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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURLettre ouverte à Mary-Anna Barbey Chère Mary-Anna, A moi, aujourd'hui de poser mon fer à repasser, de faire trois pas vers la machine à écrire pour venir vous remercier de l'article que vous avez écrit dans Fémina (18 février 1981). Vous avez si bien su dire ce que moi-même je ressens et vis actuellement: «Elle s'en va et je reste». Je reste avec la chambre vide, les petits souvenirs qu'elle n'a pas emportés, les nounours, les chaussons roses de danse, les posters… Moi aussi, je sais qu'elle doit partir, et je ne voudrais pas qu'elle parte. J'ai l'impression de l'abandonner… mais pourtant c'est elle qui est partie… exprès… pour couper le cordon… pour trouver son autonomie… On s'entendait trop bien… c'est sûr. Alors pourquoi si vite, presque artificiellement? Les petits téléphones, que l'on aimerait tant faire, mais on hésite: Je ne voudrais pas qu'elle croie que je veux la récupérer. Le coeur qui bat quand sonne la sonnette. Si seulement c'était elle… Et le beefsteak, que l'on achète en plus pour «si jamais elle venait à l'improviste». Les larmes qu'on laisse couler pendant la douche, car là au moins personne ne nous surprend, et tout à coup la boule dans la gorge qui se serre: Que fait-elle exactement maintenant? Est-elle rentrée au moins? Se nourrit-elle suffisamment? - Mon Dieu, s'il te plaît, fasse qu'elle soit heureuse! Moi, je ne peux plus rien pour elle. C'est vrai, les enfants nous sont prêtés. Je ne veux pas être une mère pleurnicheuse, mais ça m'aide de savoir qu'il y en a d'autres qui vivent cette rupture, une rupture forte, une rupture gaie jusqu'au jour, comme vous le dites, où nous serons femmes ensemble… Jusqu'à ce jour, nous devons garder notre équilibre pour ceux qui restent, qui sont là, encore là… |
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