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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURY a-t-il de «bonnes» punitions? C'est la question de tous les parents! Certains la posent autrement: «Comment faire "payer" sa faute à un enfant?» D'autres demandent: Qu'est-ce qui le fera réfléchir et progresser? Michel et Franco ont exaspéré tous les locataires en sonnant aux portes de tous les paliers pour disparaître ensuite. Leur père les accompagne pour qu'ils s'excusent auprès de chacun. Céline est une turbulente. En jouant au ballon dans l'appartement, - ce qui lui est interdit - elle a renversé et cassé un vase de fleurs. Essuyer, ramasser et, si possible, aider à recoller les pièces lui apprendra mieux à se contrôler qu'une privation de dessert ou une fessée. Et attention: que le vase soit précieux ou non, la faute est la même! Seule notre colère diffère. Les provisions sont-elles dévalisées et la cuisine sens dessus dessous? Le repas sera frugal ce soir et il faudra nettoyer et ranger au lieu de regarder la TV! «Mais… ce ne sont pas des punitions», diront certains. Et pourtant! L'enfant ne paie-t-il pas sa faute tout en réfléchissant et en progressant? Dès son plus jeune âge, il peut apprendre à mesurer les conséquences de ses actes. En l'aidant à supporter ces suites fâcheuses nous l'aiderons plus sûrement qu'en lui infligeant une peine qui, si souvent, n'a aucun rapport avec l'erreur commise. Sans oublier que, pour un jeune enfant, le mécontentement de ses parents est déjà une punition, une peine qui l'incite à faire mieux afin de faire plaisir… et d'être aimé. Si ce mécontentement est trop fréquent, n'importe quel enfant y perd l'envie de bien faire. Alors pleuvent les punitions de tous genres, comme un procédé systématique d'éducation auquel certains parents semblent prendre plaisir. Et l'enfant se met à agir comme s'il se disait: «Puisqu'ils ont l'air d'aimer cela, il faut bien que je m'arrange à en mériter de ces punitions!» Pères-fouettards ou pères-naïfs? Face à l'indiscipline de nos enfants, trois attitudes peuvent nous aider à prendre un chemin différent de celui de la guerre quotidienne: Rester naturels: agir et réagir sans nous prendre pour des colonels chargés de dompter des légionnaires. Réfléchir souvent à notre comportement avec nos enfants, mais agir en restant nous-mêmes, spontanés et en accord avec notre conviction profonde plutôt qu'en fonction de conseils reçus et mal acceptés. La discorde entre ce que nous croyons et ce que nous faisons ne passe pas inaperçue pour l'enfant. Une fessée qui décharge l'atmosphère et s'oublie vite vaut quelquefois mieux qu'un long discours raisonnable qui ne peut pourtant pas masquer l'agressivité des sentiments (voir message «L'agressivité»). Rester confiants: croire aux possibilités, aux progrès, à la volonté de bien faire de nos enfants. Une fois, deux fois, vingt fois ils ont failli aux règles que nous leur imposions, mais ils restent capables de faire mieux et les résultats se verront à long terme. Croire aussi à notre fermeté de parents, à notre autorité naturelle qui n'a pas besoin de l'artifice des punitions pour être raffermie. Plus nous punissons, plus nous démontrons que, sans cette arme-là, nous sommes bien faibles! Etre réalistes: accepter, donc, que nos enfants ne sont pas des saints, et nous non plus. Il nous arrive d'être exaspérés et de réagir violemment; cela ne sera jamais grave si nous pouvons faire comprendre à l'enfant qu'il nous a poussé à bout, mais que l'affection qui nous attache si fort à lui n'est en rien diminuée. Savoir que c'est usant d'être parents et que l'énervement ou l'inquiétude auxquels nos enfants nous acculent provoquent des réactions physiques naturelles comme cris et gestes violents. Donner peu d'importance à ces événements-là mais utiliser l'instant d'après, parce que la tension est tombée, pour reparler tranquillement de ce qui s'est passé. Nous souvenir aussi que, si les punitions sont un moyen peu efficace pour éduquer nos enfants, les menaces de punitions ne valent guère mieux, surtout quand ces menaces ne sont pas réalisables ou réalisées. (Si tu continues à pleurer, je te laisse chez les gendarmes. Si tu n'arrêtes pas tout de suite, je ne te prends pas en vacances, etc.) Admettre, enfin que nous sommes - presque! - aussi indisciplinés que nos enfants! Prévenir vaut mieux que punir Tout enfant a besoin de savoir «jusqu'où il peut aller trop loin». Autrement dit, il y a des limites à ce qu'on peut supporter ou tolérer, et les parents doivent les faire respecter. Mettre fermement ces limites c'est donner à l'enfant un indispensable sentiment de sécurité parce qu'il sait qu'on ne le laissera pas dépasser les bornes. L'enfant-roi à qui rien n'est imposé devient insupportable, c'est-à-dire mal toléré partout où il va, ce qui ne l'aidera pas à se comporter mieux. Jalousie, colère, angoisse… et amour sont souvent responsables de ces bêtises qui ont une signification. Un enfant qui gémit et réclame sa mère est souvent puni parce qu'il est agaçant; mais quelle autre faute commet-il que de manifester son amour et d'en réclamer en retour? Forcer l'attention des parents par un comportement désagréable est une attitude fréquente: mieux vaut, quelquefois, être grondé et secoué parce que désobéissant, qu'ignoré parce que sage et tranquille. La punition, dans ce cas, devient une preuve que quelqu'un s'intéresse à lui. Les lignes que vous venez de lire sont extraites de la troisième série de «Messages» publiée récemment par l'Ecole des Parents et Pro Juventute. Envisagés dans le même esprit que les premiers «Messages», largement répandus en Suisse-Romande, ceux qui viennent de paraître sont destinés aux parents dont les enfants sont âgés de trois ans et plus. Ils vous aideront à faire le point, à vous rassurer peut-être aussi parfois, lorsque vous vous posez des questions. à propos de sujets importants, voire «épineux» quelquefois. Thèmes à votre disposition: Au jardin d'enfants : pourquoi ? L'autonomie Devenir un homme, devenir une femme Ordre et désordre Les jeux et les jouets Elever seul(e) son enfant L'agressivité La famille élargie L'éducation sexuelle L'enfant et la mort Les punitions Bon élève ? 12 fascicules bimestriels : frs. 20.-. On peut obtenir les fascicules séparément à fr. 2.- l'exemplaire. CCP 12 - 3108 - Ecole des Parents, Genève - Tél. (022) 32 84 20 |
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