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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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A propos… (problèmes sexuels)

Il nous semble que jamais on a entendu parler des problèmes sexuels autant qu'aujourd'hui. Que cela soit dans la presse, à la TV, à la radio ou à l'école. On a «dédramatisé» le problème. Ce n'est plus un sujet tabou.
Et pourtant… En discutant avec des adolescents, on se rend compte de la distance entre la «théorie» et la «pratique».
En effet, il apparaît que les parents se déchargent souvent de l'information sur les autres, prétextant que leurs enfants savent tout, voient tout et entendent tout. Que peut-on encore leur apprendre?
Il faut avouer que pour nous, parents d'aujourd'hui, il y a un décalage de générations et on se rend compte en discutant avec les jeunes que leur conception de la sexualité est très différente de celle que nous avions à leur âge. Ils n'ont pas forcément raison et nous tort, mais force est de regarder la vie actuelle et d'essayer de les comprendre et surtout de les aider.
Actuellement, beaucoup de mères n'acceptent pas le fait que leur fille spécialement ait des rapports sexuels pendant l'adolescence et préfèrent fermer les yeux. «De toutes façons, elle est trop jeune, on verra plus tard»… et ces mères ne se rendent souvent pas compte dans quels labyrinthes, dans quels soucis ces jeunes filles se meuvent. En réalité, ces filles souvent immatures veulent avoir une vie d'adulte sans au fond avoir les informations voulues. J'ai vu moi-même une adolescente en panique à l'idée d'être enceinte et qui n'avait pris aucune précaution. De toutes façons, elle avait entendu parler de la pilule par sa mère, qui la lui avait défendue prétextant que cela rendait stérile…
J'ai aussi entendu de la bouche même d'un garçon de 18 ans, raconter comment il avait dû prendre lui-même un rendez vous chez un gynécologue, car son amie de 17 ans n'osait pas parler à sa mère, ni à personne. Il avait même payé lui-même la facture du docteur!
Je crois qu'il faudrait avoir la force de voir la réalité en face et accepter que les jeunes actuellement sont beaucoup plus précoces qu'auparavant.
La mentalité a changé aussi. Leurs rapports avec l'autre sexe sont plus simples, moins sentimentaux aussi et le mythe de la virginité n'existe plus.
Avec nos filles, il faudrait parler très tôt de ces problèmes, tâcher d'avoir une confiance réciproque pour qu'au jour où elles auront besoin d'information, elles osent nous en parler, ou nous demander conseil. Il ne faut pas croire que toutes les organisations spécialisées sur le sujet remplacent l'information de la mère. Car pour y aller, il faut avoir des adresses, demander des rendez-vous longtemps à l'avance, et les filles n'osent pas toujours s'y rendre, ni téléphoner, se sentant déjà coupables… Quelquefois elles n'y vont qu'acculées par le garçon, pour autant qu'il soit lui-même responsable. Pour avoir recours à ces institutions, il faut déjà avoir une certaine maturité.
Quant aux garçons, si les parents osaient parler de ces sujets carrément avec eux, mais avec tact, je suis sûre qu'on éviterait beaucoup de dégâts, de souffrances et d'incompréhension.









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