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Changements d'orientation
En regardant nos enfants grandir, il nous arrive, de plus en plus, à mesure qu'ils s'approchent de l'adolescence puis la traversent, de nous demander quelle va être leur activité plus tard. En d'autres termes, leur insertion dans la société, leur gagne-pain, leur métier. Et s'ils y seront heureux, s'ils vont s'y accomplir, c'est-à-dire à la fois donner tout ce qu'ils peuvent donner et recevoir tout ce qu'ils peuvent recevoir.
Essayons donc de rester confiants, souples et ouverts. C'est la meilleure façon de les aider. Et, en particulier, ne nous refusons pas d'avance à les suivre dans leurs recherches, leurs méandres, et, le cas échéant, leurs erreurs, et même leurs changements totaux d'orientation. Car l'activité qui les rendra heureux ne sera pas forcément la première qu'ils auront visée et acquise.
J'y pensais fortement en écoutant une femme de 60 ans environ, ouverte, maternelle et sécurisante, me parler de ses deux grands fils de 30 et 34 ans, tous deux mariés, tous deux heureux de leur métier. L'un n'avait pas voulu faire la maturité et avait eu une formation d'agent d'affaires. Mais ensuite, tout en travaillant, il alla au collège du soir, se prépara à la maturité, passe l'examen, entra à l'Université, où il a fait une licence en sciences économiques et sociales. Cela lui a permis de travailler dans le domaine des ordinateurs, où il est parfaitement heureux. L'autre avait la formation de décorateur. Il exerça le métier quelques temps. Mais lui aussi changea. Il est maintenant éducateur et a trouvé ainsi sa vraie voie.
Cette femme insistait sur deux points: d'une part, le fait d'avoir le premier métier les a aidés à apprendre le deuxième; certains règlements facilitent un 2e apprentissage, éventuellement un 2e métier. Mais à condition d'en posséder vraiment un d'abord. Et d'autre part, elle soulignait avec beaucoup de force que rien n'est jamais perdu de ce qu'on a appris auparavant. Elle en a fait l'expérience en voyant le chemin de ses deux fils, et elle pouvait parler en connaissance de cause.
Posons-nous donc très tôt la question face à nous-mêmes: souhaitons-nous d'abord que nos enfants soient heureux, ou visons-nous d'abord à ce qu'ils soient (et donc nous aussi !) «conformes à»? Sommes-nous suffisamment libres, ou sommes-nous vite gênés face à la société, à «ce qui est bien», à «ce qui est normal»?
Tout est là. Et dès maintenant.
Dès la naissance.
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