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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOUR«Ils disent qu'on est trop petits pour voter» A leur manière, les enfants aussi vivent à l'heure des élections. Comme les grandes personnes, ils regardent la télévision, longent les affiches et entendent les conversations. Quelle est donc, dans leurs réflexions, la part du miroir trop honnête qui renvoie l'opinion des adultes, et celle d'une pensée toute neuve et sans retenue qui se fraie son propre chemin? Difficile à démêler. En tout cas, au sein de ce groupe d'écoliers de cinq à dix ans d'une localité des Yvelines rassemblés pour «débattre des élections», chacun a, déjà, sa grande idée derrière la tête. - La politique ? Laurent, six ans et demi: «C'est des gens qui parlent. Par exemple, Claude François, ce n'est pas de la politique, c'est un chanteur. Remarquez, Giscard d'Estaing, aussi, des fois, il chante. Je l'ai vu chanter la Marseillaise…» - Le vote? Nathalie, neuf ans et demi: «Si on votait, nous, on dirait tout de suite pour qui, et mes parents ils ne veulent jamais dire pour qui ils votent; je ne comprends pas pourquoi.» Isabelle, même âge: «Ils disent qu'on est trop petits pour voter, qu'on ne s'intéresse pas à la politique, mais moi je pense qu'on saurait aussi bien faire qu'eux…» Laurent, huit ans et demi: «Oui, on devrait prendre des panneaux et envahir la mairie en disant: on veut voter! on veut voter!» François, neuf ans: «Moi, je trouve normal qu'on ne vote pas puisque, de toute façon, c'est les grands qui commandent.» - Droite, gauche? Isabelle: «La droite, c'est ceux qui veulent rester comme on est; la gauche, ceux qui veulent tout changer.» Charlie, six ans et demi: «La gauche, c'est les mauvais, la droite ceux qui parlent bien.» Nathalie: «La droite, ils disent qu'ils vont augmenter les salaires et ce n'est pas vrai.» Florence, neuf ans et demi: «Etre de gauche, c'est vouloir aider les pauvres.» «Comme Robin des Bois», précise Laurent. - L'alternance (eh oui!) ? Jean-Marc, neuf ans: «Ceux qui se présentent, ils ont toujours en tête des choses auxquelles ceux qui sont élus n'avaient pas pensé!» «Le père de l'homme» - Les candidats ? L'univers conscient des citoyens en culotte courte se limite à la «bande des quatre», avec, en prime, le président de la République. Chirac: «Il a une belle figure» (Joël, sept ans). «Il est rigolo» (François). «Il est encore plus égoïste que les autres» (Florence). Barre: C'est une grosse marmite» (Isabelle). «Il dit toujours que les prix vont baisser et ils remontent après» (Florence)… «Moi, j'aime mieux Casimir» (Michel, six ans). Marchais: «Il a une grosse voix» (Emmanuel, six ans). Mitterrand : «Il est timide, il ne parle pas beaucoup et il hésite» (Florence) Giscard d'Estaing: «Il est fier, il est très content quand on parle de lui» (Nathalie). «Il doit être intelligent puisqu'il est président. Je l'aime bien parce qu'il ne fait pas trop de discours…» (Jean-Marc). «Oui, mais quand il en fait, il parle plus longtemps que les autres…» (Florence). Enfin, le résumé fulgurant. Florence: «Les candidats, à la télé, ils ne s'occupent jamais des autres pays», et Nathalie: «Ils ne pensent qu'à eux, à être élus…» |
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