'est pas évidente. Les enfants ont besoin de fermeté, car elle apporte des limites sans lesquelles ils ne se sentiraient pas en sécurité et chercheraient à pousser leur inconduite jusqu'au point de rupture. (…) Si nous explosons brusquement, nos enfants ne nous écouteront que lorsque nous sommes violents. Tout le problème est de savoir comment être ferme. Dominer un enfant, c'est lui imposer ce qu'il doit faire et le révolter. Etre ferme, c'est choisir ce qu'on veut faire et l'exécuter. (…) La fermeté sans la domination exige un respect mutuel. Nous devons laisser à l'enfant le choix de sa conduite.» (pp. 71-72.) J'aimerais citer encore deux passages qui m'ont particulièrement aidée à comprendre mes enfants et à adopter un comportement adéquat. Le premier tend à prouver l'importance de l'encouragement et à souligner les effets négatifs de la surprotection : «Betty, 3 ans, veut aider sa mère à mettre la table. Voulant remplir des verres avec du lait, elle est repoussée par maman, qui lui propose de disposer les serviettes. Betty semble vexée et quitte la pièce.» «Les enfants ont un courage inné et cherchent à imiter ce que font les autres. Supposons que Betty ait gaspillé un peu de lait: la perte de lait est moins importante que la perte d'estime de soi. Betty avait le courage de risquer. Si le lait avait été répandu, Betty aurait affronté un échec, et aurait eu besoin, sur l'instant, d'un encouragement. Maman, comprenant l'importance de la tentative, essuierait le lait et dirait calmement: «Essaye encore, Betty, tu peux le faire.» «L'encouragement est l'aspect le plus important de l'éducation des enfants, au point que son absence peut être considérée comme la cause essentielle de la mauvaise conduite. Un enfant qui se conduit mal est un enfant découragé. (…) L'enfant qui doute de ses possibilités et de sa valeur le prouvera par ses insuffisances. Il ne cherche plus à contribuer, à participer, et se montre inutile et provocant dans son découragement. Convaincu de son incapacité, il se résout à la faire souligner d'une façon ou d'une autre: plutôt être fessé que négligé. Il trouve une certaine originalité à être traité de «sale gosse». (…) C'est dans l'encouragement à l'indépendance que s'exprime le mieux l'amour parental. Nous le manifesterons par notre confiance et notre espoir dans l'enfant tel qu'il est à tout moment.» (pp. 37-49.) Selon Dreikurs, un des éléments importants pour la compréhension de l'enfant et de son comportement est de savoir quelle est sa situation dans la famille (aîné, second, petit dernier) et quelle interprétation il en a (supériorité, infériorité, etc.). «Les rôles de mère et de femme, de père et de mari sont différents. La présence du bébé offre de nouvelles dimensions à la relation mari-femme. Enfant unique, il reçoit toute leur attention. (…) Un système d'échanges, un type original d'interaction se développe entre ces trois êtres. Il est possible que l'un des parents soit avec l'enfant, contre son conjoint, et de telles alliances sont souvent provoquées par le bébé et imposées aux parents par son attitude. » A la naissance du second, la position des trois membres du groupe d'origine change. L'enfant-roi est détrôné, subitement. Il doit prendre une position ferme, face à ce changement de situation, à l'usurpateur et aux parents qui ont toléré cette intrusion. De nouveaux éléments interviennent dans la constellation. Le nouveau venu est maintenant le bébé, et le premier-né doit prendre la place de l'aîné. Le bébé découvre la position du plus jeune de la famille, mais elle a un sens différent de celle que l'aîné a vécue, à cause de la présence du premier. A l'arrivée du troisième enfant, le second est détrôné à son tour et se trouve pris entre l'aîné et le cadet. Le processus se renouvelle ainsi à chaque naissance, et c'est pourquoi nous pensons que les enfants, en dépit de certaines ressemblances, ne sont pas du tout semblables.» (pp. 26-27.) A chaque lecture, je trouve matière à réfléchir et à m'instruire. Malheureusement, l'édition française n'a pas d'index, ce qui rend son usage moins aisé que l'édition originale américaine. * Rudolf Dreikurs, Le Défi de l'enfant, Paris, Laffont, 1972. Ce livre peut être emprunté à l'Ecole des Parents, 4, Terreaux-du-Temple, 1201 Genève, tél. 32 84 20, pour le prix de 50 centimes plus frais d'envoi. |
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