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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
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L'important, c'est de vivre
On dit tout le temps aux jeunes que leur vie, leur vraie vie, ne commencera que plus tard, dans un hypothétique avenir. J'ai mis longtemps à me rendre compte que ma vie avait été empoisonnée par l'idée qu'elle ne commencera que dans l'avenir, lorsque
1) j'aurais étudié,
2) je me serais mariée (notion capitale pour qu'une fille vive),
3) j'aurais eu des enfants (sinon c'est encore raté),
4) bref, plus tard, toujours plus tard.
Les accidents nous montrent tous les jours que la vie n'est pas forcément durable. Je ne voudrais pas être morbide, mais si jamais un de mes enfants se faisait écraser demain par un camion, je veux croire qu'il aurait vécu, et bien, et ce qui s'appelle vivre, à temps, sans avoir attendu son avenir. Plus jamais je ne veux leur laisser penser que leur vie n'est pas encore la vraie, n'est pas encore commencée parce qu'ils ne sont encore arrivés nulle part. Ils n'ont pas à arriver, ils ont à vivre, en grande priorité.
J'ai trop longtemps vécu en croyant que ma vraie vie n'avait pas encore commencé, jusqu'au moment où j'ai constaté que trop de gens «arrivaient»
morts.
De ce point de vue, la manière de vivre a beaucoup moins d'importance, si on considère que la seule chose qui compte, c'est de vivre. Il s'ensuit qu'on a aussi le droit de vivre sans «gagner sa vie». Gagner sa vie, c'est un problème d'argent, cela ne fait pas partie du sens de la vie.
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