
|
|
Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
Les enfants et le divorce *
Ce livre du psychiatre américain Richard A. Gardner contient des réponses aux questions que peuvent se poser des parents qui divorcent, au sujet de leurs enfants, de l'attitude à adopter vis-à-vis de ceux-ci, des raisons de telle ou telle réaction. En voici quelques exemples:
- Le divorce peut-il engendrer des troubles psychiques chez l'enfant?
«Le divorce en soi n'est pas nécessairement une cause de troubles psychologiques graves chez l'enfant. Néanmoins, l'enfant de parents séparés est plus vulnérable que l'enfant qui a grandi au sein d'une famille unie et relativement rassurante.» (p. 27)
- Faut-il rester ensemble pour l'enfant?
«Le sondage d'importants groupes d'enfants démontre que, dans l'ensemble, la mésentente d'un couple est plus nuisible à l'enfant qu'une pure et simple séparation. Mais (
) en dépit des résultats de ces études, il y a des enfants qui réagissent mieux dans un foyer désuni qu'en vivant avec leur seul père ou leur seule mère. C'est l'état des relations entre les parents qui doit déterminer une telle décision.» (p. 29)
- Y a-t-il un âge où l'enfant est plus sensible à un divorce ?
«Certains psychothérapeutes (
) suggèrent aux parents qui envisagent le divorce d'attendre que la période oedipienne, située entre trois et cinq ans, soit révolue. (
) De par mon expérience personnelle, je ne suis pas convaincu qu'il y ait des périodes pendant lesquelles l'enfant est plus particulièrement vulnérable aux effets de la séparation de ses parents. (
) A ce sujet, une seule généralisation est possible. Plus les enfants sont jeunes au moment du départ d'un de leurs parents, plus la durée de privation sera longue, plus grands seront les risques. Néanmoins, l'âge des enfants ne doit pas être le seul critère à prendre en considération. Il faut peser le pour et le contre d'une telle décision, compte tenu de tous les éléments de la situation.» (pp. 32-34)
- A quel âge peut-on informer l'enfant?
«A huit ou neuf mois, les bébés font la différence entre leurs parents et les étrangers. Ils peuvent donc être affectés de façon significative par le départ d'un des parents. Si l'enfant reconnaît l'existence des parents, il faut le mettre au courant (quel que soit le niveau de communication à utiliser) du fait que l'un de ses parents ne vivra plus à la maison. Qu'il ne puisse pas comprendre pleinement la signification de l'information n'est pas une raison pour ne pas la lui fournir.» (p. 43)
- Quand l'informer?
«Le moment qui convient le mieux pour informer l'enfant est lorsque les parents ont pris la décision définitive de se séparer. (
) Les enfants doivent aussi être informés lorsque les parents décident d'essayer la séparation sans avoir pris une décision définitive.» (p. 46)
- Comment informer l'enfant?
«La meilleure solution pour les parents est de se réunir avec tous leurs enfants et de les informer de la situation. (
) Les enfants se sentiront rapprochés d'apprendre la nouvelle ensemble. Ce sentiment de cohésion est plus important que jamais lors de la séparation.» (p. 47)
- Que dire à l'enfant?
«Il faut toujours donner la raison principale du divorce. (
) Les enfants sont moins fragiles que la plupart des parents ne le pensent. Ils sont capables d'accepter des réalités douloureuses. Il leur est plus difficile de rester dans l'ignorance et de supporter les dérobades de leurs parents. (
) Les demi-vérités engendrent la confusion et la perte de confiance, alors que la vérité totale, même si elle fait mal, crée un climat de confiance et donne à l'enfant la sécurité de savoir ce qui lui arrive.» (p. 49)
«Il importe que les parents donnent des informations concrètes et évitent des déclarations, vagues. Par exemple, on doit dire aux enfants très précisément quand un départ aura lieu, et où celui qui part va désormais vivre. Dès que possible, l'enfant doit pouvoir lui rendre visite. Connaître le nouveau lieu d'habitation du parent qui s'en va, et avant même l'installation de celui-ci, réduit l'anxiété des enfants; ils se sentent moins abandonnés, en ayant la possibilité d'imaginer l'absent dans son environnement réel.» (p. 59)
L'auteur présente ensuite les problèmes que le divorce peut faire naître chez l'enfant: refus de la réalité, tristesse, crainte de l'abandon, culpabilité, problèmes d'identification, colère, etc. Chaque problème est décrit avec soin, de même que les diverses solutions qu'on peut adopter de cas en cas pour y remédier ou le prévenir. Cet ouvrage est cependant moins un livre de «recettes» qu'un moyen de rendre parents et éducateurs attentifs à la situation particulière des enfants de divorcés.
* Richard A. Gardner. Les Enfants et le divorce, Paris, Ramsay «image», 1980. - Ce livre peut être emprunté à l'Ecole des parents, 4, Terreaux-du-Temple, 1201 Genève, tél. 32 84 20, au prix de 50 ct. plus frais d'envoi.
|
|
|