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Vérité et sincérité dans l'éducation de nos enfants.

Rien peut-être n'est plus beau et plus rare qu'un caractère absolument droit. La duplicité s'insinue dans nos coeurs avec une facilité dont nous ne nous rendons pas compte. Beaucoup de gens qui reculeraient devant un mensonge formel, sont cependant loin d'être entièrement sincères dans leurs paroles et leurs actes. La manière dont ils parlent de leur prochain en son absence n'est pas d'accord avec les sentiments qu'ils témoignent en sa présence. Dans leurs récits, ils font ressortir tout ce qui est à leur avantage et ne manquent jamais d'excuser leurs fautes, même aux dépens d'autrui. Bien qu'elle ne soit pas considérée comme un mensonge positif, cette conduite n'est pas droite et doit être sévèrement condamnée. Nous devons donc en préserver nos enfants.

Les enfants sont prompts à imiter la fausseté; aussi ne suffit-il pas que nous disions toujours la vérité, il faut encore que toute notre conduite à leur égard soit droite et sincère. Nous devons considérer comme un devoir sacré de ne jamais les tromper, de ne jamais employer la ruse pour éviter une difficulté que nous pourrions avoir avec eux. Gardons-nous, par exemple, de prévenir un accès de pleurs en promettant un plaisir que nous ne sommes pas certains de procurer. N'assurons pas qu'un remède est bon à prendre quand nous n'en sommes pas sûrs. Si notre enfant nous fait une question à laquelle nous ne voulons ou ne pouvons répondre, disons-le lui franchement ; ne lui faisons pas croire que nous possédons des connaissances que nous n'avons pas. Toute dissimulation est un péché et tout péché porte de mauvais fruits; notre dissimulation serait découverte tôt ou tard et deviendrait une pierre d'achoppement pour nos enfants. Ils découvrent promptement la ruse et savent très bien s'en servir à leur tour.

Ne faisons pas de promesses ni de menaces sans réflexion ; souvenons-nous que les unes et les autres doivent être strictement exécutées. Lorsque nous promettons à un enfant qu'après ses leçons il recevra un jouet, sans mettre de condition à cette promesse, nous devons dans tous les cas le lui accorder au moment fixé. Si sa conduite pendant les leçons a mérité une punition, punissons; mais respectons la parole donnée.

Nous devons inspirer à nos enfants le dégoût de tout ce qui est mesquin, la haine de toute ruse et de toute fausseté ; il faut qu'ils sentent qu'il y a de la noblesse à dire la vérité sans l'altérer en rien, qu'elle nous condamne ou non.

Enseignons-leur à confesser leurs fautes librement et complètement, sans détours ni excuses, et surtout sans jeter le blâme sur autrui. Les enfants, même les plus consciencieux et les plus éloignés du mensonge, se laissent facilement entraîner à raconter les choses d'une manière équivoque et à cacher une partie de la vérité ; avertissons-les à ce sujet.

Dans leurs conversations, mettons-les de même en garde contre le malin plaisir de s'égayer aux dépens du prochain ; après avoir péché contre la charité, ils en arriveraient facilement aux rapports erronés et même aux mensonges positifs.

Quand un enfant se plaint d'un camarade, rendons-le attentif au devoir de raconter les faits avec impartialité; faisons-lui comprendre que profiter de l'absence de quelqu'un pour dire du mal de lui, c'est une bassesse et qu'une bassesse ne peut être qu'un péché.

Chacun sait que dans la conversation les malentendus sont fréquents; ce fait provient surtout de ce qu'on ne s'exprime pas toujours d'une façon irréprochable; la clarté, l'exactitude, la précision, sont des qualités de style qu'il faut acquérir. Apprenons donc, si possible, à nos enfants, non seulement à aimer la vérité, mais encore à bien la dire.

Beaucoup de gens donnent pour vraies des choses qu'ils ne font que supposer; d'autres, grâce à la confusion de leurs souvenirs et à l'habitude qu'ils ont d'être inexacts, attribuent à une personne les paroles ou les actes d'une autre et font bien d'autres erreurs. Tout cela est fâcheux. Accoutumons nos enfants à ne dire que la stricte vérité jusque dans les moindres détails. L'un d'eux voit, d'une fenêtre, une scène qui se passe dans la rue; et, vous la racontant, affirme l'avoir vue d'une autre fenêtre; arrêtez-le aussitôt; vous ne savez où cette déviation de la vérité peut le conduire. Si le mensonge abonde, cela vient d'indifférence à l'égard de la vérité plus que d'une intention arrêtée de mentir.

N'encouragez jamais un enfant à cacher quoi que ce soit à sa mère. Survient-il un fait regrettable, accident dû à la négligence de l'enfant, faute grave commise par celui-ci ou tout autre fait désagréable à dire, le devoir d'une personne chargée de surveiller l'enfant serait d'en informer les parents au plus tôt et, si possible, en présence de l'enfant. Il faut développer en lui l'habitude de confesser sans retard à sa mère toute faute et tout accident.

Montrons à nos enfants que nous avons confiance en eux; ce serait affaiblir le sentiment de leur dignité et leur énergie morale que d'agir autrement. Si nous craignons que l'un d'eux ait manqué de véracité, voyons par nous-même ce qui en est, plutôt que de questionner l'enfant et d'insister pour qu'il confesse la vérité. Coupable, nos questions pourraient le pousser au mensonge ; innocent, elles pourraient le blesser; et même, en cas de timidité excessive de sa part, lui faire avouer une faute qu'il n'aurait pas commise.

Dans le cas où le mensonge ne peut être prouvé, gardons le silence ; mais observons dès lors avec soin la conduite de l'enfant, afin que tout mensonge certain soit sévèrement puni.

Si mon enfant, par exemple, me dit qu' il a étudié sa leçon en se la répétant à lui-même dix fois, et que j'ai des doutes sur sa véracité, je me garderai de le contredire, ne pouvant contrôler son assertion et craignant l'effet d'un soupçon mal fondé. Mais s'il affirme avoir récité cette leçon à son père et que j'aie des doutes à cet égard, je dois, à son insu, m'informer auprès de mon mari et, en cas de mensonge, reprendre et punir sévèrement l'enfant.

S'il est nécessaire de questionner, il faut le faire avec calme et prudence, sans emportement, sans irritation. Il faut empêcher les réponses précipitées, irréfléchies; faire, comprendre l'importance de la véracité; et témoigner de la tendresse, du désir de pardonner, en cas de culpabilité franchement avouée.

La sincérité étant le fondement de toute vertu, il faut parfois lui sacrifier les points secondaires, pardonner bien des choses afin qu'elle ne disparaisse point. S'il faut punir, souvenons-nous que la froideur, la moquerie, la sévérité excessive ont des effets désastreux ; rien n'est plus propre, surtout chez les natures timides et sensibles, à produire la réserve, la pusillanimité et la duplicité; sans parler des ressentiments, germes parfois d'une haine que rien ne petit détruire. La seule bonne discipline est celle de l'amour.









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