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Ras le bol
plus de sapin!
Cette fois, c'est décidé, je renonce à l'arbre de Noël. Les guirlandes sont défraichies, les boules ternies ou cassées et plus personne n'accorde la moindre attention à ce vestige périmé. Les enfants depuis longtemps ne récitent plus devant lui la Cigale et la fourmi et les poupons branlants ne chantent plus Frère Jacques
Depuis longtemps aussi les cadeaux sont déposés devant les bols du petit déjeuner; sans compter le cheni que ça fait, les aiguilles par terre, la cire des bougies sur le tapis et le danger permanent de mettre le feu au gourbi.
Je solliloquais ainsi début décembre, bien décidée à changer les choses
Quel tollé général, le jour où je fis part aux miens de cette décision, à mon avis sans importance.
N'en croyez rien! C'était porter atteinte aux traditions familiales les plus chères. Ce sapin, «ils» l'avaient toujours vu là, dans son encognure, quand on pousse un peu le piano, qu'on déplace la table, enlève le porte-journaux et la jardinière de plantes vertes. Où avais-je la tête? Qu'est-ce qui me prenait tout à coup, de vouloir tout changer sans crier gare?
- Bon, bon, dis-je, et je battis en retraite seulement sur un point: il y aurait bien un sapin puisque sans lui, paraît-il, ce n'était pas Noël, mais ce n'est plus moi qui le ferais, et dare dare j'allais chercher en haut de l'armoire le carton à chaussures marqué «guirlandes et accessoires de Noël».
Ma proposition rencontra une telle approbation, que je mesurais à ma grande honte, combien il faut être bornée pour persister à vouloir tout faire toute seule, et la joie qu'il y a à mettre tout le monde dans le coup.
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