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Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
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L'éducation hindoue traditionnelle

L'auteur de ce texte, Arnaud Desjardins, est un Français qui, étant en séjour en Orient pour des raisons professionnelles, a été attiré par la spiritualité orientale. Il l'a faite sienne, sans pour autant renier ses origines occidentales. Dans Les Chemins de la sagesse, il décrit son itinéraire spirituel, vécu en Inde principalement. Il y relève des liens entre les méthodes orientales traditionnelles et certains aspects de la psychanalyse. Sa sincérité, sa rigueur et son sens de l'humain rendent son témoignage captivant. Ce qu'il dit de l'éducation hindoue traditionnelle m'a particulièrement intéressée. Voici cet extrait, que je place dans la perspective suivante: «Critiquer le présent au nom du passé ne signifie pas que l'on désire un retour au passé. Mais la considération de régimes anciens peut nous amener à constater, sans plus, que notre soi-disant progrès social correspond à un recul humain.» (Denis de Rougemont, Les Méfaits de l'Instruction publique, 2e éd., Lausanne, Eureka, 1972, p.52.)

«Le jeune Hindou, dès sa naissance, était élevé d'une façon qui n'a rien à voir avec les habitudes actuelles et qui le mettait à même de grandir, d'évoluer, de passer sans réticences d'un âge à un autre. Cette éducation s'est conservée tant bien que mal jusqu'à aujourd'hui dans certains milieux de plus en plus restreints où il m'a été donné de l'observer. L'ancienne organisation de la société a été abondamment décrite comme une série de cadres ou de carcans opprimants qu'il faut briser pour s'émanciper. Mais ce qu'elle donnait, en fait, c'est la liberté intérieure. Outre le père et la mère, la famille élargie, dans laquelle l'enfant naissait et faisait ses premiers pas, comprenait les aïeux, les oncles, les tantes, les cousins, image du vaste monde auquel l'enfant s'habituait peu à peu. Je ne peux entrer ici dans tous les détails mais je peux affirmer que tout était conçu pour éviter au bébé puis à l'enfant les traumatismes, les frustrations, les difficultés d'adaptation qui sont la source des névroses futures. La relation du tout petit avec sa mère, déchargée de toute autre tâche ou responsabilité que de s'occuper de lui, puis l'entrée en jeu du père, le détachement progressif de l'une et de l'autre, tout était prévu pour permettre au petit enfant de s'adapter sans heurts au monde extérieur. Une mère hindoue sait que, pour donner le sein à un nouveau bébé, il faut parfois prendre d'abord le jeune aîné sur un genou avant de faire sa place au nourrisson.
L'influence de la mère sur l'enfant, donc sur le futur adulte, commence dès la grossesse. Tout trouble qui affecte la femme enceinte affecte aussi, et pour tout l'avenir, le bébé qu'elle porte en elle-même. Dans la tradition hindoue, la future mère est protégée de toutes les contrariétés et considérée comme sacrée. Au contraire, en Occident aujourd'hui, les femmes enceintes se dispersent en toutes sortes d'activités et de préoccupations et ont souvent l'anxiété de voir leur mari se détacher plus ou moins d'elles. Le dernier vestige de l'ancien respect dû à la mère et, à travers la mère, à l'enfant et à l'homme en puissance, semble être l'idée que les envies (de fraises ou autres) doivent être satisfaites. Cette même vénération pour la mère se poursuit après la naissance. Pour s'occuper parfaitement de l'enfant, la mère efface son ego. Mais elle est reconnue et respectée à la mesure de la grandeur de son service. Dans la graine qu'il sème, le jardinier voit toujours la plante et la fleur. Dans le germe que la mère porte en son sein, dans le bébé, dans le petit enfant qui joue ou qui pleure, l'Oriental fidèle à sa tradition voit toujours l'Homme accompli. Puis, vers l'âge de sept ans, l'enfant est conduit au gouroukoul, c'est-à-dire mis en pension auprès d'un précepteur ou gourou et non pas élevé par ses parents. Autrefois, pour subvenir aux besoins de l'institution, les enfants allaient même, comme des moines bouddhistes, mendier la nourriture dans les maisons de la ville voisine. Mais ils ne devaient jamais frapper à la porte de leur propre famille ou de familles apparentées. Le gourou est en mesure d'avoir vis-à-vis des enfants une attitude objective, exempte des réactions émotionnelles d'un père ou d'une mère en face de son propre enfant. Le gourou voit comment est l'enfant, un point c'est tout, et ce qui lui est nécessaire. On est loin de la projection des névroses des parents sur les enfants qui est la plus grave maladie du monde actuel. Le maître ne réagit pas, il agit et chaque action est la réponse nécessaire à la situation du moment. Au gouroukoul l'enfant apprend avant tout à comprendre, à grandir, à être plus qu'à avoir, à être lui-même. On lui enseigne moins le quoi et le comment que le pourquoi de ses actions. Et il acquiert peu à peu une maturité d'être humain normal.»









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