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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
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Elle et Lui parlent d'éducation

Lui. - Avez-vous lu le dernier article de Nuria Delétra dans les «Entretiens»?
Elle. - Oui, et je l'ai trouvé excellent.
Lui. - Avec raison. Mais croyez-vous vraiment que les parents soient «affamés de pouvoir»?
Elle. - L'expression est peut-être un peu emphatique, mais je pense aussi qu'ils ont une tendance fâcheuse à l'autoritarisme et qu'il n'est pas mauvais de les arrêter sur cette pente.
Lui. - Pour mon compte je pense plutôt qu'ils sont inquiets, hésitants, désarçonnés devant la vague de contestation qui envahit tous les domaines et notamment celui de l'éducation.
Elle. - Ne pensez-vous pas que tout changement et tout progrès commence par la contestation?
Lui. - Peut-être. Mais il n'est pas certain que tout changement soit un progrès. Et pour mon compte j'avoue que je suis un peu inquiet quand je vois que l'on parle partout et sur tous les tons des droits de l'enfant alors que l'on ne mentionne jamais les devoirs des parents.
Elle. - C'est peut-être parce que ce sont les enfants qui sont le plus sacrifiés dans notre société, si bien qu'on s'est senti obligé de proclamer une «année de l'enfant». N'est-ce pas là un bon signe?
Lui. - C'est dans tous les cas une preuve de l'intérêt que l'on porte à la jeunesse, à juste titre puisqu'elle est l'avenir. Mais je reste songeur devant la manière dont on s'y prend pour célébrer l'enfance. Voyez ce que font les journalistes, aussi bien de la télévision que de la presse écrite: ils interrogent des enfants qui donnent des réponses touchantes: «Il faudrait que l'on plante beaucoup d'arbres, que les gens s'aiment et qu'il n'y ait plus de guerre.» De tels interrogatoires n'ont à vrai dire aucun intérêt sinon d'apprendre que ces enfants ont des parents pacifistes ou écologistes.
Mais surtout l'année de l'enfant donne prétexte à de jeunes éducateurs, animateurs de jeunesse ou travailleurs sociaux de répandre dans le public des idées et des conceptions qui paraissent à première vue plus dangereuses qu'utiles.
Elle. - Vous me paraissez avoir une prévention injustifiée contre les travailleurs sociaux et les éducateurs dont beaucoup font preuve d'un dévouement exemplaire et aiment les enfants qui leur sont confiés.
Lui. - Vous avez raison. Et loin de moi l'idée de critiquer la grande majorité des éducateurs qui se donnent de tout leur coeur à leur tâche souvent ingrate. Ce qui me dérange c'est l'attitude de ceux qui croient devoir faire de la théorie et s'imaginent avoir résolu tous les problèmes en proclamant le règne de l'ENFANT-ROI à qui appartiendraient tous les droits.
Elle. - N'exagérez-vous pas en disant «tous les droits»? Que fait-on alors des parents, des maîtres d'école, des éducateurs?
Lui. - Précisément on n'en fait rien. Ils «n'ont qu'à…»
Elle. - Vous plaisantez en poussant la théorie à l'extrême. Ne pourrait-on pas dire que les éducateurs ont une tâche à remplir mais que leurs pouvoirs s'arrêtent où commencent les droits des enfants?
Lui. - Ce serait une manière tout à fait simpliste de résoudre le problème. En réalité l'enfant - et le jeune homme ou la jeune fille jusqu'après le cap de la puberté - n'a pas la maturité d'esprit nécessaire pour exercer tout seul les droits qu'on voudrait lui accorder. Il a besoin qu'on l'aide à former peu à peu son jugement, à exercer certaines responsabilités au fur et à mesure qu'il est apte à le faire, à développer les talents qu'il possède, en un mot à former sa personnalité et à faire de lui, comme le disait un auteur aujourd'hui oublié, le plus irremplaçable des êtres.
C'est cela l'éducation.
Elle. - Cette définition me plaît infiniment. Mais croyez-vous que beaucoup de parents sont aptes à agir dans ce sens?
Lui. - Hélas non! Et mon propos n'est pas de faire l'éloge des parents. Mais c'est pourquoi il me paraît plus urgent de s'occuper de l'éducation des parents que de proclamer les droits des enfants.
Elle. - Si je vous comprends bien vous continuez à croire à l'importance de l'image du père, chère aux psychanalistes?
Lui. - Surtout je ne voudrais pas qu'on la remplace par celle de Goldorak.









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